Jacques Cathelineau
-Jacques Cathelineau
Jacques Cathelineau, né le 5 Janvier (1759) au Pin-en-Mauges, Maine-et-Loire, et mort le 14 Juillet (†1793) à Saint-Florent-le-Vieil, Maine-et-Loire, fut, au cours de la Guerre de Vendée, pendant la Révolution Française, le premier Généralissime de l'Armée Catholique et Royale. Il est surnommé le Saint de l'Anjou. Né au Pin-en-Mauges, dans l'ancienne province d'Anjou, Jacques Cathelineau exerçait la profession de Colporteur et de Voiturier, lors du déclenchement de la Révolte en Vendée. Très pieux, il fut surnommé "Saint de l'Anjou", tellement son investissement était grand dans la Religion. Il a ainsi pris la tête des Processions Réclamant le retour des Prêtres Réfractaires. Jacques Cathelineau est entraîné dans l'Insurrection par son Curé l'Abbé Cantiteau. Poussé par ce prêtre Réfractaire, Jacques Cathelineau, alors âgé de trente-cinq ans et père de famille, prit les armes quoique exempté de la Levée proclamée par la Convention.
Le 10 Mars (1793), des jeunes gens du district de Saint-Florent-le-Vieil rassemblés pour tirer au sort, se soulevèrent contre l'autorité, battirent et dispersèrent la force armée, puis retournèrent tranquillement chez eux. Cathelineau, instruit de ces événements, abandonna sa chaumière, rassembla ses voisins et les persuada que le seul moyen de se soustraire au châtiment qui les attendait était de prendre ouvertement les armes et de chasser les républicains. Le 12 Mars, il prit l'initiative de réunir tous les hommes valides de son village pour affronter les Républicains. 27 jeunes gens le suivirent, s'armèrent à la hâte de tous les instruments qui leur tombaient sous la main, et marchèrent sur Jallais, en sonnant le tocsin et en recrutant une foule de paysans qu'entraîna la voix de Cathelineau. Arrivé devant Jallais le 13 Mars, défendu par 80 Républicains et une pièce de canon, il s'empara du poste et enlèva la pièce. Bientôt Chemillé le 14 Mars fut aussi emporté après une vive résistance: cet exploit exalta toutes les têtes, de nombreux renforts vinrent encore accroître la troupe de Cathelineau.
Dès le 14 Mars, il comptait déjà 3.000 hommes sous les armes, et avec l'aide de Stofflet il se présenta devant Cholet où il fut encore vainqueur. C'est alors que l'importance toujours croissante de la révolte décida les Vendéens à choisir pour chefs Bonchamps et d'Elbée. Cathelineau conserva sous ces Chefs un rang important et une immense influence sur les Paysans, et il combattit avec sa bravoure ordinaire à Vihiers, Chalonnes. La campagne fut alors interrompue, les Insurgés rentrant chez eux pour célébrer les fêtes de Pâques. Le 9 Avril, ses bandes étaient de nouveau sous les armes, mais il dut évacuer Chemillé et se retirer jusqu'à Tiffauges. Avec q>3.000 hommes, il se joignit à Nicolas Stofflet, prit avec lui Cholet, Vihiers et Chalonnes. Il s'empara de Beaupréau le 23 Avril et de Thouars le 5 Mai. Ayant repoussé à La Châtaigneraie, le 14 Mai, le Général Alexis Chalbos, il fut Battu à Fontenay-le-Comte le 16 Mai, il prit sa revanche en occupant Montreuil-Bellay et Saumur le 9 Juin (1793). Après la prise de cette dernière ville, l'Insurrection avait pris un tel degré d'importance que les Chefs Royalistes crurent devoir, pour assurer l'accord dans leurs opérations, confier le commandement à un seul. Très aimé des troupes, il fut proclamé par Louis Marie de Lescure et Maurice-Louis-Joseph Gigot d'Elbée Généralissime de l'Armée Catholique et Royale par l'assemblée des Chefs Vendéens le 12 Juin (1793), peut-être pour flatter les masses paysannes constituant l'essentiel des troupes en mettant un des leurs au Commandement de l'armée.
- Mort de Cathelineau
Après avoir pris Angers sans difficulté le 23 Juin, l'Armée Catholique et Royale fut menée à l'attaque de Nantes, le 29 Juin. Le nouveau Généralissime se présenta, devant la ville de Nantes, à la tête de 40.000 Hommes, tandis que Charette devait le seconder avec 10.000 Insurgés du Pays de Retz et du bas-Poitou. Mais cette expédition était mal combinée, elle vint échouer contre les efforts des habitants et d'une Garnison de 12.000 Hommes. Le 29, Jacques Cathelineau, qui attaquait la porte de Rennes, pénétra jusqu'à la place Viarme où un coup de feu, tiré d'une fenêtre, le blessa mortellement. Voyant leur chef grièvement frappé, les Vendéens reculèrent et furent défaits. Transporté à Saint-Florent-le-Vieil, il y mourut de ses blessures le 14 Juillet (†1793). Sa dépouille gît en la Chapelle Cathelineau à Saint-Florent-Le-Vieil, Maine-et-Loire. Son fils, Jacques-Joseph de Cathelineau fut Anobli à la Restauration. Son petit-fils, Henri de Cathelineau, était un Officier pendant la Guerre Franco-Prussienne de (1870).
- Canonisation
Compte tenu de sa Grande Piété et de son courage reconnu pour la défense de la Foi, sa cause de Béatification fut introduite dès la fin du (XIXème siècle). La plus grande partie des pièces informatives du Procès Diocésain a péri dans l'incendie des Archives de l'Evêché d'Angers, lors de bombardements en (1944), et l'instruction s'en trouve, de ce fait, bloquée. Il reste cependant Prié comme Saint Homme, même s'il n'est pas reconnu comme tel par l'Eglise.
- Regards Contemporains
"Cathelineau commandait les gens du Pin-en-Mauge et des environs. C'était, comme je l'ai dit, un simple paysan qui avait fait quelque temps le métier de colporteur pour le commerce des laines. Jamais on a vu un homme plus doux, plus modeste et meilleur. On avait pour lui d'autant plus d'égards, qu'il se mettait toujours à la dernière place. Il avait une intelligence extraordinaire, une éloquence entraînante, des talents naturels pour faire la guerre et diriger les soldats: il était âgé de trente-quatre ans. Les paysans l'adoraient, et lui portaient le plus grand respect. Il avait depuis longtemps une grande réputation de piété et de régularité ; tellement que les soldats l'appelaient le Saint de l'Anjou, et se plaçaient quand il le pouvaient auprès de lui dans les combats, pensant qu'on ne pouvait être blessé à côté d'un si saint homme."
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