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Glossaire - Biographies
Photos

(Beauregard, Besançon, Première fortification à utiliser le système polygonal)

- Historique

Au lendemain de la défaite traumatisante de (1870)-(1871), la place de Dijon est choisie, avec "Langres, Besançon, Reims, Laon et La Fère" pour constituer la 2ème ligne du système de défense de Séré de Rivières, la 1ère étant axée sur "Verdun, Toul, Épinal et Belfort". Un ensemble de forts et de réduits militaires ceinture donc l'agglomération Dijonnaise de (1875) à (1883) : "la Motte Giron, le Mont Afrique, Hauteville, Asnières, Norges, Varois, Saint Apollinaire et Sennecey". Le fort est située au Sud Sud Est de l'agglomération Dijonnaise, à la limite des communes de Fénay (3/5ème de la surface et de Longvic (2/5ème de la surface. Son altitude moyenne est de 251 mètres.

Construit entre (1877) et (1881), le fort de Beauregard semble avoir été édifié à l'emplacement d'une ancienne fortification dont on retrouve la trace sur des cartes anciennes, carte d’État Major au 1/80000e publiée par le Dépôt de la Guerre, en (1846) notamment. Il est en tout cas bâti à proximité de la ferme de Beauregard déjà signalée au (XVIIème siècle). Sans utilité lors du 1er conflit mondial (1914)-(1918), le fort de Beauregard est utilisé pendant l'Occupation (1940)-(1944) dans le système défensif de la base aérienne voisine de Longvic. Des batteries de DCA y sont installées. Après avoir servi d'entrepôt à la base aérienne 102 Dijon Longvic, le fort est désaffecté en (1984). Il est alors envahi par la végétation qui masque son existence. Mis en vente par l'armée en (1997), il est d'abord acheté par le SIVOM de Saulon la Chapelle en (1998). La commune de Fénay le rachète le 28 Juillet (2003), devenant ainsi l'unique propriétaire des lieux. Depuis cette date, de nombreux travaux de défrichage, de nettoyage et de déblaiement ont permis de mettre en valeur ce patrimoine militaire. Inscrit aux Monuments Historiques, arrêté du 17 Mars (2006), le fort de Beauregard est ouvert au public pendant les journées du Patrimoine.

Au Printemps (2010), la chaine de télévision Japonaise Nippon Hoso Kyokai (NHK) a réalisé le tournage de plusieurs scènes d'un téléfilm consacré à la guerre Russo Japonaise. Le fort de Beauregard a été sélectionné en raison de l'excellent état d'entretien du site. C'est un fort du modèle (1874) bâti sur une superficie totale de 3.913 m2. De forme rectangulaire à angle rentrant à la gorge, laquelle est protégée par un ravelin de petite dimension, il est défendu par une double courtine battue depuis les 2 redans de l'escarpe. Cette courtine n'a pas de protection d'artillerie et son escarpe semi détachée est aménagée en mur Carnot avec des créneaux de fusillade pour l'infanterie. En cas d'attaque, celle ci ne pouvait qu'arrêter les infiltrations ennemies dans les fossés et n'aurait pas résisté au tir de l'artillerie adverse. Le "saillant" possède une Caponnière simple pour protéger le fossé est. Le "saillant" est occupé par une importante et très belle Caponnière double pour défendre les fossés Sud et Ouest.

- les Fossés

Il est entouré d'un profond fossé d’environ 6 mètres, dont le franchissement se fait par un pont levis. Ce pont levis à la Poncelet est unique dans la région Dijonnaise. Il n'en existe, que 7 connus en France. Son inventeur, le général et mathématicien Jean Victor Poncelet, imagine en (1820) un système de levage du tablier des ponts levis mettant en oeuvre des contrepoids dont la masse varie en fonction de la position de ce tablier. Les contrepoids sont constitués par un ensemble de masselottes articulées entre elles et formant une chaîne dont une extrémité est fixée au mur et l'autre attachée à la chaîne du tablier, les chaînes du fort de Beauregard sont d'ailleurs encore en place. Cette innovation se substitue au pont levis à flèches utilisé depuis le Moyen Age et dont la manoeuvre est visible de l'ennemi en lui offrant une cible pour ses projectiles.

