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Parc
- Vaux le Vicomte
- Présentation
* Nom local : Vaux
* Style : Architecture Classique
* Type : Château
* Architecte : Louis Le Vaux
* Début construction : (1656)
* Fin construction : (1661)
* Propriétaire initial : Nicolas Fouquet
* Destination initiale : Résidence
* Propriétaire actuel : Société privée SCI Valterre
- Gérants : Ascanio de Vogüé
- Associés : Alexandre et Jean-Charles de Vogüé
- Président du Conseil d'Administration : Patrice de Vogüé
* Destination actuelle : Musée
* Protection : Classé Monument Historique (1929)-(1939)-(1965)
- Situation
* Pays : France
* Région : Ile de France
* Département : Seine et Marne
* Commune : Maincy
- Historique
Au début du
(XVIIème siècle), à l'Est de Paris, entre les
Résidences Royales de Vincennes et de Fontainebleau, un petit
château se dresse au confluent de 2 petites rivières.
Ce fief noble s'appelle Vaux le Vicomte. En (1635) le Père de
Nicolas Fouquet a acheté Vaux le Vicomte. En (1641), Nicolas
Fouquet (1615)-(1680) ce jeune Parlementaire a 26 ans, il a de
l'ambition, "maître des requêtes" en (1641), il est "Procureur
Général au Parlement" de Paris en (1650). En (1651) il
épouse Madeleine de Castille d'une noble et grande famille de
parlementaire Parisien, et 2 ans plus tard il est "Surintendant des
Finances". Il était temps pour lui, de s'établir, ce lieu
sera son principal établissement, Fouquet commande à
Louis Le Vau les plans de son château, 18.000 ouvriers mettent 6
ans pour transformer la forêt en superbe château, 3
anciens villages sont rasés. Pendant 6 ans on travaille aux
terrassements et aux adductions d'eau des futurs jardins, plus de 900
hommes y pourvoiront.
- Le Nôtre
Pour la
1ère fois Le Nôtre a les mains libres pour faire d'un
immense espace récemment acquis en un endroit de pur
agrément. Perspective et effets de surprises seront
réalisés en un temps record. Le jardin tel que nous le
voyons encore est divisé en 3 parties qui s'enchaînent
sans aucune rupture. Le château, posé comme une île
est au centre, bordé d'un côté de l'entrée
du domaine, et de l'autre des jardins, tel un éventail
délimitant la grande perspective montante, l'axe central
s'allonge jusqu'à la butte creusé d'une grotte. Ce grand
axe est brisé 3 fois pour atténuer le coté
linéaire. Les parterres de tailles inégales, le
boulingrin composé de 2 grandes broderies symétriques
à décor d'entrelacs de buis, encadrant l'allée
principale, les parterres de gazon, les bassins, toute cette
composition est harmonieuse, mais rien n'est symétrique dans
l'ensemble global, la symétrie est suggérée dans
chaque masse. Comme pour Versailles, il y a un ordre pour visiter ces
jardins et découvrir au fur et à mesure les surprises de
Le Nôtre. Quand on arrive sur le "Grand Vivier", on suppose qu'il
est alimenté par les cascades des 7 grottes de
l'arrière plan, mais on découvre que c'est en
réalité le "Grand Canal" de plus, d'un kilomètre de
long, qui l'alimente et rien n'était visible avant.
Toujours
en (1659), Fouquet commande à Lespagnandel les sculptures de la
grotte et celle de l'Anquetil, et c'est sans doute Charles Le Brun qui
donna les projets des autres statues du parc. En (1658), l'avenue est
tracée, et en (1659) la grille d'eau de Lespagnandel est batie,
les cascades ayant été construites, 2 ans, plus
tôt. Un seul réservoir souterrain alimente les cascades et
les jeux d'eau du jardin, et ceci par simple gravité, une
manufacture de tapisserie est spécialement créée.
Fouquet fait orner le fronton de sa devise, "jusqu'où montera t'il ?"
. En (1661), la construction s'acheva, un chef d'oeuvre unique, un
château et un jardin, les plus beaux de France. Cette
réussite est l'oeuvre du génie fraternel de 3 hommes
choisis par Fouquet, l'architecte Le Vau, le peintre décorateur
Le Brun et le jardinier paysagiste Le Nôtre. Nicolas Fouquet,
inspirent leurs talents, ils ne sont pas les seuls, le poète La
Fontaine, Molière auteur et acteur, Madame de
Sévigné, Pellisson, Scarron, mais aussi le maître
d'hôtel Vatel, constituent l'entourage de ce mécène
des "Arts et des Lettres".
- La Fête !!!
