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(Concarneau, chef lieu du Finistère.)
- L'Histoire.
Concarneau tire son nom du latin "concha anse, baie et de Kerneo".
Au fond de la baie de Cornouaille existe un îlot rocheux, "le Conque de Cornouailles", autrement dit "Concq Kerneis". L'acte le plus ancien où il est question de Conc. Il semble que c'est, ce "Cartulaire de Landévennec", le "locus sancti Wingualoei in Buduc", St Guénolé de Beuzec Conq, est mentionné parmi les dépendances de l'abbaye, ce "Cartulaire" écrit aux alentours du (Xème siècle) ne cite pas directement Concarneau, ou tout autre nom désignant Concarneau.
D'autres historiens prétendent qu'un dénommé Concar, fils d'Urbien et époux d'Azénor s'empare de la petite île de Conq qui était primitivement habitée par les Pictes. Concar baptise sa ville "Concar-Keroneos=Conkerneos" qui se traduit à cette époque en (692), "Concar, fils d'Urbien". Concar s'éteint en (†725). Conc est pris pour la 1ère fois par "les Français en (799)". Ces derniers vont y rester pendant 10 ans avant d'en être chassé par les bretons en (809).
Concarneau était autrefois une ancienne trève de Beuzec Conq que Concarneau a englobée depuis le 27 août (1945). Il s'agit, d'un démembrement de l'ancienne paroisse Primitive de Melgven ou de Pleuven, d'après Couffon. Beuzec Conq doit son nom à
St Beuzec ou Budoc, fils de la comtesse Azénor. Beuzec Conq noté Buezec Conc en (1325) et Bozoc Chonc vers (1330)) s’est agrandi en (1791) de 7 hameaux appartenant à Trévidiern. Beuzec était doyenné, depuis le Concordat jusqu'en (1831). C’est à l’îlot fortifié, formant aujourd’hui la ville close, que s’est attaché le nom de Conc. L’îlot de Conq dépend durant le Moyen Age de la paroisse de Beuzec. Le quartier de Lochrist semble être l’ancien centre paroissial. Vers le (Xème siècle), l’abbaye de Landévennec y établit un Prieuré qui deviendra la future église "Tréviale Saint Guénolé".
Conkerneau ou Conquerneau, forme Française du mot, aurait été
fondé en l'an 192 dans l'île de "Kung ou Cong". "Conk ou Conq" signifie grande "coquille ou conque"
et, par extension port. Kerneau veut dire Cornouaille. Conkerneau peut
donc se traduire, "Port de Cornouaille". Concarneause nomme toujours, et jusqu'à la fin du (XVème
siècle), "Conc, Conq ou Concq". C'est seulement à cette
époque, (VIIIème siècle) ou (Xème siècle) après Concar, qu'on
trouve le nom de Conc devenant Concqkerneau, dans un mandatement de la
Duchesse Anne (1489), Conkernowe, dans une lettre du Roi d'Angleterre,
enfin Concarneo dans un Portulan, de l'Italien Portoleno, Porto
signifiant, cartes marines indiquant tous les ports, de 30 ans
postérieur (1520). L'auteur de ce document aurait
remplacé les dernières lettres par la syllabe (o),
écrivant ainsi la prononciation qu'il avait entendue. C'est,
à priori, le plus ancien document où le nom de la "Ville
bleue" d'aujourd'hui commence par les 2 syllabes Concar. Mais
à la même époque, le mot Conc sous les formes Conc,
Conq et Concq, prévaut dans la langue officielle, actes et
lettres d'Anne de Bretagne.
Enfin,
avec une faute d'impression ou sous la forme défectueuse Cons,
il se retrouve dans l'atlas célèbre préparé
par le cosmographe Gérard Mercator, mort en (†1594), et que
publia Joseph Hundt (1613).
Le chanoine Moreau, mort en (†1617), écrivait-il Concarneau, ce
mot se lit dans son "Histoire des guerres de la Ligue en Bretagne",
imprimée pour la 1ère fois en (1836). Mais lisait on
Concarneau dans le manuscrit de l'auteur, Moreau a eu pendant (II
siècles) et dans le (XVIIIème siècle) de nombreux
copistes; l'un d'eux, corrigeant le manuscrit pour le mettre à
la mode nouvelle, n'aura t'il pas changé Conc ou Conkerneau en
Concarneau. Peut être car, longtemps après la mort de
Moreau, le mot Conkerneau ou Conquerneau, forme Française du
mot, apparaît beaucoup plus couramment.
