Jean Chouan

- Jean Cottereau
ou Jean Chouan

Jean Chouan, de son vrai nom Jean Cottereau né le 30 Octobre (1757) à Saint-Berthevin près de Laval - mort le 18 Juillet (†1794) à Olivet, est avec ses frères Pierre, François et René Cottereau, un des chefs de l'Insurrection Contre-Révolutionnaire et Royaliste qui s'est développée en Mayenne en (1792) et (1793). Son surnom "Jean Chouan" est à mettre en relation avec son rôle dans la Chouannerie du Bas-Maine. Il était aussi surnommé "le gars mentoux le gars menteur en patois Mayennais". Jean Cottereau naît dans une hutte de Bûcheron-Sabotier de la forêt de Concise dans la Mayenne, il est le fils de Pierre Cottereau dit Chouan, et de Jeanne Moyné, son épouse. Une Légende, dont nous ne connaissons pas la source, raconte qu'avant (1780), il est surpris à Olivet, près de Saint-Ouen-des-Toits, où il habite, en compagnie d'autres garçons et de son frère René, à boire de l'alcool frauduleux. Ils frappent très violemment 2 employés aux aides. Un Chirurgien déclare que l'un d'eux est alors intransportable. Les frères Cottereau et leurs complices sont condamnés à payer les médicaments et les aliments nécessaires au blessé. Du côté de la mère de Jean Chouan, Jeanne Moyné, on trouve un Pierre Anjuère, Prêtre Curé de Saint-Pierre-la-Cour, ainsi qu'un Nicolas Moyné, Prêtre Curé de La Croixille, lequel avait de nombreuses terres sur sa Paroisse et celle de Bourgon, dont certaines étaient louées à Julien Pinçon et Pierre Huet, Chouans notoires.

- la Condamnation à Mort

En (1780), âgé de 23 ans, Jean Cottereau est poursuivi pour avoir d’abord rossé un nommé Marchais qu’il soupçonnait de l’avoir vendu aux Gabelous, puis pour avoir, avec son ami Jean Croissant, tué à coups de Ferte un agent de la Gabelle, Olivier Jagu, dans une auberge de Saint-Germain-Le-Fouilloux. Condamné à Mort par Contumace, son Exécution en Effigie a lieu en même temps que celle de Jean Croissant. Il disparaît à cette époque, peut-être engagé au Régiment de Turenne sous un faux nom. La procédure engagée contre lui en (1780) est reprise en (1785). Il y a toute apparence, si l'on rapproche les souvenirs de René, le seul frère survivant de la famille recueillis par Jacques Duchemin des Cépeaux de cette absence prolongée, que le Contrebandier s'était enrôlé dans quelque Garnison lointaine.

- la Prison

Jean Cottereau est arrêté le 18 Mai (1785) aux Mesliers, au Bourgneuf-la-Forêt. Interrogé, il nie toute participation au meurtre du Gabelou. Il paraît devant le Juge Criminel, nie comme avait nié Jean Croissant, mais plus heureux que lui, n'est pas chargé par les témoins dont certains sont morts, d'autres indécis, d'autres excusés. Le Procureur René Enjubault de la Roche ne peut donc requérir, le 9 Septembre (1785), qu'un plus ample informé qui fait maintenir le prévenu un an en prison. Libéré le 9 Septembre (1786), il est transféré aussitôt au dépôt de mendicité de Rennes, par lettre de cachet en date du 2 Août (1786), sur l'avis de l'Intendant de Tours, et il y séjourne 3 ans. A sa sortie, il s'engage comme domestique chez Marie Le Bourdais, fille de Notaire et veuve d'Alexis Ollivier, une cousine demeurant à la Besnerie, paroisse d'Olivet. Son fils, l'Abbé Alexis Ollivier, protecteur de Jean Chouan, était propriétaire de plusieurs métairies sur Olivet et le Genest.

