Glossaire -
Biographies
le Château
Photos
- Château d'Henri IV
- Présentation
* Période ou style : Médiéval, Renaissance
* Type : Château Fort
* Début de construction : (Xème siècle)
* Fin de Construction : (XIXème siècle)
* Destination : Souverains du Béarn
* Propriétaire initial : Gaston III de Foix Béarn
* Propriétaire actuel : République Française
* Destination actuelle : Musée National
* Protection : Classé Monument Historique (1840)-(2004)
- Situation
* Pays : France
* Ancienne Province : Béarn
* Région : Nouvelle Aquitaine
* Département : Pyrénées Atlantiques
* Commune : Pau
- Historique
Au centre de la vieille ville de Pau, se dresse le château de Pau, célèbre pour avoir vu la naissance du "Roi de France et de Navarre, Henri IV". Ce château porte aujourd'hui les marques de cette présence imposante, les représentations diverses du "bon roi Henri" ornent les murs de toutes parts. Mais le château, bien plus ancien en fait que l'association des "Royaumes Navarrais et Français", porte en lui les marques tourmentées de l'histoire moderne, sous la figure bienveillante du "Vert galant". Il a été classé Monument Historique en (1840) et (2004).
Le château se situe au centre de la ville de Pau sur une hauteur, face aux Pyrénées, on y accède par le pont de Nemours. Sa position permet de contrôler le passage sur le gave de Pau situé plus au Sud en contrebas. Le domaine est constitué par un parc, qui s'étire vers l'Ouest tout en longueur le long du gave, et par les bâtiments, situés côté Est, dont l'intérieur abrite un musée. L'entrée Est du château donne sur le boulevard des Pyrénées qui relie le château au parc Beaumont. La 1ère mention connue du château de Pau remonte au (XIIème siècle), mais il est probable qu'une fortification a été édifiée dès le (Xème siècle) sur l'éperon rocheux surplombant le gave de Pau et l'un de ses affluents, le Hédas. Cet édifice était certainement entouré d'une palissade de bois, "en Béarnais un pau", terme qui aurait donné son nom à la ville. Le 1er constructeur Centulle le Vieux, il fut progressivement construit tout au long du Moyen Age. Cet ouvrage fortifié est progressivement agrandi et renforcé par les Vicomtes de Béarn. 3 tours datent ainsi des (XIIème siècles) et (XIIIème siècles). L’actuelle tour Mazères, au Sud, haute de 22 mètres 30 avec des murs de 1 mètre 65 d'épaisseur, la tour Billère à l'Ouest et, au Nord, le donjon Montauser "monte oiseau", qui se trouvait alors à l'intérieur de l'enceinte Castrale, il prend une importance symbolique, "3 pieux paü, en béarnais" sont installés pour désigner les limites du futur château, désigne donc, par métonymie, la ville même. Ces pieux, symbolisant la fidélité et la droiture, se présentent chacun comme "l'axis mundi", dans une version Béarnaise.
- Gaston Fébus
Le (XIVème siècle) voit apparaître un personnage emblématique du Béarn, et qui laisse sa trace au château, Gaston III de Foix Béarn (1343)-(1391), mieux connu sous le nom de Gaston Fébus. Ce personnage hors du commun est passé à la postérité sous la dénomination de « Gaston Fébus », surnom qu'il s'était lui même choisi, en référence à sa chevelure blonde. Grand seigneur fastueux, amateur de chasse, de musique et de livres, administrateur avisé et fin politique, Gaston Fébus est l'un des acteurs essentiels d'une époque terrible, la guerre de 100 . Ce seigneur de guerre, en situation délicate puisque, de par ses possessions, sous la gouverne des royaumes ennemis de France et d'Angleterre, fait du Béarn, "don de Dieu", une région unie et autonome. Il développa donc un réseau de places fortes afin de défendre ce territoire. Le château de Pau fut ainsi fortement transformé dans le but de devenir une citadelle imprenable. Fébus y construit le donjon en briques, haut de 33 mètres, et y grave l'inscription, "Febus me fe - Phébus me fit, en Béarnais". Il fait également réaliser la Tour de la Monnaie et l'aile Sud du château. Sous la direction de son architecte Sicard de Lordat et de 25 maîtres maçons, ce sont les cagots qui effectuent ces constructions. Un système de trois enceintes successives, de glacis et de portes à herses renforce encore le dispositif défensif. Au château de Pau, comme sur les autres constructions Béarnaises de ce Prince.
