Glossaire -
Biographies
Chronologie
Photos
- Vincennes
- Présentation
* Période : Médiévale
* Propriétaire initial : Royaume de France
* Propriétaire actuel : République Française
- Ministère de la Défense
- Ministère de la Culture
* Protection : Classé Monument Historique (1993)
* Protection : Classé Monument Historique (1999)
- Situation
* Pays : France
* Région : Ile de France
* Départemen : Val de Marne
* Commune : Vincennes
-Historique
Attesté en
(847), le bois de Vincennes est devenu, au moins partiellement
, une forêt Royale un peu avant (1037). Une 1ère
Résidence Royale y existe avant (1178), vraisemblablement dans
l'angle Nord-Est de l'enceinte de l'actuel Château. Sous Philippe
Auguste (1180)-(1223), Vincennes devient l'une des résidences de
la cour et un centre de gouvernement. Jusqu'au milieu du (XIVème
siècle), cette fonction se maintient dans un manoir
fortifié de plan carré, d'une soixantaine de
mètres de côté entouré progressivement
d'hotels occupés par les proches des Souverains et de
bâtiments annexes destinés aux services domestiques.
Au milieu du (XIIème siècle), Louis VII fait
aménager dans le
bois de Vincennes un Pavillon de Chasse. Au (XIIIème
siècle), du règne de St Louis (1226)-(1270), à
celui de Philippe VI (1328)-(1350), le Manoir de Vincennes tient une
place très importante dans la vie de la Monarchie. Avec Louis
IX, et la légende du St Roi rendant la
justice sous un Chêne de la forêt, Vincennes entre
véritablement dans l'histoire. Vers (1337), Philippe VI de
Valois projette de construire un Donjon à l'Ouest du Manoir,
Principale Résidence des Souverains de cette époque,
après le Palais de la Cité à Paris, il est aussi
le lieu où sont organisés mariages, réunions
politiques, grands procès, assemblées de l'église
de France, etc.
La
Guerre de 100 ans entraine une modification complète du site,
Jean II (1350)-(1364) fait entreprendre en (1361), à 100
mètres au Sud-Ouest du Manoir Capétien Primitif, un
énorme Donjon achevé en (1369). C'est peut être
l'origine de l'intérêt du Roi pour la situation
de Vincennes, tout près mais hors de Paris. Bâti en
plaine, il n'y avait pas dispositions particulières du terrain
pour sa construction, aussi son enceinte est elle parfaitement
régulière, ainsi que le Donjon et ses défenses.
Toutes les tours sont barlongues ou carrées, mais hautes,
épaisses et bien munies à leur sommet
d'échauguettes saillantes flanquant les 4 quatre faces, le Donjon
est également flanqué aux angles de 4 tourelles, les
distances entre les tours sont égales, celles ci sont
fermées et peuvent se défendre séparément.
Le château de Vincennes fut commencé par Philippe de
Valois et achevé par Charles V, sauf la chapelle, qui ne fut
terminée que sous François Ier et Henri II.
- Sous Charles V le Sage.
Né à
Vincennes où il réside quasiment continûment,
Charles V le Sage modifia l'ancien dispositif défensif. Il
achève la construction du Donjon, et l'englobe avec le manoir de
St Louis dans une vaste enceinte de 378 mètres sur 175 , défendue par
un large fossé et 9 tours Rectangulaires réparties sur
3 côtés, l'Ouest restant protégé par le
Donjon. A la fin du règne de Charles V, cet ensemble s'enrichit
d'une Ste Chapelle, dont le plan évoque celle de Paris.
Commencée en (1380), celle ci n'est achevée qu'en (1552).
Sous Henri II. On possédait déjà de petites
pièces d'artillerie, qui permettaient d'allonger les fronts,
d'éloigner les flanquements par conséquent. On avait
reconnu que les fronts courts avaient l'inconvénient, si les
2 flancs voisins avaient été détruits, de
défiler l'assaillant et de ne lui présenter qu'un
obstacle peu étendu, contre lequel il pouvait accumuler ses
moyens d'attaque.
- Les Courtines.
