Jean Baptiste Bernadotte

-Jean Baptiste Bernadotte

Jean Baptiste Bernadotte, né le 26 Janvier (1763) à Pau, mort le 8 Mars (†1844) à Stockholm, passa en l’espace de 38 ans d’un rang de Soldat du Roi de France aux titres de Roi de Suède et de Norvège sous les noms de Charles XIV Jean, en Suédois, Karl XIV Johan, et de Charles III Jean en Norvégien, Karl III Johan.

Après avoir été Général sous la Convention, Ambassadeur puis Ministre durant le Directoire, Maréchal d’Empire et Prince de l’Empire. Le 20 Février (1754), Henri Bernadotte, Procureur Palois Béarn, épouse Jeanne de Saint-Jean, originaire de Boeil, Boeil-Bezing, et nièce de l'abbé laïc de Sireix. Le 26 Janvier (1763), naît à Pau leur cinquième enfant, Jean-Baptiste. Celui-ci doit suivre la voie ouverte par son Père, et donc étudier le droit. Cependant, il trouve ces études ennuyeuses. Après la mort de son père en (†1780), Jean-Baptiste s'engage à 17 ans dans le régiment Royal-La Marine. Jeune Sergent affecté à la garnison de Grenoble, Jean-Baptiste est sauvé de la mort par le botaniste Dominique Villars lors de la Journée des Tuiles du 7 Juin (1788).

Lorsque la Révolution Française éclate, il a le grade de Sergent. Après s'être distingué dans les armées du Rhin, bataille de Fleurus et de Sambre-et-Meuse, il est promu Lieutenant en (1791), puis, grâce à Jean-Baptiste Kléber, Général de Brigade après la bataille de Fleurus en juin (1794). 2 mois plus tard, il est Général de Division. Le 17 Avril (1794), commandant de la 71ème demi-brigade cantonnée à Prémont (Aisne), sa demi-brigade est totalement détruite par une charge des Autrichiens, il ne doit son salut qu'à la vitesse de son cheval. A cette époque, il est sous les ordres du Général Goguet, qui avait son quartier général à Bohain, Aisne. Il est chargé en (1797) de conduire en Italie 20.000 hommes de l'armée de Sambre-et-Meuse, pour y renforcer la présence de Napoléon Bonaparte. Il se verra entre autres reprocher par Berthier d'avoir mis un de ses hommes aux arrêts à Milan. Malgré des sentiments mitigés et des rapports difficiles avec Bonaparte, il est tout de même impressionné par le Général Bonaparte. En (1798), Bernadotte est envoyé à Vienne, en qualité d'Ambassadeur. Il y rencontre Beethoven. C'est sans doute dans ces circonstances que naît dans l'esprit du compositeur l'idée de la symphonie dédiée à Bonaparte, plus tard, dite "Héroïque", la France et Bonaparte représentant à cette époque les idées de Liberté et d'Egalité qui fascinent une partie de l’intelligentsia Européenne et Beethoven lui-même. D'ailleurs Bernadotte provoque une émeute à Vienne pour avoir arboré le drapeau Tricolore sur la façade de l'Ambassade Française. Il quitte alors la capitale Autrichienne 2 mois seulement après son arrivée. La même année, il épouse Désirée Clary, la première fiancée de Napoléon, et devient ainsi le beau-frère de Joseph Bonaparte qui a épousé la soeur de Désirée. L'année suivante naît son unique enfant, Oscar, qui deviendra Oscar Ier de Suède.

- Ministre de la Guerre

Chargé du commandement de l'armée d'observation, en (1799), il reçoit l'ordre de passer le Rhin pour bloquer Philippsburg, mais les revers des Français en Italie et en Allemagne les forcent à renoncer à ce projet. Nommé alors Ministre de la guerre du 3 Juillet au 14 Septembre (1799), il cherche à ranimer le zèle des armées Françaises par des mesures vigoureuses, et réorganise en 2 mois 2 juillet-11 Septembre (1799) les services qui étaient dans un état déplorable. Présenté comme proche des Jacobins, Il est écarté par une intrigue de Sieyès. Il refuse de participer au coup d'Etat du 18 Brumaire, mais est cependant ménagé par Bonaparte. En effet, il entre au Conseil d'Etat, et reçoit le Commandement de l'armée de l'Ouest. Il est basé à Rennes. Il est compromis par la Conspiration des "libelles", dite aussi des "pots de beurre" montée par le Général Simon.