C'est
à Vaux le Vicomte que se déroulera l'une des plus belles
fêtes du (XVIIème siècle), chargée de
raffinements, de beauté, d'éblouissements mais aussi de
drame. Fouquet est ivre du bonheur de mettre Vaux le Vicomte aux pieds
du Souverain qu'il a toujours servi fidèlement, il ne doute pas
de mériter la fonction de "Premier Ministre". C'est le 17
Août (1665) par une splendide journée d'été,
que Nicolas Fouquet et son épouse inauguraient Vaux le Vicomte
en présence du Roi Louis XIV, de la Reine Mère et d'une
partie de la Cour, le Roi avait exprimé le désir d'en
voir les derniers embellissements. Fouquet a l'impudence de vouloir
impressionner le jeune Louis XIV qui séjournait à
Fontainebleau. Le ministre orgueilleux réunissait tous les
ingrédients d'une fête munificente, souper de Vatel servi
dans un service en "Or Massif", "le roi venait de faire fondre sa
vaisselle pour faire face aux dépenses de la guerre!". Le Roi a
souhaitée cette fête pour mieux tromper Fouquet dont il a
décidé secrètement la Mort.
Précédés par
leurs Majestés, les invités entrèrent dans le
jardin et furent stupéfiés par la multitude des bassins
et des jets d'eau, par les terrasses de gazon et de fleurs, par
l'immensité des grottes, des cascades et par la plus belle
perspective du monde. Au retour de la promenade, une collation fut
servie au château, puis tous coururent au spectacle donné
à la lisière des bois, le sujet en était "les
Fâcheux", comédie ballet écrite et jouée
par Molière. Le rideau tombé, un feu d'artifice fut
tiré des grottes, reflété dans l'eau du Grand
Canal où nageait une Baleine Géante. Au dernier feu, le
Roi s'en revint vers le château, quand soudain, 1 millier de
fusées furent lancées du dôme du logis, formant
dans la nuit une voûte de feu. Cette fête, sans
précédent, qui fut le modèle des fêtes
Royales à venir, marquait apparemment l'apogée du
"Surintendant Fouquet". Seul le Roi savait, avec la Reine Mère et
Colbert, que le Surintendant était à quelques heures de
son éviction , pour Louis XIV, les applaudissements de cette
fête qui allaient à un autre que lui, cette demeure plus
fastueuse que ses
anciens palais, ce jardin magnifique, avaient constitué autant
d'épreuves amères pour son amour propre et
renforcé sa volonté d'anéantir ce Ministre. Il fut
sur le point de faire arrêter Fouquet immédiatement, la
Reine Mère l'en dissuada. Plus tard, Voltaire résuma
ainsi cette fête célèbre? "le 17 Août à 6 heures du soir,
Fouquet était le Roi de France à 2 heures du matin, il n'était plus rien".
Exaspéré par ce faste tapageur, le Roi regagne son petit pavillon de chasse de Fontainebleau,
refusant de passer la nuit dans la chambre préparée pour lui. "Comme il n'y a qu'un Soleil au Ciel,
il ne pouvait y avoir qu'un Roi en France".
- Le mauvais Procès
Nicolas
Fouquet arrêté le 16 Septembre (1661), condamné au
cachot à vie en (1664) pour avoir dilapidé les finances
publiques, Nicolas Fouquet est arrêté par d'Artagnan. sur
ordre de Louis XIV. Au cours de son procès où des preuves
furent falscifiées ou des témoins font de fausses
déclarations, Nicolas Fouquet est condamné à
l'exil. Louis XIV furieux de ce jugement, le fait emprisonner dans la
forteresse de Pignerol Alpes Savoyardes où il meurt en (†1680).
Sa femme exilée, Vaux le Vicomte est mis sous scellés, le
Roi saisit, réquisitionne, parfois achète, 120
tapisseries, tous les orangers, les statues et la manufacture de
tapisserie est transférée aux Gobelins à Paris. En
(1673), le château est rendu à Madame Fouquet, où
elle se retira avec son fils aîné. Après la mort de
son mari à Pignerol, elle perd aussi son fils, aussi
en (1705) elle se résout à mettre Vaux le Vicomte en
vente. C'est le plus grand "Chef Militaire du Royaume, le
Maréchal de Villars" (1653)-(1734), "Duc et Pair de France". Ce
militaire glorieux qui a conquis tous ses galons à la pointe de
l'épée, le vainqueur de Denain, appréciait Vaux
où il se délassait de ses campagnes militaires avec sa
ravissante épouse.