Ce prince profite des troubles pour augmenter sa fortune et ses domaines, dont il s'efforce de conforter l'indépendance vis à vis des Rois d'Aragon, d'Angleterre et de France. Il affirmera ainsi ne tenir sa vicomté de Béarn "que de Dieu et de son épée". Son projet, inachevé à sa mort, de créer un véritable état pyrénéen de Foix jusqu'à Pau, le pousse à une intense activité de bâtisseur, il fait construire ou agrandir plusieurs châteaux sur ses terres pour les protéger de ses ennemis. Le château de Pau, où pourtant Fébus réside peu, n'échappe pas à ces travaux et se transforme sous son règne en une citadelle imprenable. Influencé par l'architecture civile du milieu du (XIVème siècle), comme le Palais des Rois de Majorque à Perpignan.
- les Rois de Navarre
La forteresse imprenable voulue par Gaston Fébus est maintes fois remaniée par ses successeurs. Les transformations les plus importantes sont opérées sous le règne de Gaston IV de Foix Béarn (1423)-(1472), il fait coiffer les tours de hautes toitures d'ardoise, surélever le bâtiment Sud d'un 2ème étage, percer de nombreuses fenêtres à croisées de pierre surmontées de lucarnes simples que l'on peut toujours observer sur le bâtiment Nord. Par son mariage avec Eléonore/i> de NavarreGaston IV permet aux Comtes de u>Foix de ceindre une couronne Royale, leur petit fils François Fébus deviendra Roi de Navarre en (1480). Par ailleurs, il favorise Pau comme capitale du Béarn et en (1512), lorsque Catherine de Navarre et son époux Jean d'Albret sont chassés de Pampelune et se replient sur leurs territoires Français, c'est tout naturellement qu'ils y trouvent refuge. Devenu palais Royal, le château de Pau perd sa vocation défensive et s'ouvre aux innovations architecturales de la Renaissance.
De forteresse qu'il était au départ, il devient une résidence d'agrément. Henri II d'Albret y réside accompagné de son épouse Marguerite d'Angoulême, soeur de François Ier, et plus connue sous le nom de Marguerite de Navarre, auteur de l'Heptaméron. Ils marquent le lieu de leurs initiales, présentes sur les murs et les plafonds, que l'on a veillé à conserver et à reproduire au cours des restaurations ultérieures. Les 2 souverains sont à l'origine de l'aménagement d'une terrasse au Sud, de la construction de l'escalier d'honneur à la place des anciennes cuisines, un escalier droit, rampe sur rampe, orné d'une frise de (H) et de (M) reliés par des liens d'amour, la cour d'honneur décorée de médaillons sculptés, balcon de l'aile Sud permettant de jouir de la vue sur les Pyrénées. Le palais Royal, ainsi remis au goût du jour, sera agrémenté d'extraordinaires jardins sous le règne de Jeanne d'Albret et d'Antoine de Bourbon.
C'est dans cette fastueuse résidence que naît leur fils, le futur Henri IV, le 13 décembre (1553). L'extraordinaire destinée de ce Roi ne lui permettra pas de résider longuement dans son palais natal. On signalera toutefois que c'est sous son règne qu'est construite la porte Nord des jardins, connue aujourd'hui sous le nom de porte Corisande, sous l'impulsion de Catherine de Bourbon, régente du Béarn au nom de son frère. de l'installation des nouvelles cuisines dans l'aile Nord et de l'aménagement des jardins. Henri IV, bercé enfant dans une carapace de Tortue précieusement conservée, donne au château, qui ne le vit ni grandir ni mourir et où il ne fit aucun embellissement, un goût particulier.
En octobre (1620), le château est le théâtre d'un événement capital dans l'histoire du Béarn, la venue à Pau du Roi Louis XIII qui fait enregistrer un édit portant la réunion du Béarn et de la Navarre au Royaume de France, et ordonne d'amener à Paris une partie du mobilier d'apparat et de la collection de peintures encore en place. Depuis le départ d'Henri IV, le château a été confié à la garde de gouverneurs. De (1623) à la Révolution, se succèdent dans cette charge des membres de l'éminente famille de Gramont, originaire de Bidache. Ils s'efforcent à grands frais d'entretenir le bâtiment dont l'état ne cesse de se dégrader en raison de plusieurs départs d'incendie et d'éboulements. Au (XVIIIème siècle), on fait construire à l'Est un pont dormant, dit Pont d'honneur, afin de permettre un accès plus aisé au bâtiment.