Dès qu'on
était parvenu à détruire les défenses
supérieures des tours par le feu, si elles se composaient de
Hourds, ou par de gros projectiles, si les galeries des
mâchicoulis étaient revêtues d'un manteau de
maçonnerie, c'était toujours vers ces courtines
étroites, entre 2 tours, que le siège se concentrait
et bien souvent se terminait. Vers (1360), les courtines furent donc
allongées, les tours furent plus espacées, prirent une
plus grande surface, eurent parfois des flancs droits,
c'est à dire que ces tours furent bâties sur plan
rectangulaire, et furent couronnées par des plates formes. Le
château de Vincennes est une Forteresse type conforme à un
nouveau dispositif. Le plan bien connu de cette place présente
un grand parallélogramme flanqué de 4 tours
rectangulaires aux angles, d'une tour Porte, également
rectangulaire au milieu de chacun des petits côtés, de
3 tours carrées sur l'un des grands côtés, et
par le Donjon avec son enceinte sur l'autre.
Les
courtines entre les tours ont environ 100 mètres de long, ce qui
dépasse la limite des anciennes escarpes flanquées. Les
tours d'angles sont plantées de telle façon, que leurs
flancs sont plus longs sur les petits côtés du
parallélogramme que sur les grands, afin de mieux
protéger les portes. Les tours d'angles sont dotées de
gros contreforts reposant sur un talus montant jusqu'à la
corniche supérieure, qui n'est qu'une suite de larges
mâchicoulis. Les 3 étages étaient
voûtés, et sur la dernière voûte reposait une
plate forme dallée, propre à recevoir, ou de grands
engins, ou des bouches à feu. Un crènelage
protégeait les Arbalétriers.
- Les Tours.
Vers la 2ème
moitié du (XIVème siècle), on revint aux
commandements considérables des tours sur les courtines, avec
l'intention évidente de faire servir ce commandement au
placement d'engins à longue portée. La voûte
supérieure, couverte d'un épais blindage de cran,
poussière produite par la taille de la pierre et utilisée
comme matière tampon, sous le dallage, résistait
à tous les projectiles lancés à la volée,
en supposant que ces projectiles aient pu s'élever assez haut
pour retomber sur la plate forme. La tour ne se défend
absolument que du sommet, soit par les engins de position, soit, contre
l'attaque rapprochée, par les crènelages et
mâchicoulis.
Sous
le règne de Charles V, on ne trouve nulle part, en France, en
Allemagne, en Italie, en Angleterre ou en Espagne, un 2ème exemple de
la disposition adoptée pour la construction du château de
Vincennes. C'est une tentative isolée qui ne fut pas suivie. En
voici la raison, alors de (1365) à (1370) on commençait
à employer des bouches à feu d'un assez faible calibre,
ou des bombardes de fer courtes, frettées, propres a lancer des
boulets de pierre à la volée, ainsi que pouvaient le
faire les engins à contrepoids. On ne croyait pas que la
nouvelle artillerie à feu remplacerait (I siècle) plus
tard ces machines encombrantes, mais dont le tir était
très précis et l'effet terrible jusqu'à une
portée de 150 a 200 mètres. L'artillerie à feu
usitée vers la fin du (XIVème siècle) dans les
places, consistait en des tubes de fer qui envoyaient des balles de
2 ou 3 livres au plus, ou même des cailloux arrondis. Ces
engins remplaçaient avec avantage les grandes arbalètes,
et pouvaient être mis en batterie derrière les merlons des
tours.
- La hauteur des murailles.
Mais bien que les
progrès de l'artillerie a feu fussent lents, cependant, a la fin
du (XIVème siècle), les armées assiégeantes
commençaient à mettre des bombardes en batterie.
Celles ci, couvertes par des épaulements et des gabionnades,
n'avaient pas à redouter beaucoup les rares engins
disposés au sommet des tours, concentraient leur feu sur les
courtines relativement basses, écrêtaient leurs parapets,
détruisaient leurs mâchicoulis, rendaient la
défense impossible, et l'assiégeant pouvait alors
procéder par la sape pour faire brèche. Les commandements
élevés des tours devenaient inutiles dès que
l'ennemi s'attachait au pied de l'escarpe. Vers (1400), on changea donc
de système, on éleva les courtines au niveau des tours,
la défense bâtie fut réservée pour l'attaque
rapprochée, et en dehors de cette défense on éleva
des ouvrages avancés sur lesquels on mit les bouches a feu en
batterie. Celles ci furent donc réservées pour garnir ces
ouvrages bas, étendus, battant la campagne, et la forteresse ne
fut plus qu'une sorte de réduit uniquement destiné
à la défense rapprochée.
