Camille Desmoulins

- Camille Desmoulins

Camille Desmoulins, né le 2 Mars (1760) à Guise et mort guillotiné le 5 Avril (†1794) 16 Germinal an (†II) à Paris, est un Avocat, un Journaliste et un Révolutionnaire Français. Avec Maximilien de Robespierre, Jean-Paul Marat et Georges Danton, il est l'une des figures majeures de la Révolution Française. Lucie Simplice Camille Benoît Desmoulins est le fils aîné de Jean Benoît Nicolas Desmoulins, Seigneur de Bucquoy et de Sémery, Lieutenant Général au bailliage de Guise, en Picardie et de Marie Madeleine Godart. Il a 7 frères et sœurs. Camille Desmoulins est baptisé le 3 Mars (1760) à l'église St Pierre St Paul à Guise, le parrain, M. Joseph Godart, son oncle maternel, de la paroisse de Wiège, la marraine, dame Magdeleine Elisabeth Lescarbotte, de cette paroisse, qui ont signé avec nous le présent acte.

Camille entre comme boursier au lycée Louis le Grand, où il fait de bonnes études, il est primé au Concours Général, la même année que son condisciple Maximilien de Robespierre. Etudiant en droit, le jeune bourgeois de province obtient son baccalauréat en Septembre (1784), sa licence en Mars (1785), prêtant le serment d'Avocat au barreau de Paris le 7 Mars (1785). Mais il bégaye, bredouille si bien qu'il n'a pas de clientèle et gagne difficilement sa vie en copiant des requêtes pour les Procureurs.

Il fait alors partie de l’entourage de Mirabeau. Malgré un bégaiement remarqué, il devient un des principaux Orateurs de la Révolution Française. Son premier grand discours a lieu devant la foule réunie dans les jardins du Palais Royal devant le café de Foy le 12 Juillet (1789) après la démission de Necker à Versailles, prise pour un renvoi à Paris. Debout sur une table de café, tenant un pistolet dans chacune de ses mains, il harangue la foule :
    "Monsieur Necker est renvoyé. Ce renvoi est le tocsin d'une St Barthélémy des Patriotes. Ce soir, tous les bataillons Suisses et Allemands sortiront du Champ-de-Mars pour nous égorger. Il ne nous reste qu'une ressource, c'est de courir aux Armes et de prendre des Cocardes pour nous reconnaître".

Desmoulins cueille alors une feuille de tilleul qu'il place sur son chapeau, inventant une cocarde vert d'espérance qui sera bientôt remplacée par la cocarde tricolore. A son appel, les Parisiens ne s'arment pas, mais organisent un cortège qui défile dans Paris et envahit les théâtres pour inviter les spectateurs à les rallier. Ce Camille excitant le peuple à la révolte dans la journée du 12 juillet est à l'origine du surnom de l'"homme du 14 Juillet". Il fait ses débuts de journaliste en Novembre (1789), où il publie Les Révolutions de France et de Brabant, journal qui comptera 86 numéros et tirera à 3.000 exemplaires, ce qui lui assure l'essentiel de ses revenus. Il y dénonce constamment le Complot Aristocratique. Il s’oppose également au Suffrage Censitaire, en déclarant qu’un tel mode d’élection aurait exclu Jésus Christ ou Jean Jacques Rousseau. Son journal est suspendu après la manifestation du Champ de Mars du 17 Juillet (1791), bien qu’il n’ait lui-même pas participé à cet événement. Un autre journaliste jacobin, Joseph Du Saulchoy, par admiration pour lui, prendra la relève et fera publier le journal jusqu'en Décembre (1791).

