- La Pucelle de Domrémy

(Née le 6 Janvier (1412) à Domrémy. Meurt le 30 Mai (†1431) à Rouen)

Jeanne d’Arc est la fille de Jacques "Darc ou Tarc ou Dare", l’orthographe d’Arc apparaît pour la 1ère fois dans un poème en (1576) et d’Isabelle Romée, paysans aisés.

On connaît de son enfance, ce qu’elle-même et certains témoins en ont évoquée aux procès, sa dévotion, marquée par l’enseignement des ordres mendiants, confession et communion fréquentes, pratique des oeuvres de miséricorde, culte spécial à certains Saints et surtout à la Vierge et au nom de Jésus qu’elle prononcera sur le bûcher. Elle entendit des voix célestes à l’âge de 13 ans, celles de St Michel, Ste Catherine et Ste Marguerite qui lui enjoignaient de libérer le royaume de France de l’occupation anglaise et de faire sacrer le dauphin futur Charles VII roi de France à Reims.

En Mai (1428) elle va trouver le représentant du Roi à Vaucouleurs, le capitaine Robert de Baudricourt, qui la traite de folle et la renvoie chez elle. Le 12 Février (1429), elle retourne auprès de Baudricourt. Sous la pression de partisans de Jeanne, après une séance d’exorcisme d’où elle sort victorieuse, Baudricourt cède. Il lui accorde une escorte armée. En 11 jours la petite troupe, partie le 13 Février de Vaucouleurs par la porte de France, arrive à Chinon, résidence du Dauphin.

Jeanne d’Arc ne connaît pas le Dauphin, dans la salle du château il y a de nombreux gentilshommes. Charles VII est parmi eux sans aucun signe distinctif, le Comte de Clermont qui a pour mission de se faire passer pour le Dauphin s’avance, Jeanne l’ignore et va directement s’agenouiller devant Charles en lui disant :

"Voilà le Roi ! En nom Dieu gentil prince, c’est vous et non un autre ! Je te le dis de la part du Messire, tu es vrai héritier de France et fils de Roi, et il m’a envoyé à toi pour te conduire à Reims, pour que tu reçoives ton couronnement et ta consécration, si tu le veux."

Pendant 1 heure ils vont s’entretenir à l’écart des autres, ce qu’ils se sont dit nul ne le sais. Charles a les yeux embués de larmes et précise qu’elle vient de lui confier un secret que personne ne connaissait et ne pouvait connaître, si ce n’est Dieu. Jeanne doit alors se soumettre aux maîtres de l’Université à Poitiers afin de prouver qu’elle n’était pas sorcière. Elle passe l’épreuve avec succès et adresse au roi d’Angleterre et au duc de Bedford, le 22 Mars (1429), une lettre dans laquelle elle se déclare "envoyée de par Dieu, le roi du ciel", pour combattre les Anglais et les "bouter hors de France".

Charles VII offre à Jeanne une armure. Son épée, marquée de croix, fait l’objet d’une histoire particulière. Jeanne la désigne après une révélation, l'épée est située derrière l’autel de l’église Sainte-Catherine de Fierbois, près de Chinon, la rouille qui la couvrait tomba sans effort. Jeanne la conservera jusqu’en Avril (1430), sans jamais s’en servir car elle ne répandit jamais le sang. Jeanne fit confectionner l’étendard qui l’accompagnera tout au long de son aventure, blanc, le Christ au jugement, avec un ange tenant une fleur de lys, l’inscription "Jésus Maria".

A la tête des troupes Royales Jeanne d’Arc entre dans Orléans en Avril. Après quelques assauts, les Anglais lèvent le siège le 8 Mai (1429). Jeanne rejoint le Roi à Loches le 11 Mai et le persuade de partir pour Reims. Charles est couronné et sacré le 17 Juillet dans la cathédrale. Jeanne se trouve au premier rang, tenant fièrement son étendard, "Il avait été à la peine, c’était bien raison qu’il fût à l’honneur", répondra-t-elle aux juges qui s’étonnaient qu’elle, petite paysanne, tînt ce jour là une place plus éminente que d’autres capitaines plus prestigieux. Charles VII, décidé à mener désormais la politique de son choix, négocie la paix du royaume et l’entente avec Philippe de Bourgogne.

Appelée à l’aide par les habitants de Compiègne assiégée, elle est capturée par les Bourguignons le 23 Mai (1430) et leur chef, Jean de Luxembourg Ligny, la livre aux Anglais contre rançon. Ces derniers la remettent à la justice d’Église, tout en déclarant qu’ils la reprendraient si elle n’était pas déclarée hérétique.

Pierre Cauchon, évêque de Beauvais, constitue Un tribunal ecclésiastique. Devenu une créature des Anglais, replié à Rouen, depuis longtemps gagné aux Bourguignons. Il s’adjoignit, malgré les réticences de celui-ci, un dominicain, frère Jean le Maître, vicaire de l’inquisiteur de France à Rouen. Ce furent les 2 seuls juges de Jeanne, entourés d’un certain nombre de conseillers et d’assesseurs à titre consultatif.

Le procès s’ouvre à Rouen le 9 Janvier (1431). Il est conforme à la légalité inquisitoriale, les interrogatoires seront conduits de manière à abuser de l’ignorance de Jeanne. L’Université de Paris a qui sont confiées ses déclarations, reconnaîtront le 14 Mai (1431), qu’elle est idolâtre, invocatrice de démons, schismatique et apostate. Ils lui offriront, 2 choix possibles, elle abjurera publiquement ses erreurs, ou elle sera abandonnée au bras séculier. Jeanne, qui a résisté aux menaces de torture, abjure le 24 Mai au cimetière de Saint Ouen. Elle se ressaisit, et, en signe de fidélité envers ses voix et Dieu, elle reprend le 27 Mai ses habits d’homme. Un nouveau procès est ouvert, vite expédié et, le 30 Mai (1431), Jeanne hérétique et relapse, est brûlée vive sur le bûcher, place du Vieux Marché de Rouen.

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