- Premier Abbé de Cluny de 910 à 927
(Né vers (850), mort le 13 Janvier (†925).
Nous savons très peu de choses du premier abbé de Cluny. Bernon est né vers (850), dans le milieu que nous avons dit. Il a
pu être le fils du Comte Audouin, qui possédait des terres aux environs de Gigny. On le dit ami de Charles le Simple.
Entré à l'Abbaye de Saint Martin d'Autun, qui accepta les réformes d'Aniane, il la quitte vers (886), sans doute pour
fonder un monastère sur les terres familiales de Gigny, dont il sera l'Abbé et où il accueillera les moines de Glanfeuil
pendant les invasions Normandes. Du prieuré de Gigny, puis, bien plus tard église paroissiale Saint-Taurin, édifié par
Bernon, il ne nous reste que 2 piliers octogonaux et la voûte d'arêtes des collatéraux de l'église prieurale .
Vers (888), il accompagne peut-être des moines
de St Martin au monastère de Baume, Baume les Moines, puis
Baume les Messieurs, pour y porter la réforme. Il y sera fait Abbé la même année. En (894), il fait un voyage à Rome
et y obtient du Pape Formose que les Abbayes de Gigny et de Baume soient placées sous l'unique autorité du Saint Siège.
Il fut appelé à l'Abbatiat de Cluny par Guillaume le Pieux, de septembre (909)(910) à sa mort, parvenue le 13 Janvier (†927).
C'est lui qui construit la première abbaye de Cluny, avec son Abbatiale, dite Cluny I, dont les domaines
de 15 colonges, nous raconte Glaber et la communauté monastique, 12 moines, toujours selon Glaber,
parmi lesquels des moines de Baume et de Gigny, dont Odon, qui le succèdera à la tête de Cluny seront, au départ,
modestes.
Bernon fut un grand réformateur en même
temps qu'un grand fondateur. En (916), Aymard, ancêtre des Bourbons, lui fait don
d'une villa à Souvigny, où il établit des moines. Le prieuré de Souvigny sera appelé 1ère fille aînée de Cluny.
En (918), c'est de nouveau Guillaume le Pieux qui lui concède quelques terres à Sauxillanges, où il bâtit un nouveau
monastère, qui sera appelée 5ème fille aînée de Cluny. En (920), Bernon, abbé de Gigny et de Déols, anciennement
Bourg-Dieu, aux environs de Châteauroux, est placé à la tête de l'Abbaye de Massay, près de Vierzon, Loiret.
Dès le premier Abbatiat de Cluny par
Bernon, et par 2 entorses de la règle Bénédictine, on peut déceler l'embryon du
grand corps que sera Cluny. La première est que, contrairement à l'usage et aux principes de la règle Bénédictine,
Bernon se fait confier, au même moment, la tête d'un nombre important de monastères. Il y a ceux que nous avons cités,
mais nous pourrions rajouter Mouthier-en-Bresse, St Lothain, et la liste n'est probablement pas close. Cet abus
d'autorité, pour accélérer les réformes de Benoît d'Aniane, donne à Cluny, dès l'Abbatiat de Bernon, un nombre appréciable
de "filles", ce qui va très vite conférer à l'Abbaye Mère une place maîtresse dans l'écheveau naissant de la Congrégation
Clunisienne. La seconde entorse, c'est l'élection de l'Abbé qui est, selon la règle, élu par la communauté des moines.
Cette disposition est d'ailleurs réclamée par Guillaume dans la charte de fondation de Cluny. Mais là encore, pour mieux
parvenir à ses fins, Bernon désigna lui même ses successeurs à la tête de toutes les abbayes qu'il dirigeait, Guy et Odon.
En conséquence de ce qui précède, il paraît
clair que très vite, dès les 1ers moments de Cluny, un mouvement ordonné
et autoritaire est initié par son premier Abbé, Bernon. Il fallait insister sur cela car, bien souvent, ce dernier est
éclipsé par son successeur, Odon. C'est bien avec Bernon que se dessine déjà, en filigrane, la grande aventure de
"l'Ecclesia Cluniacensis", même si, de Bernon à Maïeul, période couvrant ce que les historiens ont coutume d'appeler
le premier Cluny, cette dernière n'est encore qu'un réseau informel de monastères, dont la dynamique est liée
essentiellement à la personnalité de ses Abbés.
Il fonde en (890) le monastère de Gigny,
puis en (909), Guillaume Ier d'Aquitaine lui confie la fondation de l'abbaye de
Cluny. Il place le monastère sous la règle de Saint-Benoît réformée par Benoît d'Aniane. Il prit l'habit religieux au
monastère de Baume les Moines, Abbaye St Pierre de Baume les Messieurs, dont il devint prieur, donna sa démission
en (926), et partagea ses abbayes entre Vidon, son parent et Odon son disciple.
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