Glossaire -
Biographies
Photos
(Besançon, chef lieu de la région Franche Comté et du département du Doubs, sur le Doubs.)
- Emplacement géographique.
L'édifice
s'étend sur 11 hectares sur un site dont l'importance
stratégique est évoquée dès 58 avant
Jésus CHrist, par Jules César. La Citadelle de
Besançon a été construite sur le mont St
Etienne, une des 7 collines qui forment les protections naturelles
de la capitale de la Franche Comté avec Bregille, Griffon,
Planoise, Chaudanne. Elle surplombe de plus de 100 mètres la
vieille ville et offre donc une vue grandiose sur Besançon et
ses environs. La ville est entourée dans une boucle
formée par les méandres du Doubs, et
l’éperon rocheux sur lequel se trouve la Citadelle ferme
en quelque sorte la boucle du Doubs et encercle le centre de la ville.
- Histoire
Son édification
au cours du (XVIIème siècle). sur le Mont St Etienne.
Dessiné par l'architecte Vauban en mars (1668). Ce sont
néanmoins les Espagnols, de la famille royale des Habsbourgs
d'Espagne, qui possèdent la Franche Comté et
Besançon depuis le mariage de la Duchesse Marie de Bourgogne
avec l'Empereur d'Autriche, qui entreprennent, pendant 6
années, l'édification de l'ouvrage sous la direction
d’Ambroise Precipiano. La province de Franche Comté
étant revenue en (1674) sous le giron de Louis XIV, par le
traité de Nimègue qui rattache en (1678)
définitivement la Franche Comté à la France. Le
Roi décide de poursuivre et d'améliorer substantiellement
la défense de la ville. 30 années de travaux et des
fonds considérables seront nécessaires pour obtenir, en
(1711), l'une des places fortes les plus puissantes et une des plus
belle de l'époque. La construction de cette place forte aura
nécessité beaucoup d’argent, au point que le Roi
Louis XIV demanda à Vauban si l’enceinte de la citadelle
était en Or.
- Le rôle de la citadelle jusqu'à la période moderne
Elle sera assez peu
utilisée pour résister à des sièges, mais
restera toujours propriété de l’Etat, donc comme
prison, comme logement des troupes de la garnison. D’autant plus
que les progrès de l’artillerie rendent les fortifications
insuffisantes. Elle servira quant même au (XIXème
siècle), contre les Autrichiens en (1814) et les Prussiens en
(1871) mais elle subira peu de dommages. Elle a également servi
de prison, avec des prisonniers d’État tels que les
complices de la Voisin, qui étaient accusés des affaires
d’empoisonnement qui ont fait scandale dans la cour de Louis XIV,
tel que les déserteurs sous Louis XIV et Louis XV, ainsi que les
Royalistes sous la Révolution. Et il y a eu les prisonniers de
guerre sous l’Empire, Autrichiens, Anglais, Espagnols.
Lors
de la 1ère guerre Mondiale, Besançon restera à
l’arrière du front et ne sera pas touché par les
combats. La Citadelle sera donc surtout un lieu de logistique. Pendant
la 2ème guerre Mondiale, elle cède aux Allemands, en
(1940). Durant l’occupation, de (1941) à (1944), 99
Résistants Francs Comtois sont fusillés à
l’intérieur de la Citadelle. Puis, après de
violents combats, les Américains reprennent la Citadelle aux
Allemands en (1944) et l’utilisent pour enfermer les prisonniers
de guerre allemands. Après la guerre de (1939)-(1945), la
Citadelle est un lieu de dépôt pour l’armée.
En (1958), la ville de Besançon, nouveau propriétaire du
site, dédie la forteresse au tourisme, à la culture et
à la mémoire. Ainsi, plusieurs espaces
muséographiques, tant à vocation historique que
scientifique ont vu progressivement le jour. Un nombre de visiteurs
annuel approchant 300.000 témoigne du succès de la
reconversion de la forteresse qui combine intérêt
géographique, avec notamment un magnifique panorama sur
Besançon, intérêt historique, intérêt
architectural et intérêt scientifique.
- Architecture militaire
La citadelle est
bâtie sur un terrain rectangulaire barré dans toute sa
largeur par 3 bastions successifs, les enceintes, ou fronts,
derrière lesquels s'étendent 3 esplanades. L'ensemble
est ceinturé de remparts parcourus par des chemins de ronde et
ponctués de tours de guet et d'échauguettes. Les
murailles peuvent atteindre jusqu'à 15 à 20 mètres
de hauteur pour une épaisseur entre 5 à 6 mètres.
Pour assurer l'approvisionnement en eau, un puits de 130 mètres
de profondeur est creusé dans la roche, la roue de l'imposant
ouvrage ayant un diamètre de 4 mètres.
La
1ère ligne de défense, le Front St Etienne a
été construit à l'emplacement de la
cathédrale St Etienne, que Vauban a détruit pour
élever cette défense face à la ville. Ce front
correspond à une 1ère ligne de défense. Un
système défensif comporte. En avant de la courtine est disposée une demi lune,
cernée de fossés, équipés pour le canon,
* Le pavillon d’entrée est prolongée de chaque
côté par des courtines et terminée par des
demi bastions aux extrémités.
