- Ecrivain

(né à Dijon en (1627). Meurt à Meaux le 12 Avril (†1704).

Ecrivain français, Bossuet dépasse tous les écrivains de son époque par ses écrits inspirés de la religion. Il connaît la notoriété grâce à ses Sermons et ses Oraisons funèbres. Il est le plus éloquent des orateurs chrétiens. C'est lui qui a dit:

"La liberté n'est pas de faire ce que l'on veut, mais de vouloir ce que l'on fait"

Jacques Bénigne Bossuet est le fils d'un conseiller au parlement. Il fut à 15 ans envoyé à Paris, il fait ses études secondaires chez les jésuites du Collège des Godrans, ses études supérieures au Collège de Navarre et à la Sorbonne. En (1652), après avoir reçu la prêtrise et le bonnet de docteur il quitte Paris, et est nommé chanoine de Metz. Très pieux, il se consacre à son sacerdoce. Il prononce ses 1ers sermons, mais il a encore une manière un peu affectée. En (1659), il s'installe à Paris et commence à connaître le succès comme prédicateur.

Influencé par Saint Vincent de Paul, il épure son style. Il prêcha un avent et un carême devant la Reine Mère et devant le Roi. Nous avons perdu la plupart de ces discours improvisés, car aucun n'a jamais été écrit. Quelques heures avant de monter en chaire, il méditait son texte, jetait sur le papier quelques paroles, quelques passages des Pères, pour guider sa marche. Quelquefois il dictait rapidement de plus longs morceaux, puis se livrait à l'inspiration du moment, et à l'impression qu'il produisait sur ses auditeurs. En (1669), il fut fait évêque de Condom. 2 mois après. Il prononce l’Oraison funèbre de Henriette Marie de France, Reine de Grande-Bretagne, puis celle d’Henriette Anne d’Angleterre, duchesse d’Orléans. En (1670), il est nommé précepteur du fils de Louis XIV, le Grand Dauphin. En (1671), il entre à l'Académie française. En (1681), il devient évêque de Meaux, on l'appelle parfois "l'Aigle de Meaux".

3 ans auparavant Bossuet avait été chargé de remplir le même devoir pour Anne d'Autriche. Les oraisons funèbres, dont la voix publique en a fait son 1er titre à la gloire, ne sont qu'au nombre de 6. Ce sont des chefs d'oeuvre d'une éloquence qui ne pouvait pas avoir de modèle dans l'Antiquité. Bossuet ne se sert pas de la langue des hommes, il fait la sienne. Il la fait façonne, pour sa manière de penser, de sentir qui lui est propre. Ses expressions, tournures, mouvements, construction, harmonie, tout lui appartient. En (1671) il fut admis à l'Académie française.

C’est en (1681) que parait son fameux "Discours sur l’histoire universelle" ouvrage faisant partie des nombreux autres écrits pour son élève. On fut étonné, dit Voltaire, de cette force majestueuse avec laquelle il a décrit les moeurs, le gouvernement, l'accroissement et la chute des grands empires, et de ces traits rapides d'une vérité énergique, dont il peint et juge les nations. Lorsque l'éducation du dauphin fut finie, le Roi nomma Bossuet évêque de Meaux. Dans l'assemblée du clergé de (1682), il rédigea les quatre propositions qui sont demeurées une loi de l'état, le pape en fut très irrité et les fit brûler.

La conversion des protestants et la controverse avec leurs docteurs étaient encore sa principale affaire, le meilleur ouvrage qu'il ait composé sur ce sujet est son "Histoire des variations", il repose tout entier sur ce principe au conservatisme brutal, la simplicité de la doctrine chrétienne consiste, par ce fait certain, "hier on croyait ainsi, donc aujourd'hui il faut croire de même". Une nouvelle lutte occupa ses dernières années; il engagea Louis XIV à faire condamner les Maximes des Saints, où Fénelon soutenait la doctrine de l'amour de Dieu pour lui-même, sans aucun mélange de cette crainte que les théologiens appellent servilement servile. En (1698) il écrit un pamphlet, "Relation sur le quiétisme", qui entraîne en (1699) la condamnation à Rome de la doctrine de Madame Guyon et des écrits de Fénelon, représentants français du quiétisme, par Innocent XII. Pour finir il porte une condamnation impitoyable et sans nuances sur le théâtre et les comédiens.

Durant toute sa carrière, il s'est montré un redoutable polémiste, contre les protestants, contre les jésuites en défendant l'Eglise de France contre l'autorité excessive du Pape. Il meurt à Paris le 12 Avril (†1704).

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