L'acte
le plus ancien où il est question de Conc, sans pourtant que ce
nom soit écrit, date des alentours de l'année (1050).
C'est le "Carticulaire de Landévennec". On y lit "Ego Gradlonus do
sanclo Uuingualeo..., locum sancli Uuingualet in Buduc, V villas"---"Moi,
Gradhlon, je donne à St Guénolé, le lieu de St
Guénolé, en la paroisse de Beuzec, 5 maisons". St
Guénolé étant le fondateur de l'abbaye de
Landévennec. Les mots en Beuzec s'entendent de la paroisse de
beuzec comprenant l'îlot de Conc, et le seul prieuré que
Landevenec ait eu en cette paroisse est celui de Conc". Ces maisons
furent constituées en Prieuré sur la partie
élevée de l'île qui est actuellement la place St
Guénolé. Donc, la donation de Gradhlon, mort en (†444), se
rapporterait bien à Conc.
- Le Changement
C'est autour du
(IVème siècle) que des religieux attirés par la
sauvage beauté du site, édifièrent de leurs mains
un prieuré sur l'îlot alors inhabité qui,
aujourd'hui est devenu la, Ville Close, de Concarneau. Parce que la
petite bourgade de Concarneau, en Breton, konk kenev, était,
plus avantageusement située pour la défense qu'aucune
autre ville de Bretagne une garnison s'installa en ces lieux jusque
là voués à la prière.
Derrière les soldats arrivèrent les marchands.
Au recueillement méditatif des 1ers occupants succéda la bruyante
activité d'une population souvent peu recommandable dont un chanoine de Quimper a dit en son temps, "Si quelqu'un a
assassiné, ou fait quelque mal, ou ravi fille ou femme, Concarneau est sa retraite".
De
son passé de, "Forteresse de la mer la Ville Close, de Concarneau",
a gardé ses magnifiques remparts élevés aux
(XIVème siècle) et (XVème siècle). Le timbre émis
par "l'Administration des P.T.T." montre l'importance de ces
fortifications. Du Guesclin s'y couvrit de gloire en expulsant les
Anglais qui s'y étaient retranchés. Durant les guerres de
religion les Calvinistes parvinrent par surprise à s'emparer de
la place forte, mais les troupes Royales les en
délogèrent et Henri IV reçut, au printemps (1594),
les clés de la ville reconquise.
A
la demande de Louis XIV, Vauban entreprit d'importants travaux à
Concarneau. Il construisit des plates formes pour l'artillerie, y
aménagea des tours et ajouta à la pointe Ouest de
l'île un Château qui depuis plus de (III siècles)
surveille l'entrée de la "Ville Close".
- la Ville Close
L'îlot de
Conquerneau, la "Ville Close" actuelle, est de forme Ovale, mais d'un
Ovale très irrégulier. A l'Ouest de l'îlot,
relié autrefois à la terre ferme par un double pont levis
prenant appui sur un rocher et sur la chaussée, se trouvait le
faubourg de Ste Croix et la route de Sant Kerenbin, Quimper
Corentin, actuellement la vieille route de Quimper. A l'Est, un canal
séparait et sépare encore l'îlot du rivage de
Lanriec et de la route de Kenberlin, Quimperlé. Ce canal n'est
jamais à sec et un bac a toujours établi la communication
avec Lanriec, d'où le nom de Passage. Au Nord, l'îlot
faisait et fait encore face à la pointe de Lain et au Sud au
chenal de sortie vers la haute mer. Le port était formé,
de ce côté Sud, par une jetée attachée
à la pointe Ouest et était ouvert à la pointe Est,
du côté du canal. Le port n'asséchait jamais. Cette
jetée a aujourd'hui disparu.
De
la pointe du faubourg Ste Croix au canal de l'Est, en passant le
long de la face Nord, tous les fonds étaient à sec
à marée basse. Le mur d'enceinte comptait 9 tours
d'importances diverses et 3 portes, la Porte principale à
l'Ouest, face au faubourg, la 2ème à l'Est, dite "Porte du
Passage" et la 3ème au Nord, dite "Porte aux Vins", qui
existent encore. Le côté Ouest étant le plus
exposé surtout à marée basse, comportait une
demi lune entre 2 grosses tours. Le rocher, entre les 2 ponts,
portait un ravelin, petite demi lune. Ces ouvrages subsistent. Du
côté Ouest, existait une chapelle, N.D. de Portal,
appelée du Rosaire au (XVIIème siècle) et
située sur l'emplacement de la caserne Hervo, aujourd'hui
occupée par la "Coopérative des Patrons pêcheurs".