- Sous la Révolution Française

La Révolution Française éclate, elle supprime, le 1er Décembre (1790), les Gabelles qui réduit à la misère plus de 2.000 familles qui ne vivaient que du commerce frauduleux du Sel. Ces Contrebandiers, dont fait partie la famille de Jean Chouan, se rangèrent alors naturellement parmi les Ennemis de La République. D'autre part, les Prêtres Propriétaires Fonciers sont arrachés à leurs Paroisses et remplacés par des Prêtres sans biens ayant prêté serment à la Constitution Civile du Clergé, dès le début de l'année (1791). Mais, surtout, les possessions du Clergé, biens de première origine, sont mises en vente pour tenter de remplir les caisses du Trésor Royal totalement vides. Le Roi est emprisonné. Mais la famille Cottereau ne passe pas pour très attachée à la Religion. Jean Chouan, qui avec ses 3 frères s'était fait remarquer par son Courage et par sa Haine contre le parti Républicain, fut choisi pour chef par la 1ère Bande réunie dans la forêt du Pertre donnant ainsi son nom à la Guerre et aux Soldats. Des troubles commencèrent bien avant le tirage au sort d'Août (1792). En Septembre (1791), le Maire de Bourgon, acquéreur de biens Nationaux, vit le tas de fagots appuyé à sa maison incendié par des inconnus. Le jour de la Saint-Pierre (1792), en pleine Assemblée Paroissiale, des esprits échauffés par la boisson s'en prirent à nouveau au Maire de Bourgon dont ils saccagèrent la maison. Jean Chouan et les Frères Pinçon, tous connus sous le nom de "bande des oiseaux", s'installèrent dans le cabaret de François Fortin et supervisèrent les opérations, menées par François Blanchet et Gilles Bertier. Selon les témoignages de l'époque, la troupe de Jean Chouan ne comptait ce jour là que 15 hommes. Lorsqu'il rejoignit le Prince de Talmont à Laval, il lui avoua que son renfort ne comptait que 17 hommes, lui et son frère François compris. Le Colonel de Pontbriand, dans ses Mémoires, ne lui en reconnaît que de 20 à 40.

- la Conjuration en Bretagne

Le Marquis de la Rouërie organisait en Bretagne la Conjuration qui a donné naissance à la "Chouannerie Bretonne", nommée ainsi par extension. Quand le Marquis vint chez son cousin de Farcy à Launay-Villiers, où il passa 3 mois, Mai, Juin, Juillet (1792), il trouva dans les cantons limitrophes de la Bretagne les esprits préparés pour l'action. En Avril (1792), Jean Chouan aurait été aperçu à Bourgon dans une manifestation en faveur des Prêtres Réfractaires. Il aurait rencontrer le Marquis. On voit mal, ce que ce Petit Métayer Illettré aurait fait avec les Aristocrates de l'Association Bretonne. Si l'on convient que le Marquis de la Rouërie a demeuré des mois à Launay-Villiers, la faible distance entre ce château et Le Bourgneuf, 4 kilomètres, n'aurait pas favorisé une rencontre. Que son Illettrisme l'ait empêché de recevoir un grand Commandement n'est pas pour déplaire à Cottereau, personnage indépendant qui demeurera Chef de la Chouannerie Mayennaise jusqu'à sa Mort. En outre, comment transformer ce franc-tireur, spécialiste en embuscades en pays de bocage, en fin stratège lors d'une bataille rangée.

Tous les Historiens de la Chouannerie, s'accordent, pour faire débuter le Soulèvement le jour de la levée en masse et du tirage au sort du 15 Août (1792). Sur l'ensemble du territoire Mayennais, à la lisière de la Bretagne ce fut le concert unanime des Protestations Populaires à l'instar du cri de colère poussé par Cottereau dans l'église de Saint-Ouen-des-Toits, non loin de Laval Le 15 Août (1792). Il ameute les paysans lors d’une tentative d’enrôlement de Volontaires, bouscule les Gendarmes et constitue une Bande. Le soir du 26 Septembre, des Gardes Nationaux de la Baconnière et d'Andouillé tombent dans une embuscade tendue par Jean Cottereau. Depuis ce temps, les Insurgés sont des Chouans, leurs combats avec les escortes, avec les postes Républicains, avec les Gardes Nationaux d'Andouillé, de la Baconnière, avec les Forgerons de Port-Brillet, se renouvellent par intervalles. Entretemps, Jean Cottereau part se cacher en Bretagne, près de Saint-M'Hervé, pour établir la "correspondance" avec les Emigrés, et s'abouche avec les autres Chefs Reconnus.

Il joue un rôle Actif dans la Contre-Révolution, favorise l’Emigration. Sa tête étant mise à prix, il tente en vain, en Mars (1793), de gagner l’Angleterre. Il semblerait qu'il se rendit à Granville pour quitter la France, une surveillance rigoureuse avait été mise en place et il ne trouva ni barque ni pêcheur. A partir du mois d'Avril, Jean Chouan et sa bande sont l'objet journalier des préoccupations du Directoire. La Garde Nationale de La Brûlatte est pendant 2 jours à la recherche du nommé Cottereau dit Chouan, et travaille à dissiper les attroupements qui se sont formés à Saint-Ouen. Il est reconnu par l'administration avec son frère comme le chef de la Coalition. Le 13 Mai (1793), les Frères Chouans s'emparent d'une vingtaine de fusils entreposés dans la mairie du Genest.