* La courtine, qui était en fait le pan de muraille entre les 2
demi bastions, était le point faible de la muraille Un
fossé creusé dans la roche, qui pouvait être sec ou
inondé. Il était délimité par
l’Escarpe, talus inférieur d’un fossé, et
la Contrescarpe, paroi maçonnée à
l’extrémité du fossé. Ce fossé
était franchissable par le pont dormant, qui était
terminé par le pont levis. Ensuite, les 2 demi bastions protégeaient
latéralement l’accès à la porte. Ils comprenaient :
* Une face exposée à l'ennemi et armée de canons,
* Le flanc qui rejoint la courtine aux bastions. Il pouvait être
droit, comme au front Royal, ou à Orillons,
c’est à dire abrité derrière un angle
arrondi couvrant l'artillerie postée sur le flanc. On retrouve
ce système à Orillons sur le front St Etienne.
* Enfin, 2 traverses étaient disposées de chaque
côté des bâtiments pour protéger des vues et
tirs latéraux provenant des collines de Chaudanne et Bregille.
Donc
ce système était construit de telle sorte que depuis tous
les postes, on pouvait surveiller l’ennemi où qu’il
soit et il était ainsi cerné. Même s’il y
avait un ennemi à l’aplomb d’une muraille,
plutôt que de risquer à se pencher pour l’atteindre,
on pouvait le toucher depuis un autre poste. En fait, tous les angles
de tirs et de vue ont étés étudiés pour
défendre au mieux le système défensif.
Ensuite,
pour arriver au Front Royal, il y avait une vaste zone gazonnée
en pente, qui forme le glacis. Ce glacis permettait, au cas où
le Front St Etienne était franchi, de voir l’ennemi
arriver et d’anticiper toute attaque. Autrefois, il était
bien sur nu et sans arbres. A l’extrême gauche, le long de
la falaise, un souterrain permettait aux défenseurs du 1er
front de se replier vers le front Royal. Le front Royal§/ est
flanqué de 2 guérites de surveillance, la tour du Roi
et la tour de la Reine.
Le
front Royal et le Front de Secours, à l’autre
extrémité de la Citadelle, ont étés
édifiés par les Espagnols et remaniés par Vauban.
Ces fronts sont reliés par 2 énormes murailles, qui
épousaient presque à la perfection le relief et le
rocher. A cause des vues ennemies depuis les collines des alentours,
pour faire écran, Vauban a construit des murailles très
solides, en calcaire, de 5 à 6 mètres
d’épaisseur et de 15 à 20 mètres de haut. La
partie supérieure des parapets était construite en brique
car leurs éclats étaient beaucoup moins meurtriers que le
calcaire. Ces murs délimitent la cour intérieure, et ils
étaient surmontés d’un chemin de ronde sur lequel
on pouvait déambuler pour monter la garde. De plus une dizaine
d’échauguettes étaient disposées le long de
ce circuit, pour servir de poste de guet et de combat. Elles
étaient plus décoratives qu’efficaces car elles
étaient très fragiles. Il n’en reste
aujourd’hui plus qu’1 ou 2 .
- Les bâtiments
Au centre, le
bâtiment des Cadets fut construit en (1682) sur ordre de Louvois,
fils du Roi. Ce bâtiment divise la cour en 2 parties.
C’était un casernement affecté à une
école militaire qui abrita jusqu'à 600 jeunes Cadets du
Roi. Cette caserne est divisée sur toute sa longueur par un
épais mur intérieur qui mettait ses occupants à
l’abri des tirs latéraux.
Construits
contre le mur fortifié, à l’abri des tirs ennemis,
le magasin à poudre : bâtiment construit pour la
conservation de tonneaux de poudres, particulièrement
protégé et renforcé pour éviter les
possibilités d'inflammation lors des tirs ainsi que les risques
d'explosion. Il était construit sous une voûte en plein
cintre et à l’épreuve, capable de résister
aux bombes. Les clous et pentures étaient en bronze pour
éviter les risques d’étincelle. On y entrait en
sabots en bois.
L'arsenal,
il était fait pour l’entrepôt, l’entretien et
la réparation d’armes. Au 1er étage, on trouvait les
fusils, armes blanches, munitions, et le Rez de Chaussée
était réservé pour les canon et autres engins.
- Le puits
Au (17ème
siècle), les besoins en eau étaient satisfaits par des
systèmes de canalisations, mais qui pouvaient être
détruits lors des 1ères heures d’un
siège ennemi. C’est pour cette raison qu’en (1692),
Vauban a construit un puits de 132 mètres de profondeur pour
atteindre la nappe phréatique, qui fonctionnait grâce
à une roue de 4 mètres actionnée par un homme qui
y marchait à l’intérieur pour remonter les seaux
d’eau. Mais comme l'eau saumâtre était imbuvable, il
apporta des citernes pour récupérer l'eau de pluie. Il y
en avait une par front. L’eau était quand même de
qualité moyenne.
- La chapelle
Les Chapelles
étaient construites par Vauban dans chaque citadelle pour que la
garnison puisse assister à l’office du Dimanche. Les
formes étaient assez simples. Il y avait peu d’ornements,
si ce n’est quelques colonnes doriques. Celle ci est
dédiée à St Etienne, en souvenir de
l’église du même nom, qui avait été
rasée lors de la construction de la Citadelle.
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