Vers l'Est se trouvait l'Eglise St Guénolé,
actuellement l'hôpital, reconstruite au (XIIIème
siècle), et la chapelle de la Trinité, chapelle de
l'Hospice, qui existe encore, transformée en maison
d'habitation. Une rue reliait la "Porte aux Vins à la Grand-Rue",
elle se prolongeait jusqu'au rempart Sud et jusqu'au port, vers le
"Petit Château".
L'îlot de Conc
n'aurait il pas été fortifié très
anciennement à la mode du temps, c'est à dire
défendu par un "Château à Motte", un donjon, voici ce
qui donne lieu à cette supposition. La tradition garde souvent
le nom de château à l'emplacement de ces donjons,
même quand il n'en reste aucune trace. Or, le nom de "vieil,
vieux Château" est donné dans un acte de (1495),
inventaire de l'artillerie de Bretagne, à un lieu quelconque de
l'îlot. Les "Essais sur Concarneau", écrits vers (1780),
signalent dans l'îlot un lieu dit le "Petit château", et
aujourd'hui, l'usage maintien le nom de "Petit château" à un
lieu qui se trouve être le plus élevé de
l'îlot. Bien que n'étant qu'une hypothèse, celle-ci
semble très vraisemblable. Des fouilles, menées en
(1997), n'ont apporté aucune révélation.
même si les sondages ne visaient pas les preuves de l'existence
d'un "Petit château".
Dans la 1ère moitié du (XVème siècle),
la décadence de Conq arriva.
En
(1451), un mandatement du duc Pierre II nous révèle que
les habitants ont délaissé leurs négoces et
affaires pour aller faire des affaires ailleurs ne laissant à
Conc que peu d'habitants. Plus personne ne se sentait en
sécurité derrière ces murs qui ne tiendraient
certainement pas contre les canons qui se multipliaient en se
perfectionnant. Pierre II, conscient du danger que peut
représenter une place dépeuplée, va donc
ordonné la reconstruction de la muraille pour ramener la
sécurité dans la ville close et enrayer l'exode
inquiétant des Concarnois fortunés. Il devint duc le 18
Juillet (1450). Au commencement de (1451), il était à
Quimper et il ordonnait la reconstruction de sa clôture presque
entière. En même temps, par un mandement du 15 Mars, il
ordonnait des travaux du même genre à Concarneau. Le
mandement porte ces mots "encommancé à faire la
clôture et fortification de cette place", et ces termes
n'exagèrent pas le travail à faire, il a dû s'agir
en effet d'une construction presque entière, puisqu'il reste si
peu de murs gardant encore le caractère du (XIVè
siècle). Le 22 Septembre (†1457), Pierre II mourait. Les travaux
de Concarneau étaient loin d'être achevés et le Duc
Arthur III s'empressait d'en ordonner la continuation. L'année
suivante (1458), le Duc Arthur nomme Capitaine de Concarneau un de ses
chambellans, Jean de Rohan, Seigneur de "Gué de l'Ile". Le
règne d'Arthur ne dura que 14 mois et c'est son
frère François qui héritera alors du Duché
et des travaux de Conq. Considérée comme la
4ème place forte du Duché, la ville close a
été un véritable enjeu dans les rivalités
de la guerre de "Succession de la Bretagne" (1341)-(1381) et des conflits
Franco Bretons.
En (1490), La Duchesse
Anne épouse Maximilien d'Autriche. Comptant sur des secours
d'outre Manche elle cède en otage Morlaix et Concarneau
où, le 21 Mars (1490), le Roi d'Angleterre installe Jean Noton comme
Gouverneur. Les 2 places resteront aux Anglais jusqu'au versement
des 240.000 livres de solde des renforts. Puis Anne se remarie à
Charles VIII. Quand il meurt en (†1498), elle regagne ses états
et entreprend l'inspection des places de guerre, et ce fut alors que
rendue dans le comté de Cornouaille, elle fit augmenter les
fortifications de Concarneau. La Reine Anne fit pratiquer au haut des
anciennes tours des plates formes et des embrasures pour y placer de
petits canons, en revêtit d'autres et fit construire l'ouvrage
qui excède l'ancienne fortification du "Petit Château" qu'on
appelle "Le Fer à Cheval" et que l'on a conservé
jusqu'à présent pour la défense de l'entrée
du port. Elle épouse finalement Louis XII et meurt en (†1514)
à 36 ans. (I ½ siècle) après sa mort, la
légende de la "Bonne Duchesse" courait déjà et on
lui attribuait la reconstruction entière des remparts. Le
nouveau "Fer à Cheval", soudé à l'enceinte
médiévale, assurait la protection de la passe et du port.