En
(1764), le fils du Maréchal vendit le domaine au Duc de
Choiseul Praslin, "Ministre des Affaires Etrangères et de la
Marine" qui construisit la Bibliothèque et aménagea le
1er étage du château, les descendants
conservèrent la propriété pendant plus d'un
siècle, sous la Révolution, en (1793), Vaux le Vicomte ne
dut son salut qu'à l'habileté et au courage de la
Duchesse de Choiseuil Praslin et des membres de la "Commission des Arts
et de la Convention" qui soulignèrent l'importance historique et
artistique des lieux, la Duchesse de Praslin réussit à
faire éviter la destruction de son château en
léguant les oeuvres de Le Brun à la Nation. Mais par
manque d'entretien, le château se dégrade. En (1815),
Occupé par les Russes et les Bavarois, le Domaine ne subit aucun
dommage. Après 30 années d'abandon, le
château fut mis aux enchères publiques, le 6 Juillet
(1875), un amateur averti, Monsieur Alfred Sommier, acheta Vaux le
Vicomte. Le château était vide, une partie des
dépendances étaient ruines, le célèbre
jardin disparu. Un immense travail de restauration et de remeublement
commençait. A la mort d'Alfred Sommier, en (†1908), le
château et le jardin avaient retrouvé leur aspect
d'origine. Son fils, Edme Sommier, et sa belle fille achevèrent
son oeuvre. Aujourd'hui ses descendants directs, Patrice et
Cristina de Vogüé, poursuivent la sauvegarde de Vaux le
Vicomte.
- Les jardins
Les
jardins s'ordonnent autour d'une perspective de plus
de 3 kilomètres. Cet axe majeur reflète la
volonté d'innovation de Fouquet et de Le Nôtre. En
composant la mise en scène du château et des communs dans
l'espace de 40 hectares taillé au coeur de la nature, Le
Nôtre et Le Vau réalisent pour la 1ère fois la
plus parfaite relation entre architecture et environnement
paysagé de tout le (XVIIème siècle). Dans ce vaste
espace rythmé par des terrasses successives, Le Nôtre,
dès cette 1ère création, dispose les
éléments de ses jardins, rinceaux de buis imitant les
motifs de tapis turcs, bosquets, grottes, pelouses, eaux dormantes ou
jaillissantes, plantations d'encadrement, cette conception nouvelle
traduit l'ordre, la rigueur et la noblesse de cette époque. Si
les jardins de Vaux était les seul à subsister, il
suffirait à faire comprendre les règles de l'art des
jardins du "Grand Siècle".
Dans
cet espace qui, de la grille d'entrée à la lointaine
statue d'Hercule, s'étend sur 1.500 mètres de long et
sur une largeur en moyenne 6 fois moindre, le château domine
l'immensité de verdure quelque soit l'éloignement duquel
on l'observe. Cette impression de position régnante sur un si
vaste espace est symbolique de l'ascension du maître de maison.
Par la remarquable utilisation des lois de la perspective et de
l'optique, les jardins donnent l'agréable sentiment d'être
embrassé tout entier dès le 1er coup d'oeil, mais ce
sentiment est une illusion, volontairement entretenue par le talent de
Le Nôtre. Ainsi, à quelques minutes du château, les
grottes qui semblent élevées sur le bord du bassin
carré, s'éloignent plus on s'en rapproche. Soudain, aux
pieds du promeneur le ruban de lumière d'un "Grand Canal"
émerge d'une vallée transversale jusqu'alors invisible,
et révèle au spectateur mystifié la
réalité, les grottes sont en réalité
construites de l'autre côté de cette vallée
insoupçonnée. Un immense parc de feuillus constitue le
cadre de ce jardin de l'intelligence où d'autres surprises
charment les promenades d'ombre et de soleil.
Le
château et son parc ont été classés "Monument
Historique" en (1965). On visite les petits appartements de M. et Mme
Fouquet décorés par Le Brun, ornés de beau
mobilier d'époque, le grand lit à baldaquin et de
statues, la maquette en bronze de la statue équestre de Louis
XIV installée place Vendôme et disparue à la
Révolution. Le "Grand Salon" correspond à la rotonde
centrale de la façade sur jardin. On voit les études de
Le Brun qui ne furent jamais réalisées à cause de
la disgrâce du maître des lieux. Les tables ovales en
marbre sont les seuls vestiges de Fouquet, avec quelques statues et
peintures. La chambre du Roi, jamais utilisée, annonce le style
décoratif des "Grands Appartements de Versailles". On visite
également les cuisines, la bibliothèque, les grandes
salles. Pour faciliter l'approche de cette nature transformée en
oeuvre d'art par Le Nôtre, quelques voitures électriques
sont à la disposition des promeneurs, en (1988) Ouverture
complète de la visite du château.
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