Sous l’Empire

En (1804), Bernadotte se rallie à Napoléon devenu Empereur. Il est nommé Gouverneur à Hanovre, et reçoit le bâton de Maréchal. En (1805), il combat à Austerlitz. En (1806), le 5 Juin, Bernadotte devient Prince de Pontecorvo. Cette même année, il ne participe ni à la bataille d'Iéna, ni à celle d'Auerstaedt. Mais lors de la "Grande poursuite" », il défait les Prussiens à Halle, et enfin à Lübeck avec Murat et Soult. Bernadotte a en cette occasion, les plus grands égards pour des prisonniers Suédois par pure courtoisie. Ces derniers ne l'oublieront pas. Puis, marchant sur la Pologne, il passe la Vistule, occupe Elbing, Braunsberg, et défait les Russes le 27 Janvier (1807) lors de la bataille de Mohrungen. Il ne participe pas à la bataille d'Eylau le 8 Février (1807). Le 5 juin (1807) à Spanden, Bernadotte est blessé par une balle qui l'atteint au cou. Cette blessure l'empêche de prendre part à la bataille de Friedland le 14 Juin (1807). Il est nommé, après sa guérison, Gouverneur des villes Hanséatiques, et part pour Hambourg. En (1809) à Wagram, son corps d'armée composé de Saxons est décimé, et Napoléon, mécontent, lui retire son commandement, et le renvoie à Paris.

Fouché lui obtient l'armée de l'Escaut à la fin de Juillet (1809). Il repousse les Britanniques débarqués à Walcheren, juillet (1809). Malgré ce succès, il se voit encore une fois privé de son commandement, l'Empereur lui enlève l'armée de l'Escaut dès Septembre. En (1810), alors qu'il se trouve à Paris en semi-disgrâce, le parti Pro-Français Suédois lui propose d'être candidat lors de l'élection du nouveau Prince héritier, avec l'idée de récupérer, avec l'appui de Napoléon, la Finlande que la Russie a annexée en (1809). Grâce à Jean Antoine Fournier, un Grenoblois ayant vécu 18 ans en Suède, qui y retourne se faisant passer pour l'envoyé de Napoléon, et y mène une propagande active et habile, Bernadotte est élu à la surprise générale. L'élection s'est tenue lors des Etats Généraux à Orebro, ville du centre de la Suède, afin d'éviter des troubles possibles à Stockholm. Il part avec l'assentiment de Napoléon qui accepte ce choix lors d'une entrevue commune avec des émissaires Suédois. Napoléon espère ainsi tenir un allié solide au Nord de l'Europe. Bernadotte débarque à Helsingborg le 20 Octobre (1810), et le 31 suivant, il est présenté aux Etats Généraux; le 5 Novembre (1810), adopté par le Roi Charles XIII, il prend le nom de Charles-Jean. Il consent d'abord à seconder la politique de l'Empereur et participe au blocus continental.

En fait, dès (1811), en raison de la sénilité de son Père adoptif, il dirige déjà les affaires du Royaume de Suède. Il ne devient cependant Roi de Suède officiellement qu'en (1818), au décès de Charles XIII. Sa politique veut qu'il renonce à la Finlande pour être en paix avec les Russes. Il espère néanmoins récupérer la Norvège, Danoise depuis (III siècles), avec l'accord de l'Empereur. Devant le refus de ce dernier, qui lui propose par la suite de l'accompagner pour attaquer la Russie, Charles-Jean rompt avec Napoléon qui vient d'envahir la Poméranie Suédoise, et se rapproche à son tour secrètement du Tsar Alexandre Ier. Il participe en (1813) à la coalition contre la France, et prend le commandement de l'armée alliée du Nord de l'Allemagne. Il défait Oudinot à Gross-Beeren 23 Août (1813), Ney à Dennevitz 6 Septembre (1813), et prend part à la bataille de Leipzig 16-19 Otobre (1813). Puis il descend l'Elbe, s'empare de Lübeck et se dirige vers le Holstein, et menaçant le Danemark, obtient lors du traité de Kiel, le 14 Janvier (1814), que la Norvège doit cédée à la Suède.

Il répugne à l'idée d'entrer en France en ennemi et souhaite que son ancien pays conserve sa frontière sur le Rhin. L’intransigeance de Napoléon rend impossible ce désir. Ayant caressé l'espoir de remplacer Napoléon, perspective à laquelle le Tsar Alexandre Ier n'est pas hostile, cette solution n'a cependant pas de suite, et les Bourbons sont restaurés sur le trône de France. Après un bref séjour à Paris, il revient en Suède, où il est reçu avec enthousiasme. Il marche sur la Norvège où des troubles ont éclaté, et s'en rend maître en 15 jours (1814). En (1815), à la suite du retour de Napoléon pour les Cent-Jours, la Suède n’est pas tenue de combattre. Elle s'engage désormais dans une neutralité désirée par le Prince Héritier.