- Vauban
Le Marquis de Vauban,
Sébastien Le Preste,
il est possible qu'il soit passé en (1680) à Concarneau,
lorsqu'il fortifiait Brest. Il s'y est peut être même
arrêté en (1694) lors du passage en revue du ban et de
l'arrière ban de la noblesse de Cornouaille. Mais la "Ville
Close", avec son enceinte Médiévale impropre à de
modifications de type bastionné ne l'intéresse
guère. Il chargera plutôt l'ingénieur de Langlade
en (1691) de s'occuper de Concarneau, seule ville entre Brest et
Port Louis où le peuple de la campagne pouvait se retirer en cas
d'intrusion ennemie et qui pouvait être surprise du
côté de la chaussée. Il serait donc très
opportun de mettre "en bon estat" le 2 tours qui défendent la
rue. Langlade rédige, depuis Brest, mémoires, cartes et
plans des ouvrages à créer ou à transformer.
Il
prévoit de voûter le dernier étage avec terre plein
et plate forme pour soutenir une batterie d'une dizaine de canons et de
terminer la réfection de faces du ravelin, reprendre tous les
joints des parties basses des murs, réparer les brèches,
la double porte du Passage, le corps de garde et le grand magasin
derrière le Rosaire.
En (1696), l'ingénieur qui reprend l'affaire prévoit,
non plus une plate forme, mais un comble de charpenterie couvert
d'ardoise au dessus de la voûte. Mais rien ne se fera sinon un
éperon pour renforcer l'assise (1695) et Vauban lui même
notera que cette place est de toute façon oubliée, sans
lieutenant du Roi, ni Major, ni garde magasin, ni officiers de place si
ce n'est un vieux soldat, tout au plus lieutenant, à qui l'on
donnait 100 livres pour tenir les fonctions de Major.
La
"Tour du Gouverneur" ne sera modifiée qu'en (1842) avec une
voûte en calotte de briques et plate forme protégée
par un simple parapet de terre. La "Tour du Major", qui n'avait jamais
attitée l'attention de Vauban sera remblayée et les
nouvelles défenses prévues au dessus du "Fer à
Cheval" resteront oubliées.
On ne trouve donc aucune marque de l'illustre Vauban dans la
défense de Concarneau et même la douve restituée
récemment n'est pas de son fait. Tout juste se contenta t'il de
la faire consolider par un muret et de faire murer toutes les
embrasures et ouvertures basses du pourtour de la place, ce qui est
vraiment dérisoire par rapport aux travaux prévus en
(1696).
Concarneau
sera démilitarisée dès (1724). Le gouverneur n'est
plus tenu à résidence, les particuliers de la "Ville Close"
et des faubourgs viennent impunément enlever les pierres et
autre matériaux pour leurs maisons. La ville est pauvre et le
commerce s'en va, les habitants aussi. La milice bourgeoise ne compte
qu'une trentaine de bourgeois, 45 artisans et 80 matelots. En (1729)
Concarneau est devenu "un corps sans âme"!
En
(1889), les remparts étaient normalement voués à
disparaître. Leur destruction a été
envisagée par les militaires. Mais grâce à une
pétition du peintre Fernand Legoût Gérard
relayée par le "Ministère des Beaux Arts", Ils furent
classés "Monument Historique" pour la moitié d'entre eux.
La ville de Concarneau les a achetés (1960). Les remparts sont
désormais intouchables car faisant partie du patrimoine.
Pendant
très longtemps, Concarneau ne fût que la "Ville Close". Cet
îlot irrégulier de 350 mètres de long, 380 dans sa plus grande
longueur, apparaît comme un croissant, mystérieusement
posé sur le bleu de la mer, avec, à chaque
extrémité, la "Ville Nouvelle" d'un coté et
l'avant "Port de pêche" de l'autre. Depuis (1990), on a
cherché à redonner à la "Ville Close" son aspect
strictement militaire. Alternance de pavés et de planchers en
bois sur les ponts et dégagement de l'ancienne douve, ce qui a
permis de découvrir les 7 meurtrières d'un couloir de
guet jusque là enterré. Erigé en (1906) sur
le poste de garde, le beffroi, au toit d'ardoises, reste le symbole de
Concarneau bien qu'il fût question de le supprimer au nom de la
rigueur Historique. ce qui eût été dommage car ce
beffroi est Unique au monde. Sous son cadran solaire, une inscription
indique, "tempus fugit velut umbra", "le temps passe comme une ombre".
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