- Reine de France
"l'Autrichienne"

(Née à Vienne le 2 Novembre (1755). Meurt à Paris le 16 Octobre (†1793)

Marie Antoinette est la 4ème fille de l’empereur François Ier de Lorraine et de Marie Thérèse d’Autriche. Afin de réconcilier la monarchie française avec celle des Habsbourg, le ministre Choiseul mène des négociations qui conduiront au mariage de Marie Antoinette avec Louis le Dauphin futur Louis XVI. Au printemps (1770), elle épouse le dauphin Louis, petit fils de Louis XV. Les fêtes données à cette occasion sont magnifiques, à Paris, le feu d’artifice est l’occasion d’une bousculade monstre qui fait 132 morts.

La petite Archiduchesse fait vite la conquête de toute la cour ; elle est "délicieuse" selon ses contemporains, toute menue, blonde, blanche et rose avec déjà cette grâce et ce port de tête qui faisait dire à son page que, comme on offrait une chaise aux autres femmes, on avait envie de lui avancer un trône. Mais elle se laisse vite entraîner dans les coteries et les intrigues et d’autant plus facilement que son nouvel époux ne semble guère s’intéresser à elle. Elle doit attendre 8 ans, dans l’inquiétude d’être reconnue stérile, la naissance de sa fille, la petite "Madame Royale".

Pour tromper son ennui ce sont des fêtes et bals, des tables de jeu où elle perd des sommes astronomiques, des escapades avec ses compagnons favoris qui font d’autant plus jaser que l’on connaît ses problèmes conjugaux. Sa mère Marie-Thérèse lui conseille de moins dépenser, d’avoir plus de considération pour le Roi et pour l’étiquette. En (1775) Marie Thérèse écrira à l’ambassadeur de France à Vienne, "Ma fille court à grands pas vers sa ruine".

Devenue reine en (1774), face à la faiblesse de Louis XVI, on peut raisonnablement penser que c’est elle qui gouverne. Elle place tous les siens et fait chasser tous ceux qui lui ont déplu. Marie Thérèse sa mère meurt en (†1780) et les conseils judicieux qu'elle lui dispensait s’en vont avec elle, et Marie Antoinette va cumuler les erreurs.

En (1784), elle soutient les intérêts de son frère Joseph II dans sa querelle avec les Pays Bas, Louis XVI, refuse de prendre le parti de l’Autriche, les manoeuvres de la Reine ayant abouti à un accord désavantageux pour la France, le peuple lui donne son surnom, "Autrichienne". Marie Antoinette est victime d’une aventurière, qui se fait appeler La Motte Valois. C’est l’affaire du "collier" qui éclate en (1785), montée avec l'aide et la bêtise du cardinal de Rohan et des rancunes de tous ceux qu’elle a malmenés. Sure de son innocence, elle exige l’arrestation de Rohan et un procès public. La fausse comtesse est condamnée, Rohan innocenté et le scandale éclabousse la couronne française.

Marie Antoinette est maintenant détestée par tout le monde et surtout par le peuple. La misère engendrée par les mauvaises récoltes successives, c’est elle, la faillite du Trésor, révélée en (1787), c’est elle. Sa seule consolation est son amant, Axel de Fersen l’officier suédois qui lui a été présenté en (1774). Leur amour durera jusqu’à la mort de la Reine.

Dès le début de la Révolution, elle refuse tout compromis avec les députés de l’Assemblée, elle ne peut admettre cette idée nouvelle de Nation. Elle refusera l’aide de La Fayette, de Mirabeau et de Barnave. Elle accepte toutefois une entrevue avec Mirabeau, le 3 Juillet (1790), mais ne peut admettre l’idée d’une monarchie constitutionnelle. Pour elle la seule solution serait l’aide de son frère ou d’armées étrangères. En (1792) encore, elle refuse le secours de Dumouriez.

Depuis Octobre (1789), elle est quasi captive de la nation avec sa famille. Les épreuves ont fait d’elle une mère admirable, une épouse exemplaire qui a de l’estime et de l’affection pour l’homme maladroit mais bon que le sort lui a donné. Elle fait face avec courage et dignité aux grandes journées révolutionnaires, c’est sur elle que se cristallisent les haines populaires, elle n’est plus que l’infâme, la bête féroce dont il faut arracher le coeur.

Elle amène Louis XVI à l’idée d'une fuite, ils seront arrêtés à Varennes, le 20 Juin (1791). Elle est enfermée avec les siens dans le vieux donjon du Temple, le 13 Août (1792). Tous ses amis lui sont arrachés, emprisonnés, exécutés, massacrés. Après l’exécution de Louis XVI, le 21 Janvier (†1793), on la sépare de son fils âgé de 8 ans qu’elle entend bientôt jurer avec ses geôliers dans la cour de la prison. En Octobre c’est le procès. Mêlant dans son réquisitoire les arguments les plus fondés sur les dépenses de la Reine et son action politique avec des récits fantaisistes sur les "orgies" de la cour, Fouquier Tinville y joint, à l’instigation d’Hébert, d’infâmes accusations sur des pratiques sexuelles auxquelles elle aurait initié son fils. Elle répond à tout avec une grande dignité.

Marie Antoinette ne sait pas que sa mort est déjà décidée et garde jusqu’au bout l’espoir, un espoir entretenu par les nombreux dévouements qu’elle inspire jusqu’à la fin. Ses 2 avocats Chauveau Lagarde et Tronson du Coudray épuisent en vain leur éloquence et sont arrêtés en pleine audience. En ce jour du 16 Octobre (†1793), elle est condamnée à 4 heures du matin et conduite à l’échafaud quelques heures plus tard. Agée de 38 ans, elle en paraissait alors 60, depuis le retour de Varennes, ses cheveux étaient devenus blancs. Ses restes ont été transportés à la cathédrale de Saint Denis en (1815).

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