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Glossaire - Biographies
Photos

(Fort St Jean, Marseille, chef lieu de la Région Provence-Côte d'Azur et du département des Bouches du Rhône.)

- la Commanderie

A l'époque des Croisades, le site avait été concédé aux Hospitaliers de St Jean de Jérusalem qui s'installèrent sur ce promontoire abrupt et y élevèrent leur Commanderie pour acheminer les troupes vers la "Terre Sainte". Les Hospitaliers occupèrent l'ancienne chapelle de St Jean Baptiste, puis entreprirent la construction d'une nouvelle église, de l'hôpital et du palais du commandeur. L'ensemble était achevé en (1365).

- les Tours

Le contrôle de l'entrée du port était assuré par une chaînes de 226 gros anneaux qui reliait les 2 tours St Nicolas et Maubec. Celle ci, lors du sac de Marseille en (1423) par les Argonais, fut entièrement détruite et la chaîne emportée comme trophée par les Espagnols. Le Roi René, désireux d'assurer plus efficacement la défense du port, fit édifier sur le même emplacement de la "Tour Maubec" une nouvelle tour qui porte son nom, "Tour du Roi René" ou tour Carrée (1447)-(1453). En (1644), à la demande des armateurs Marseillais, on érigea une tour de vigie destinée à être repérée des navires de commerce depuis 20 Kms de la rade de Marseille . C'est à la pointe Occidentale du rempart et sur l'emplacement de la maison du guet que l'on édifia la "Tour Ronde", appelée "Tour du Fanal".

- la Construction du Fort

A la suite de la rébellion des Marseillais contre le pouvoir Royal de (1658) à (1660), Louis XIV, décidé à tenir la ville en respect, fit construire les citadelles à l'entrée du port. Et il paraît qu’au moment de leur réaménagement, Louis XIV aurait dit : "Nous avons remarqué que les Marseillais prisaient fort les jolies bastides, nous avons voulu avoir la nôtre à l'entrée de ce grand port". C’était peut être un chouïa ironique car ces 2 forts ont été élevés suite à un soulèvement de Marseille contre la politique du "Roi Soleil" et les canons sont tournés vers la Ville et non pas vers la Mer.

C'est le 1er fort à l'emplacement de la "Tour St Nicolas" sur la rive Sud, le 11 Février (1660). Sur la rive Nord, le 16 Juin (1666), le Roi ordonnait la construction d'une 2ème citadelle sur le promontoire de St Jean, les rues et les maisons du quartier étaient à la portée des 27 canons installés sur les bastions du fort. Le 14 Août (1668), le président d'Oppede posait la 1ère pierre du fort, le gros oeuvre de la construction était presque achevé en (1671), avant la mort du Chevalier de Clerville. Vauban, qui prit sa succession en (1678), décida de renforcer la protection du fort en creusant un large fossé destiné à isoler totalement le promontoire.

La construction du fort avait nécessité la démolition de nombreuses habitations du quartier St Jean ainsi qu'une partie de l'église St Laurent restructurée à cette occasion. La masse de déblais résultant du percement de cette large tranchée fut transporté à l'intérieur des murs et répandue sur le plateau supérieur et les divers bastions. Ainsi disparurent tous les vestiges antiques, et particulièrement ce qui pouvait subsister du temple archaïque et d'une partie de "l'Acropole Grecque". Cette disparition n'est pas nécessairement définitive, car la couche de remblais de 6 à 8 mètres d'épaisseur qui constitue la partie supérieur du fort, sur une superficie de près de 10.000 m2, recèle certainement le plus riche tessonier Grec qu'un fouilleur puisse exploiter.

- l'Aménagement Intérieur

L'aménagement intérieur du fort était divisée en 2 parties

1- au Sud : Le fort Intérieur, englobant tous les bâtiments préexistants.
2- au Nord : Le fort Supérieur, regroupant les casernements des officiers et sous officiers.

Ces 2 parties étaient reliées par un tunnel couvrant un escalier et un plan incliné qui servait à hisser les canons. A la suite de la loi du 5 Août (1844), on créa le bassin de la Joliette ainsi que le canal destiné à relier le "Vieux Port et le Nouveau Port". Les travaux commencés en (1845) entraînèrent la démolition du bastion en demi lune et des fortifications extérieures du côté de la ville. Le tracé du canal pratiqué dans le bastion en demi lune perdure dans le tracé de la voie rapide.

- les Fonctions du Fort

Le fort garda un rôle strictement militaire jusqu'à la "Révolution Française". Le "Fort et la Tour Carrée" furent alors transformés en prison d'état. De (1792) à (1796), plusieurs membres de la "Famille Royale" y furent détenus, notamment Philippe Egalite jusqu'à son transfert à Paris en Octobre (1793). Le 5 Juin (1795), à la fin de la terreur, une troupe des "Compagnons du Soleil" pénétrèrent dans l'enceinte du fort et massacrèrent 127 Jacobins qui étaient emprisonnés. C'est l'épisode le plus tragique de l'histoire du "Fort St Jean". En (1942), les Allemands instalèrent dans le fort intérieur des dépots de munitions afin de les mettre à l'abri d'éventuelles attaques aériennes. En Août (1944), les munitions explosèrent, détruisant une grande partie des constructions.

Aujourd’hui, n’ayant plus de vocation militaire, ce fort abrite des collections de la DRAC, et la ville a le projet d’y adjoindre le MUCEM, avec un nouveau bâtiment qui comportera 5 niveaux et qui s’inscrit dans le très ambitieux projet de la "Cité de la Méditerranée" qui ira du "Fort St Jean à Arenc". Mais en attendant que ce vaste projet voit le jour, seule la "Tour du Roi René" est ouverte aux visites du public, sa terrasse offre une vue unique et merveilleuse sur la rade et des expositions y sont organisées régulièrement.

Enfin, adossé au "Fort St Jean", le "Mémorial des Camps de la Mort" est installé dans un blockhaus de la "Seconde Guerre Mondiale" et conserve en sa pénombre le souvenir d'une triste période de souffrance.

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