Camille Desmoulins épouse Anne Lucile Laridon-Duplessis le 29 Décembre (1790) en l'église Saint-Sulpice à Paris. Ce jeune couple, qui s’est écrit de nombreuses lettres d’amour, est considéré comme un symbole des "Amours sous la Révolution française". Sont présents et témoins, du côté de l'époux, Jérôme Pétion, député à l'Assemblée Nationale, Charles Alexis Brulard, député à l'Assemblée Nationale, du côté de l'épouse Maximilien Marie Isidore Robespierre, député à l'Assemblée Nationale, Louis Sébastien Mercier, de plusieurs Académies, et ont signé.
    - Signé :
    Camille Desmoulins (époux), Laridon-Duplessis (épouse), Laridon-Duplessis (père), Boisdeveix (mère), Pétion, Brulard,
    Robespierre, JP Brissot, MercierBerardier, député à l'Assemblée nationale, Gueudeville, vicaire de Saint-Sulpice
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- Député à la Convention Nationale

Camille Desmoulins avant et après la déclaration de guerre de (1792), est résolument partisan de la Paix, comme ses amis Robespierre, Danton et Marat. Cette opinion est formulée au club des Jacobins en Décembre (1791), dans Jacques Pierre Brissot démasqué en Février (1792), puis à partir du 30 Avril (1792) dans La Tribune des Patriotes journal cofondé avec Fréron. Après le 10 Août (1792) et la chute de la Monarchie, il devient Secrétaire du Ministère de la Justice, dirigé par Danton. Il devient de plus en plus engagé dans la voie d’une répression des Contre Révolutionnaires. Il est élu à la Convention Nationale, où il siège parmi les Montagnards, mais ne joue pas de rôle important. Dans le procès du Roi en Janvier (1793) il vote contre l'appel au peuple, pour la mort et contre le sursis. Le 13 Avril (1793), il se prononce contre la mise en accusation de Marat. Beaucoup de ses contemporains voient en lui un brillant Orateur, mais incapable de jouer un rôle politique. Il s’oppose beaucoup à Jacques Pierre Brissot, qui l’accuse d’être Corrompu. Il publie contre lui Brissot dévoilé et Histoire des Brissotins, où il rappelle la versatilité de son adversaire, ancien proche de La Fayette. Il s’éloigne peu à peu des Montagnards, notamment après la condamnation des Girondins le 30 Octobre (1793) qu'il aurait regrettée d'après des sources Thermidoriennes. Il fonde alors un nouveau journal, Le Vieux Cordelier, où il attaque les Hébertistes et lance des appels à la Clémence. Dans le 7ème et dernier numéro, resté longtemps inédit, il attaque pour la 1ère fois Robespierre qu'il accuse d'avoir tenu au Club des Jacobins contre l'Angleterre le 30 Janvier (1794) le langage Belliciste de Brissot.

- Procès et exécution
de Camille Desmoulins

Considéré comme Dantoniste, Camille Desmoulins est arrêté en même temps qu’eux le 31 Mars (1794). Interrogé sur son identité devant le Tribunal Révolutionnaire, Desmoulins répond : "J’ai trente-trois ans, âge du sans culotte Jésus, âge critique pour les patriotes". Exclu des débats à la demande de Saint Just, il est condamné à mort. Il est guillotiné place de la Révolution en même temps que Danton et leurs amis le 5 Avril (1794). Sur l'échafaud, Camille Desmoulins aurait dit, "Voilà comment devait finir le premier apôtre de la liberté", avant de demander au bourreau Sanson de remettre à sa belle mère une mèche de cheveux de Lucile. Son dernier mot, avant que ne tombe le couperet, est "Lucile". Ses restes sont inhumés dans une fosse commune du cimetière des Errancis avant d'être transférés aux Catacombes de Paris.