- Louis Philippe
Bien que préservé de la démolition sous la Révolution Française, le château arrive en piteux état lorsque Louis Philippe (1830)-(1848) Roi des Français décide d'entièrement le restaurer. Il voulut allier les idéaux de la Révolution et ceux de la Monarchie, il eut donc l'idée de restaurer à partir de (1838) le château de celui qui réconcilia Catholiques et Protestants pour en faire une résidence Royale, mais il n'y résidera cependant pas. Comme il fallait que ce château conservât son caractère Henricien, on y plaça de très nombreux objets de style Néo Renaissance et Néo Gothique. Le berceau légendaire d'Henri IV, pièce phare du château, fut placé au 2 étage dans une pièce qu'une tradition incertaine donne pour être la chambre d'Henri IV. A cette époque, on y plaça une magnifique collection de tapisseries (XVIème siècle)- (XIXème siècle), pour rappeler l'époque fastueuse du bon Roi, opération qui ne se fit pas sans dommage, des architectes ne craignirent pas de se livrer à de véritables dépeçages. Lorsque sous Louis Philippe, fut aménagé le château de Pau, d'admirables pièces, on en compterait plus d'une centaine , furent séparées de leurs bordures, ou rognées, ou rempliées afin de participer, en dépit des différences de mesures, à la décoration de surfaces trop étroites ou trop peu symétriques pour les recevoir. On retrouva dans les greniers une caisse de fragments tombés des découpures. Un de ces fragments appartenait à l'Air, pièce d'entre fenêtre des Éléments, entamée de plus du tiers.
L'extérieur du château est également fortement remodelé avec l'ajout d'une tour factice à l'Ouest, tour Louis Philippe par symétrie à la tour Mazères, la transformation de l'avant corps de garde en chapelle et la destruction de l'ancien couloir fortifié. Louis Philippe, rénovateur de la demeure comme il le fut de Versailles, exilé en (1848) en Angleterre où il mourut 2 ans plus tard, ne put jamais séjourner dans ce lieu. Les restaurations avaient été confiées à l'architecte départemental Vincent . Les restaurations du château arrêtées en (1848) sont reprises en (1852). Avant celui d'Amboise, le château servit de prison dorée du 29 avril au 3 novembre (1848) à l'émir Abd El Kader, vaincu par la France en Algérie. Très vite, l'image du chef de guerre exotique cède le pas à celle d'un hôte aimé, révéré. Au moment de partir pour Amboise, le 3 novembre (1848), l'émir se retourne et déclare, "En quittant Pau, je laisse un morceau de mon coeur". Cela est d’autant plus vrai que plusieurs de ses enfants, morts lors de son incarcération sont enterrés au cimetière de Pau.
En (1853), Vincent Latapie est remplacé par l'architecte Alexis Paccard, déjà en charge du château de Rambouillet. En (1857), Alexis Paccard est remplacé par Louis Auguste Couvrechef comme architecte du château. A sa mort, 1 an plus tard, Gabriel Auguste Ancelet est nommé architecte du château. Ancelet s'est intéressé au portique d'entrée du château reliant la tour Gaston Fébus à une nouvelle aile. Les destructions des bâtiments côté ville avaient fait apparaître un mur du château sans aucune ouverture. Il fallait pour lui faire entrer l'air et la lumière dans la cour d'honneur du château qui était jusque là sombre et humide. En (1859), on commence la démolition du bâtiment Est, puis on construit le portique. Les 2 médaillons représentant Henri d'Albret et Marguerite de Valois placés au dessus sont commandés en (1861) au sculpteur Charles Martial Baury par le Comte Emilien de Nieuwerkerke.
A la même époque sont construits les bâtiments reliant le portique à la tour Montaüser. Pour la façade, Ancelet reprend celle des bâtiments de la cour attribués à Gaston III. Après la nomination d'Ancelet comme architecte du palais de Compiègne, en (1864), il est remplacé comme architecte des résidences Impériales de Pau et Biarritz par Auguste Lafollye. Il restaure la chapelle, renforce l'escalier d'honneur, reprend la façade de l'aile du Midi, établit une bibliothèque dans le salon Bernadotte pour y installer les 6.000 livres achetés en (1867) par Napoléon III à l'ancien maire de Pau André Manescau. Le château a reçu la visite de Napoléon III mais également celles, plus nombreuses, de l'Impératrice Eugénie lors de ses multiples cures thermales dans le Sud-Ouest. En (1868), c'est la Reine d'Espagne, en fuite, Isabelle II et sa suite qui logent au château.
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