Prévenu des attroupements du Bourgneuf, de La Gravelle, de Saint-Ouen, et surtout de Bourgon, le Directoire décrète aussitôt l'Arrestation des Cottereaux, dit Chouans, de leur Mère, de la veuve Alexis Ollivier, leur Tante, du nommé Salmon, soupçonné de leur donner refuge. Il fait arrêter également des gens de la maison de Fresnay, soupçonnée de leur fournir également des choses qui leur sont nécessaires. Le Directoire du département estime que le Principal Chef de ces rassemblements se nomme Pontavice et est de la ville de Fougères et décide de prévenir le District de Fougères et de faire arrêter ou de faire surveiller exactement le nommé Pontavice. Le 26 Mai (1793), une expédition contre les Chouans les manque près de La Gravelle. Jean Chouan et ses compagnons se réfugient dans le bois des Effretais. L'Administration Départementale, totalement paniquée, fait arrêter des membres de la famille Cottereau et plusieurs de leurs amis. René Cottereau est effectivement arrêté avec Jeanne Bridier, sa femme mais on le relâche parce qu'il n'est coupable que d'être frère des Cottereau. Le 18 Juin (1793), après avoir désarmé les Patriotes du Bourgneuf, les Pinçon et Cottereau gagnèrent les landes de Saudre et de la Brossinière, et y interceptèrent 8 soldats Républicains qui rentraient de Nantes sur Ernée. Ils en tuèrent 1, en blessèrent 1 autre et firent 2 prisonniers.

- la Virée de Galerne

En Octobre (1793), il rejoint l’armée des Vendéens à Laval, son intervention contribue à la Victoire de la bataille d'Entrammes. Il participe à la virée de Galerne jusqu’à la sanglante défaite du Mans, le 13 Décembre (1793). Il se replie alors dans son bois de Misedon, où il continue la lutte sur un terrain qui lui est plus favorable. Jean Chouan mettait surtout beaucoup de zèle pour sauver les Prêtres, et il a protégé la fuite d'un grand nombre, il en a conduit plusieurs jusqu'à Granville pour leur faciliter les moyens de s'évader. Il tente pour sauver le Prince de Talmont, sur le chemin de Vitré à Laval, un coup de main qui avorte. L'Insurrection Royaliste du Bas Maine commença vers le mois de Mai (1794), et forma 6 divisions, qui prirent le nom de leurs Chefs, mais la troupe, garda le nom générique de Chouans.

- la Mort de Jean Chouan ?

Version de Duchemin-Descépeaux. En Juillet (1794), il est reconnu dans une métairie dite la Babinière, appartenant à la famille Ollivier et où résidait son frère René, marié en (1792), poursuivi, il attire sur lui le feu des Républicains de la forge du Port-Brillet, pour permettre à sa belle-sœur, enceinte, de s’échapper. Il reçoit une balle dans l'abdomen. Il réussit à se cacher et est transporté dans les fourrés où il meurt le 28 juillet (1794). Sa tombe n’a pas été retrouvée. Toutefois on ne retrouve pas la trace de l'enfant dont sa belle-sœur était enceinte. Le récit de Duchemin Descépeaux souffre dès sa première ligne, d'un manque de sens critique et d'analyse, René Cottereau était marié depuis 2 ans à Jeanne Bridier et ils vivaient à la métairie de la Petite Babinière, qui n'est pas située en lisière du bois de Misedon. La course poursuite aurait donc été assez longue et cette erreur donne au récit un tour assez surréaliste ?.

    * Presque tous les Historiens, presque tous les Biographes ont d'ailleurs accepté la version de Duchemin-Descépeaux, sans citer toujours la source à laquelle ils l'empruntaient, Crétineau Joly, Théodore Muret, le docteur Lepelletier de la Sarthe, Albert Lemarchand, Eugène Veuillot, l'Abbé Paulouin.
    * Ses 2 sœurs, Perrine et Renée Cottereau sont arrêtées, conduites à Laval où elles sont jugées par la Commission Militaire Révolutionnaire du département de la Mayenne et Guillotinées le 20 Avril (1794). Pierre est arrêté, jugé par la la Commission Militaire Révolutionnaire du département de la Mayenne et Guillotiné quelques jours après.

    * François Cottereau s'empare du bourg de La Baconnière, désarme la Garde Nationale, pénètre dans l'église et fait sonner l'Angelus, il meurt après s'être blessé avec son fusil, à moins qu'il n'ait été tué par les forgerons de Port-Brillet Le 5 Avril (†1794). Seul survécut René Cottereau, mort en (†1846).

- Années de service
* (1792)(1794).
- Conflits
* Chouannerie, Guerre de Vendée
- Faits d'Armes
* Combat du Bourgneuf-la-Forêt.
* Affaire de la Brossinière.
* Virée de Galerne.
* Bataille de La Gravelle.
* Bataille de Croix-Bataille.
* Bataille d'Entrammes.
* Bataille de Fougères.
* Siège de Granville.
* Siège d'Angers.
* Bataille du Mans.

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