- Reine de quatre Royaumes

(Née à Barcelone en (1383). Meurt à Angers le 14 décembre (†1443)

Elle était la fille survivante du roi Jean Ier d'Aragon et de Yolande de Bar, qui n'avaient pas eu de fils. Elle fut promise à l'héritier d'Anjou, Louis Roi de Naples sous le nom de Ludovic II en (1390). Elle se maria avec lui le 2 Décembre (1400) à Montpellier. Elle joua un rôle important dans la politique de l'Empire angevin, de la France et de l'Aragon, pendant la première moitié du (XVème siècle). Elle réclama le trône d'Aragon après la mort de sa soeur aînée Jeanne, comtesse de Foix. Pourtant, les lois de succession d'Aragon et de Barcelone n'étant pas claires, elles furent comprises en faveur des héritiers mâles, ainsi l'oncle de Yolande, frère cadet de Jean Ier, Martin d'Aragon, hérita le trône d'Aragon. Martin mourut sans descendance en (†1410), et après 2 ans, les États d'Aragon élirent Ferdinand d'Antequera comme nouveau Roi d'Aragon.

Le candidat angevin était le fils aîné de Yolande, Louis III d'Anjou, duc de Calabre, dont la revendication reposait dans le Pacte de Caspe. Yolande et ses fils se considéraient comme héritiers prioritaires et commencèrent à utiliser le titre de Rois d'Aragon. À cause de cet héritage, Yolande fut appelée "reine de 4 royaumes", ces royaumes étant probablement la Sicile, Jérusalem, Chypre et Aragon. De toute façon, la réalité était que Yolande et sa famille ne possédèrent que pour des intervalles très courts des territoires dans ces royaumes, Jérusalem n'a d'ailleurs jamais été en leur possession. Leur véritable royaume était les fiefs d'Anjou en France, ils possédèrent sans conteste la Provence et l'Anjou, de temps à autre Bar, le Maine, la Touraine et le Valois. Son fils René devint par mariage seigneur de Lorraine.

Dans la seconde période de la guerre de 100 Ans, Yolande prit parti pour la France, pour le parti des Armagnac, contre les Anglais et les Bourguignons. Le dauphin Charles, troisième fils de Charles VI et de la Reine Isabeau, après la mort de ses frère Louis en (†1416), et Jean en (†1417), qui comptait beaucoup sur l'aide de Yolande, parvint à se faire couronner Charles VII de France. Isabeau, combattait sa revendication à sa couronne, on a dit que Yolande fut celle qui protégea l'adolescent de toutes sortes de machinations et tentatives d'empoisonnement et qu'elle joua le rôle de mère. Elle retira Charles de la Cour et le garda dans ses châteaux de la vallée de la Loire, où Charles rencontra Jeanne d'Arc. Yolande arrangea en (1413) le mariage de sa fille Marie avec Charles de Ponthieu, troisième fils de Charles VI et de la reine Isabeau. Cela amena son implication personnelle et cruciale dans le combat pour la continuation de la dynastie des Valois en France.

Craignant le pouvoir abusif des Bourguignons, Louis II envoya Yolande, ses enfants et son futur beau fils en Provence. Le 29 Avril (1417) Louis II d'Anjou décéda de maladie, laissant Yolande, alors âgée de 33 ans, en charge de la maison d'Anjou. Le dauphin Charles était très vulnérable face aux Roi d'Angleterre Henri V et de son cousin Jean sans Peur. Ses parents les plus proches, les ducs d'Orléans et de Bourbon avaient été faits prisonniers à Azincourt par les Anglais. A cause de l'alliance de sa mère, du duc de Bourgogne et des Anglais, Charles ne pouvait compter que sur le support de la maison d'Anjou et celle des Armagnac, qui avait rejoint la cause Orléaniste.

Après l'assassinat de Jean sans Peur à Montereau en (†1419), son fils Philippe le Bon devint duc de Bourgogne. Philippe et Henri V d'Angleterre imposèrent le traité de Troyes 21 Mai (1420) au roi Charles VI. Il désignait Henri comme régent de France et héritier de la couronne. En (1421), le dauphin Charles fut donc déshérité. Henri V et Charles VI sont mort tous 2, l'un le 31 Août et l'autre le 21 Octobre (†1422). Charles, alors âgé de 19 ans, devint légitimement Charles VII de France. Ce titre était contesté par les Anglais et leurs alliés bourguignons qui soutenaient, Henri VI d'Angleterre. Cela marqua la dernière étape de la guerre de 100 ans.

Yolande, entoura le jeune roi de conseillers et domestiques de la maison d'Anjou. Elle manoeuvra pour que le duc de Bretagne rompe son alliance avec l'Angleterre et fit nommer Arthur de Richemont, membre de la famille ducale bretonne, connétable de France en (1425). Le soutien fort et précoce à Jeanne d'Arc, alors que d'autres avaient encore des doutes, suggère que la duchesse joua un rôle dans l'apparition de la jeune fille. Yolande menait sans aucun doute une politique réaliste. Avec l'aide du connétable de Richemont, Yolande fut derrière le renvoi de plusieurs proches conseillers de Charles VII. La Trémoille notamment fut attaqué et renvoyé en (1433). Yolande n'était pas contre l'utilisation de maîtresses ou d'hommes d'influence. Elle disposait d'un réseau de femmes dans les cours de Lorraine, Bourgogne, Bretagne et même dans celle de son beau-fils.

Le chroniqueur contemporain Juvenal Ursins décrivit Yolande comme "la plus belle femme du royaume". Bourdigné, chroniqueur de la maison d'Anjou, dit d'elle "Elle était considérée comme la plus sage et la plus belle princesse de la chrétienté". Plus tard, le Roi Louis XI affirma que sa grand-mère avait "un coeur d'homme dans un corps de femme". Un auteur du XXe siècle, Jehanne d'Orliac, rédigea un des rares ouvrages spécifiques sur Yolande. Elle nota que la duchesse ne fut pas appréciée à sa juste valeur pour son génie et son influence durant le règne de Charles VII. Elle n'est mentionnée qu'en passant même si elle fut le pivot de tous les événements importants de 42 ans d'histoire de France. Jeanne d'Arc ne fut sous les feux de la rampe que 11 mois.

Yolande se retira à Angers et ensuite au château de Tuce de Saumur où elle mourut le 14 Décembre (†1443).

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