![]() - Le Fondateur du Monachisme Bénédictin![]() Au milieu du (VIIIème siècle), tous les monastères ne suivent pas la même règle. Charlemagne, par nature, se méfie des hommes qui vivent à part et s'isolent du monde, même si c'est pour mener une vie Sainte. Il veut des familles monastiques stables dirigées par un Abbé de valeur, s'adonnant au travail manuel et intellectuel et surtout à la liturgie, car il compte sur les prières que les moines adressent à Dieu pour le succès de ses entreprises. Les capitulaires et les canons des conciles rappellent continuellement les principes du Monachisme : observance des voeux, chasteté, pauvreté, intervention des Evêques dans les monastères, interdiction de toute activité extérieure, etc. A la fin de son règne, Charlemagne se rendit compte que le meilleur moyen de réformer les monastères était d'imposer partout la règle qui lui paraissait excellente, celle de saint Benoît. En (813), il demande à l'abbé du Mont-Cassin de lui envoyer une copie de la règle, et il fit diffuser partout ce texte. Il est certain que l'Empereur connaissait alors l'activité de celui qui allait devenir le second fondateur du monachisme bénédictin, Benoît d'Aniane. - Benoît d'AnianeOu St Benoît d'Aniane, est un moine bénédictin dont l'oeuvre de réforme du monachisme est essentielle dans l'essor de l'ordre Bénédictin en Europe. A l'origine, Benoît s'appelait Witiza, fils d'un aristocrate languedocien Wisigoth, Aigulphe, comte de Maguelonne. Son éducation est faite à la cour de Pépin le Bref, où il devient échanson de la Reine, puis à celle de Charlemagne. Quelques années plus tard, vers (773), il participe avec Charlemagne à l'expédition contre les Lombards en Italie. Il est destiné à une brillante carrière militaire. Cependant, en (774), à la suite d'un événement dramatique en voulant sauver son frère d'une noyade, il fait profession monastique dans un monastère à Saint-Seine près de Dijon, préférant la bure à la cote de maille. Là, il étudie les nombreuses règles en usage, règles de saint Pacôme et de St Basile mais aussi la règle de Saint Colomban. Élu abbé de ce monastère, il s'inspire des Pères orientaux et des Irlandais et applique une ascèse très rigoureuse. Pourtant malgré ses efforts il n'arrive pas à ramener ses frères à un mode vie plus stricte, qu'il trouve beaucoup trop relâché. Il s'en alla dans le Languedoc, son pays
natal, à Aniane prés de Montpellier. vers (779), et s'établit comme ermite près du ruisseau d'Aniane, affluent de l'Hérault.
Il mène alors une vie d'anachorète, iI y acquit une réputation de sainteté qui attira près de lui de nombreux disciples.
Il fonde une Abbaye en (782), sur les bords de l'Aniane, en Languedoc, avec des disciples, et choisit comme modèle
le Cénobitisme. L'Abbaye d'Aniane connut grâce à son abbé, un succès et un essor considérable. Il obtint de Charlemagne
des lettres d'immunités et la
reconnaissance de la liberté d'élection de l'Abbé. Le développement est toutefois freiné par la rigueur exigée. Benoît se
tourne alors vers la règle de St Benoît de Nursie, qu'il veut faire appliquer au sens strict. Il modifia et compléta
cette règle avec celle de Colomban. Il rédigea la - Benoit et Louis le PieuxEn (792), l'Abbaye devient Royale, et par conséquent un centre de rayonnement
d'où Benoît cherche à imposer le Bénédictisme en Aquitaine. Le Languedoc, l'Auvergne, la Bourgogne vont s'y adapter.
Fort de l'appui de Louis, Roi d'Aquitaine, de l'amitié
d'Alcuin, abbé de St Martin de Tours, et l'évêque d'Orléans, Benoît réforma plus de Louis le mit à la tête de tous les moines de
son Empire pour que, de la même manière qu’il
avait instruit l'Aquitaine et la Gothie de la règle de salut, de même il réforme la Francie par l'exemple salutaire. C'est
alors que l'empereur et l'abbé préparent Sans entrer dans les débats suscités par ce nouveau capitulaire, reconnaissons que tout en restant fidèle à l'esprit de la règle Bénédictine, Benoît d'Aniane apporte quelques innovations qui ont été reprises dans le Monachisme Médiéval, il augmente l'importance de l'office, ajoute des prières, donne au chapitre un droit de regard sur les charges de l'Abbé, institue un contrôle plus strict sur la vie des moines, réserve l'école aux seuls futurs moines et même institue dans chaque monastère une prison. Par la suite, on a pu reprocher à Benoît un désir de centralisation contraire à l'esprit d'autonomie des monastères. En cela, la réforme de Benoît est conforme à l'effort entrepris par les Rois Carolingiens. On a dit avec raison que Benoît d'Aniane avait préparé l'oeuvre de Cluny. Jusqu'à la fin de sa vie (821), Benoît
poursuit l'application de sa réforme. Chaque monastère doit envoyer à Inden un ou
L'oeuvre de Benoît n'est pas seulement une
oeuvre d'unification. Il lutte contre l'adoptianisme, diffuse la liturgie
Romano-Franque, et l'écriture minuscule. Les changements apportés se diffusent très vite en Saxe et Italie dés (820)-(830).
Le Bénédictisme va s'imposer en Europe, pour finir par créer Cluny. Toutefois, dans cette règle unique vont se créer des
traditions propres à chaque Abbaye. |