Il possède 2 magasins à poudre de 30 à 40 tonnes de stockage de poudre noire. 4 cuves pour canons de 75 anti aériens (DCA) ont été aménagées ultérieurement (1940)-(1944). Le sommet supporte une tour de guet métallique modèle (1947) dont l'ascension autorise de belles vues sur le fort et la campagne environnante. Dans les années 30, 4 cuves anti aériennes équipées de pièces de 75 sur affût anti aérien modèle (1915) seront aménagées sur le rempart pour protéger la ville des bombardements. Après la 2ème guerre, le fort est utilisé comme entrepôt par la base aérienne 102, avant d’être désaffecté en (1984). Son accès est interdit sans autorisation.

- Dates de construction : 23 Août (1877)-(1881.
* Effectif : Plusieurs officiers, sous officiers et soldats, 1 infirmier, 1 écurie.
* Garnison de sûreté en (1914) : 1 officier, 16 sous officiers.
* 101 hommes : 84 soldats.
* Capacité des magasins à poudre : 2 magasins d'une capacité de 38 tonnes chacun.
* Capacité des magasins aux cartouches : 1 magasin d'une capacité inconnue.
* Boulangerie : Pas de boulangerie. A la mobilisation, il reçoit un four mobile de 180 rations.
* Puits et citernes : Pas de citerne, 2 puits de 12 mètres de profondeurs, avec chacun une pompe et un filtre Chamberlan.
* Pont de l’entrée principale : Un pont levis à la Poncelet.
* Communication liaison optique : Aucune.
* Communication télégraphe électrique : Avec le central de l'Arsenal de l'Artillerie grâce à un appareil microphone.
* Eclairage en (1914) : Système Ader et un morse de campagne modèle (1907), lampes à pétrole ou à bougie pour l'intérieur du fort, pas d'éclairage pour les fossés.
* Capacité des casernements en (1914) : 280 hommes.

- Effectif à la mobilisation (1914) du fort et des fermes alentours.
* 1/2 compagnie du 58ème RI Territoriale de 125 hommes et 1 compagnie de réserve d’étapes de 250 hommes.
* 1 section de mitrailleuses : 18 hommes.
* Détachement de l’artillerie : 51 hommes.
* Auxiliaires Adjoints à la garnison du fort : 20 hommes.
* Auxiliaires Adjoints à l’artillerie : 60 hommes.
* Auxiliaires travailleurs du génie : 40 hommes.
* Auxiliaires travailleurs de l’infanterie : 100 hommes.
* COA et infirmiers : 5 hommes.
* Soit un effectif de : 419 hommes.

- Pièces de rempart (1879)-(1880)
* 4 canons de 155L.
* 5 canons de 138.
* 4 canons de 95.
* 3 canons de 7.
* 4 canons de 8 de campagne.
* 2 mortiers lisses de 32.
* 3 mortiers lisses de 15.

- Flanquement des fossés.
* 3 canons de 4 de campagne.
* 3 canons à balles.
* Nombre de pièces 31.

- Pièces de rempart (1884)
* 4 canons de 155L.
* 6 canons de 120 long.
* 4 canons de 8 de campagne.
* 4 canons de 5.
* 2 mortiers de 32

- Flanquement des fossés.
* 3 canons de 4 de campagne.
* 3 canons révolver.
* nombre de pièces 28.

- Pièces de remparts (1890)
* 4 canons de 155L.
* 6 canons de 120 long.
* 4 canons de 8 de campagne.
* 4 canons de 5.
* 2 mortiers de 32.

- Flanquement des fossés.
* 3 canons de 12 culasse.
* 3 canons révolver.
* nombre de pièces 28.

- Pièces de rempart (1913)-(1914)
* 2 canons de 120 long.
* 10 canons de 90 sur affut de campagne.

- Flanquement des fossés.
* 3 canons de 12 culasse.
* 3 canons révolver.
* nombre de pièces 18.

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