Nous
voyons, en effet, que les châteaux bâtis à cette
époque établissent les défenses des courtines
presque au niveau de celles des tours, ne laissant à celles ci
qu'un commandement un peu plus élevé, pour la
surveillance des dehors, et que beaucoup de vieilles courtines des
(XIIIème siècle) et (XIVème siècles) sont relevées
jusqu'au niveau des chemins de ronde des tours. On renonçait
complètement alors à mettre des pièces en batterie
sur ces tours, les plates formes disparurent pour un temps, et
l'artillerie à feu ne fut employées par les
défenses que pour balayer les approches.
- La Chapelle.
St Louis ne fut pas le
seul Roi de France qui éleva des Stes Chapelles. Le vaste
château de Vincennes, commencé par le Roi Philippe,
était achevé, au point de vue militaire, sous Charles V.
Son fils commença, sur de grandes proportions, la construction
d'une Ste Chapelle, au milieu de son enceinte. Charles VI éleva
le bâtiment vers l'abside jusqu'aux corniches supérieures,
dans la nef jusqu'aux naissances des archivoltes des fenêtres, et
sur la façade jusqu'au dessous de la rose. Les malheurs de la
fin de ce règne ne permirent pas de continuer l'édifice,
qui resta en souffrance pendant (I siècle). François Ier
reprit les constructions vers (1525), elles ne furent achevées
que sous Henri II. Les 2 Sacraires et le Trésor à 2
étages annexés a la chapelle étaient
terminées a la fin du (XIVème siècle) ou au début du
(XVème siècle). 2 époques bien distinctes ont
donc concouru à l'édification de la Ste Chapelle de
Vincennes, et cependant, au 1er abord, ce monument présente
une grande unité. Les architectes de la Renaissance
chargés de l'achever ont, autant qu'il était possible a
cette époque, cherché à conserver l'ordonnance de
l'ensemble, le caractère des détails. Il faut examiner la
sculpture, reconnaître les dégradations causées aux
parties supérieures des constructions laissées
inachevées pendant (I siècle), par les pluies et la
gelée, pour trouver les points de soudure des 2
époques.
Ce
sont d'abord 2 Oratoires à 2 étage ayant vue sur
le sanctuaire par 2 petites ouvertures biaises. A la suite, à
droite, un escalier conduisant à l'étage supérieur
de l', aux terrasses et aux combles. A gauche, la sacristie
avec son Trésor, également à 2 étages,
le Trésor ayant, comme à la Ste Chapelle du Palais, la
forme, en plan et en élévation, d'une Petite Chapelle. Un
escalier particulier conduit au 2er étage du trésor
et au comble.
Il
est vraisemblable que l'Oratoire construit par Louis XI entre 2 des
contreforts de la Ste Chapelle de Paris, pendant la 2ème
moitié du (XVème siècle), est une imitation de
ceux de la Ste Chapelle de Vincennes, cette disposition ayant paru plus
commode que celle adoptée par St Louis, et ne consistant qu'en
2 renforcements dans l'épaisseur de la muraille. Le Roi, la
Reine se trouvaient ainsi séparés des assistants et
voyaient le prêtre à l'autel sans être vus. A
Vincennes, une tribune large est portée par une voûte
au dessus de l'entrée, elle occupe toute la 1ère
travée. A Paris, cette tribune n'est qu'une simple galerie d'un
mètre de largeur tout au plus. Les statues des Apôtres et
de 4 anges, derrière l'autel, étaient, à
Vincennes comme à Paris, adossées aux piliers, à
la hauteur de l'appui des fenêtres supportées par des
culs de lampe et surmontées de dais. Les murs d'appui sous les
meneaux n'étaient point décorés d'arcatures
à Vincennes, mais probablement garnis autrefois de bancs en bois
avec des tapisseries. Les fenêtres de l'abside ont seules
conservé leurs vitraux, qui sont peints, au (XVIème
siècle), par Jean Cousin et représentent le "Jugement Dernier".