- Roi de Suède et Norvège

Le 5 Février (1818), l'ex-Maréchal Bernadotte devient Roi des royaumes unis de Suède et de Norvège sous le nom de Karl XIV Johan, Charles XIV Jean de Suède. Il fait prospérer ses Etats, développant l'instruction publique, l'agriculture, l'industrie et le commerce. La légende veut que cet ancien soldat de la République ait porté un tatouage disant "Mort aux rois ! ou Mort aux tyrans ! " selon les témoignages. Il avait comme devise, "Que l’amour du peuple soit ma récompense". Il était Franc-Maçon. Il décède le 8 Mars (†1844), et est inhumé dans la crypte de l’église de Riddarholmen, dans laquelle reposent les Rois Suédois. Son fils Oscar lui succède. Depuis, les Bernadotte règnent toujours sur la Suède, le Roi actuel Charles XVI Gustave est le septième héritier Bernadotte de la dynastie. L'un de ses héritiers, le Comte Folke Bernadotte, sera le premier dirigeant de l'ONU assassiné, en (†1948) en Israël. Il est aussi l'ancêtre de plusieurs autres têtes couronnées, notamment au Luxembourg, en Belgique, au Danemark et en Norvège.

- Recherche

Une grande enquête est en cours dans les archives Bernadotte de Stockholm. Elle a été lancée en (2003) par le laboratoire Framespa de l’Université Toulouse II-Le Mirail. Les documents sont conservés au palais Royal de Stockholm , Kungliga Slottet, où ils sont consultables après l’obtention d'une autorisation signée par le Roi. Ces archives sont totalement en Français, car Bernadotte, malgré ses efforts, n'a jamais maîtrisé le Suédois et fit systématiquement traduire tous les documents de son administration en Français. Le coordinateur de cette enquête, Jean-Marc Olivier, en dresse les 1ers résultats dans les numéros 2, 5 et 6/7 de la Revue d'Histoire Nordique. Une quinzaine de mémoires de master ont déjà été soutenus devant cette université sur Bernadotte devenu Charles XIV Jean. Ils sont conservés à la Bibliothèque de l'UFR Histoire, Arts et Archéologie. Son nom gravé sous l'arc de triomphe de l'Etoile 3ème colonne.


- Grades militaires et distinctions
* 21 Juin (1786) : Fourrier.
* 11 Mai (1788) : Sergent-Major.
* 7 Février (1790) : Adjudant.
* 6 Novembre (1791) : Adjudant-major.
* 30 Novembre (1792) : Lieutenant.
* 13 Février (1794 : Chef de Bataillon.
* 4 Avril (1794) : Chef de Brigade.
* 29 Juin (1794) : Général de Brigade.
* 22 Octobre (1794) : Général de
  Division.
* 19 Mai (1804) : Maréchal d’Empire.
* Roi de Suède Officiellement en (1818)
- Faits d'armes
* Blocus de Mayence.
* Bataille d'Ulm.
* Bataille d'Austerlitz.
* Bataille de Wagram.
* Bataille de Gross Beeren.
* Bataille de Dennewitz.
* Bataille de Leipzig.
- Décorations
* Empire Français Légion d'Honneur. Chef de la 8ème cohorte de la Légion
  d'Honneur.
* Grand Aigle de la Légion d'Honneur 13 Pluviôse de l'an (XIII).
* Royaume d’Italie (1805)-(1814) Grand Dignitaire de l’Ordre de la Couronne de Fer.
* Electorat de Bavière Chevalier de l'Ordre de Saint-Hubert vers (1805).
* Royaume de Prusse Chevalier de l'Ordre de l'Aigle Noir vers (1805).
* Chevalier de l'Ordre de l'Aigle Rouge vers (1805).
* Royaume de Saxe Grand'Croix de l’ordre Militaire de Saint-Henri vers (1809).
* Royaume de Suède Grand Maître de l'Ordre du Séraphin.
* Grand Maître de l'Ordre de l'Epée.
* Grand Maître de l'Ordre Royal de l’Etoile Polaire.
* Grand Maître de l'Ordre de Vasa.
* Grand Maître de l'Ordre de Charles XIII.
* Royaume de Danemark Chevalier de l'Ordre de l'Eléphant.
* Royaume d'Espagne Chevalier de la Toison d'Or (1822), brevet n° 909.
* Empire Russe Ordre de Saint-André (1812).
* Ordre Impérial et militaire de Saint-Georges de 1ère classe (1813).

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