- Acte de décès de Desmoulins

Du sept floréal l'an 2ème de la République, acte de décès de Lucie Simplice Camille Benoît Desmoulins, du 16 Germinal, profession, homme de lettres, âgé de 33 ans, natif de Guise, district de Vervins, domicilié à Paris, place du Théâtre-Français. La place du Théâtre Français est l'actuelle place de l'Odéon. Anne Lucile Laridon Duplessis, femme de Camille Desmoulins, sera également guillotinée une semaine plus tard, le 13 Avril (1794). Camille et Lucile Desmoulins ont eu un fils, Horace Camille Desmoulins, né le 6 Juillet (1792) à Paris dont Robespierre sera le parrain lors d’un des 1ers Baptêmes Républicains. La formulation de l'acte de naissance d'Horace Camille Desmoulins, en date du 6 Juillet (1792), le1er acte de l'Etat Civil de la Municipalité de Paris et signé par le greffier Pierre Paul Royer Collard, est un témoignage du contexte de l'époque, annonçant la république :

Acte de naissance d'Horace Desmoulins. Extrait du registre provisoire des naissances, constatées à la ci-devant maison commune de Paris, année (1792). Ce jourd'hui, 8 Juillet (1792), l'an (IV) de la Liberté, est comparu devant nous officier municipal, administrateur de police, étant actuellement à la maison commune dans le lieu des séances ordinaires du corps municipal, les portes étant ouvertes, Benoît Camille Desmoulins, citoyen membre du Conseil Général de cette Commune, demeurant à Paris, rue du Théâtre Français. Lequel nous a dit que le 6 de ce mois, à 9 heures du matin, il lui était né un fils du légitime mariage de lui comparant, avec Anne Lucile Philippe Laridon Duplessis. Que la liberté des cultes étant décrétée par la Constitution, et par un décret de l'Assemblée Nationale Législative, relatif au mode de constater l'Etat Civil des Citoyens autrement que par des Cérémonies Religieuses, il doit être "Elevé dans chaque Municipalité Chef Lieu un Autel sur lequel le père, assisté de 2 Témoins, présentera à la Patrie ses Enfants". Le Comparant voulant user des dispositions de la Loi Constitutionnelle, et voulant s'épargner un jour de la part de son fils, le "reproche de l'avoir lié par Serment à des Opinions Religieuses", qui ne pourraient pas encore être les Siennes, et de l'avoir fait débuter dans le monde par un choix Inconséquent, entre 900 et tant de Religions qui partagent les Hommes, dans un temps où il ne pouvait pas seulement distinguer sa Mère.

En conséquence, il nous requiert, pour constater la Naissance et l'Etat Civil de son Fils, qu'il nous a fait présenter sur le bureau en présence de Laurent Lecointre et de Merlin de Thionville, citoyens députés de l'Assemblée Nationale, de recevoir la présente déclaration, voulant que son fils se nomme Horace Camille Desmoulins. De laquelle déclaration il requiert qu'il en soit fait transcription dans le registre qui sera ouvert conformément à la loi ci-dessus rappelée, et que la présente minute, soit par nous en attendant, déposée au greffe de la municipalité, et dont expédition lui sera donné aussi signée par le déclarant avec nous et les témoins désignés, les jours et an que dessus.
    Signé : Camille Desmoulins, Merlin de Thionville, et Lecointre.
    Le dépôt de l'acte ci-dessus a été fait au Secrétariat de la Municipalité, et reçu par moi, secrétaire greffier, le 9 Juillet (1792), l'an (IV) de la     Liberté.
    Signé : Royer.

Horace Desmoulins est élevé, après l’exécution de ses parents, par sa grand mère maternelle Anne Françoise Marie Boisdeveix Mme Duplessis. En (1800), Bonaparte lui accorde une bourse d’études au Prytanée Français. En (1817), Horace Desmoulins se rend en Haïti pour monter une affaire commerciale et il y épouse Zoé Villefranche avec laquelle il a 4 enfants à Jacmel : Adolphe Desmoulins né le 26 Juin (1819) et mort jeune, Marie Thérèse Camille Desmoulins née le 16 Octobre (1820) et morte en (†1862), Lucile née le 8 Septembre (1822) et Horace Camille né le 29 Juin (1825). Il y meurt d’une fièvre le 29 Juin (†1825), alors que naît son dernier enfant, Horace Camille. Sa tombe se trouve toujours au cimetière de Jacmel.

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