Parmi les vitraux de la Renaissance, ceux ci peuvent prendre
le 1er rang, ils sont bien composés et d'une belle
exécution.
Les
combles de la Ste Chapelle de Vincennes, construit en bois de
Chêne, sont combinés avec une grande perfection, il ne
furent jamais surmonté que d'une flèche fort petite et
simple, qui n'existe plus. Si la Ste Chapelle de Vincennes couvre une
superficie plus grande que celle de Paris, elle est loin de
présenter en coupe une proportion aussi heureuse. Sous clef, la
Ste Chapelle du Palais a un peu plus de 2 fois sa largeur, tandis
que celle de Vincennes n'a, du sommet de la voûte au pavé,
que les 9 5èmes de sa largeur. A ce sujet, qu'il nous
soit permis de faire remarquer combien on se laisse entraîner
à propager les erreurs les plus faciles à constater
cependant, lorsqu'on parle des édifices de l'époque
Ogivale. On veut toujours que ces édifices affectent des
proportions élancées, et qu'ils aient des hauteurs
exagérées relativement a leur base, d'une part, on loue
les architectes de ces temps d'avoir ainsi accumulé des
matériaux sur une base étroite, d'autre part, on les
blâme. Or ces Monuments ne méritent ni cette louange ni ce
blâme, les rapports de leur hauteur avec leur largeur sont ceux
que, de tous temps, on a donné aux édifices
voûtés "une fois et demie, 2 fois la largeur". S'ils
adoptent des proportions plus sveltes, c'est pour prendre des jours
au dessus des collatéraux, lorsqu'ils en possèdent. Ce
dont il faut louer ou blâmer les architectes du Moyen ,
suivant les goûts de chacun, c'est d'avoir eu le mérite ou
le tort de faire paraître les intérieurs de leurs
édifices beaucoup plus élevés qu'ils ne le sont
réellement.
Au (XVIIème
siècle), l’architecte Le Vau construit pour Louis XIV, la
"Reine Mère" et le Cardinal Mazarin les pavillons du Roi et de la
Reine, 3ème résidence "Royale à Vincennes".
Bientôt délaissé par la Cour, Vincennes sert de
"Prison d'état", puis, en (1796), d'Arsenal. Cette affectation
sauve Vincennes de la ruine mais fait disparaître le manoir de St
Louis, et provoque l'arasement de 7 tours de l'enceinte. Le "Second
Empire" redécouvrit l'ancienne "Résidence
Médiévale", Viollet le Duc restaura le Donjon et la
Chapelle. Mais ce n'est qu'avec l'époque contemporaine que
l'ensemble du château a retrouvé sa "Dignité
Séculaire".
En
(1988), un vaste programme de restauration et de mise en valeur du
château a été lancé par les
"Ministères de la Culture et de la Défense", afin de
réhabiliter et de promouvoir cet exceptionnel patrimoine
architectural et Historique. La Ste Chapelle, dont l'architecture allie
la Richesse du Gothique Flamboyant à la finesse du décor
Renaissance, et la tour du village ont été
entièrement restaurées et ont déjà
retrouvé toute leur Splendeur.
- Le Donjon.
Avec ses 50
mètres de hauteur, le Donjon de Vincennes est le plus haut
édifice fortifié Médiéval d'Europe.
Construit entre (1337) et (1373) pour servir de résidence aux Rois
de France Jean le Bon et Charles V, il fait l'objet d'un programme de
rénovation, destiné à consolider l'édifice
en comblant les fissures qui sont apparues avec le temps. Un important
chantier de restauration a été lancé en octobre
(1995). Le monument, ceint d'un échafaudage depuis l'automne
(1996), est fermé au public. L'intérieur du donjon fait
lui aussi l'objet de travaux, après avoir été
entièrement nettoyé, il est aménagé de
manière à faciliter la circulation des visiteurs. La
terrasse, d'où l'on peut admirer l'un des plus beaux panoramas
de l'Est Parisien, sera ouverte au public.
Le
château de Vincennes est le plus important "Château Royal
Français" subsistant, et par la hauteur de son Donjon, 50
mètres, la plus haute forteresse de plaine d'Europe. Il fait
suite à un manoir et fut érigé au (XIVèmesiècle).
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