- Surintendant des Finances sous Louis XIV.
(Né à paris en (1615). Meurt à la forteresse de Pignerol en (†1680).
Est le fils d’un
riche armateur breton qui avait été conseiller
d’État et maître des requêtes. Fouquet,
remarqué par Richelieu, entre en tant que conseiller au
parlement de Metz à l’âge de 16 ans. En (1635) il
devient maître des requêtes, il a 20 ans. A la mort
de Richelieu en (1642), il passe au service de Mazarin. C’est en
(1650) qu’il achète la charge de procureur du Roi au
parlement de Paris. La protection d’Anne d’Autriche et de
Mazarin lui vaut la charge surintendant des Finances ordinaires et
extraordinaires en (1653). A la mort de Servien, autre surintendant en
place en (1659), Nicolas Fouquet devient l’homme le plus puissant
de France après Mazarin.
Pour
comprendre comment Fouquet a pu s’enrichir, il faut savoir que
les dépenses de l’État sont compensées par
des billets assignés par un trésorier de France à
l’un des fonds de l’Etat, par exemple une ferme.
Si ce fond s’avérait insolvable, le billet recevait une
autre assignation et ainsi de suite. L’assignation de ce
créancier se dévaluait dans des proportions importantes
et ce dernier était bien content de s’en séparer
même en dessous de sa valeur. L’acquéreur du billet
n’avait plus qu’a le faire assigner sur un bon fond par le
surintendant. Pour pouvoir bénéficier de ce service, il
fallait bien sur verser des "dessous de table"
ce qui accroissaient prodigieusement la fortune de Fouquet et encore plus celle de Mazarin.
Fouquet
va aussi prêter de l’argent à l’Etat à
un taux usuraire ce qui va aussi augmenter sa fortune. Malgré
tout, il ne faut pas se fier aux apparences. C’est bel et bien
Fouquet qui renfloue les caisses royales. Sa signature qui est un gage
de sécurité pour les investisseurs est toujours
honorée. Il donne en garantie ses biens propres. Fouquet, aime
le luxe, les oeuvres d’art, le jeu et les artistes. Il est le
mécène de gens tels que La Fontaine, Molière, Le
Nôtre, Poussin, Puget, Le Brun. En (1641) il acquiert Vaux,
(1653) les travaux de fondation du château commencent, (1656)
construction du château sous la direction de Le Vau, les jardins
commencent à être créés, dans leur
état définitif, sous la direction d’André Le
Nôtre.
En
(1661), c’est la mort du cardinal Mazarin. Colbert devient
l’homme de confiance de Louis XIV. Colbert hait Fouquet, il va
tout mettre en oeuvre pour le faire tomber afin de prendre sa place.
Fouquet pense devenir Premier Ministre, mais Louis XIV décide de
supprimer cette fonction. C’est le début de la fin.
Colbert qui avait amassé de nombreuses notes accablant le
surintendant, n’arrête pas de le rendre responsable de tous
les maux de la terre allant même jusqu’à
l’accuser de complot contre l’état. Le Roi est
très attentif à ces propos. Il pense même
qu’en accusant Fouquet que toutes les
"manoeuvres douteuses" de son parrain Mazarin seraient oubliées.
Louis
XIV décide donc que Fouquet sera arrêté. Mais il
faut attendre que le surintendant verse dans les caisse de
l’état l’argent qu’il à promis. Il faut
aussi attendre que Fouquet vende sa charge de Procureur
Général au Parlement de Paris qui le soustrait à
toutes juridictions autre que celle de ses pairs. Fouquet va commettre
2 fautes qui vont précipiter son arrestation, son attitude
pressante envers Mlle de La Vallière, maîtresse du Roi et
la fête fastueuse qu’il va donner à Vaux le Vicomte
en l’honneur de Louis XIV le 17 Août (1661).
La
réception est somptueuse, 80 tables, 30 buffets sont
dressés, 6.000 assiettes et 400 plats en argent. La table du Roi
est garnie d’un service en or massif. Après le repas
préparé par Vatel, les divertissements ont lieu dans les
jardins. 1.200 jets d’eau animent la fête ainsi que des
concerts de musique, des joutes sur l’eau, des loteries où
tous les numéros sont gagnants et une comédie
jouée par Molière et sa troupe, "Les Fâcheux"
. Un feu d’artifice termine le tout.
Cette
fête ne sera pas la cause majeure de l’arrestation de
Fouquet, mais elle y contribuera car le Roi quitte Vaux le Vicomte
vexé et irrité d’avoir vu tant de richesses
étalées par un de ses sujet. Le 5 Septembre (1661), il
est arrêté par les mousquetaires du sous-lieutenant
Charles Batz Castelmore, sieur d’Artagnan à Nantes.
Louis
XIV nomme une chambre spéciale composée surtout
d’ennemis de Fouquet. Le procès va durer 3 ans,
Colbert et le Roi vont utiliser tous les moyens possibles pour
l’abattre, falsification de documents, corruption de juges,
isolement total du prisonnier, à qui on refuse tout moyen de
défense. L’opinion publique est aussi contre lui. Sa
richesse, sa puissance lui ont suscité beaucoup d’envieux,
il passe pour être l’affameur du peuple.
Fouquet
se défend, conteste ses juges, fait paraître des
mémoires justificatifs. Face à l’acharnement du
pouvoir, l’opinion se retourne, et l’accusé devient
martyr de l’absolutisme, les juges Lamoignon et d’Ormesson
refusent d’obéir. Corneille, La Fontaine, Mme de
Sévigné mettent leur plume au service de Fouquet. Le 20
Décembre (1664), après des réquisitoires qui
soulèvent l’indignation par leur ton haineux,
l’accusé est condamné au bannissement
perpétuel.
Louis
XIV qui visait la peine de mort, use de son droit régalien pour
aggraver la peine. Il transforme le bannissement en une
réclusion à perpétuité. Fouquet est conduit
à la forteresse de Pignerol, enclave fortifiée
française en Piémont où il survivra 20 ans.
Nicolas Fouquet a été rendu coupable d’avoir fait
ce que tant d’autres avaient fait avant lui. Il fut le dernier
surintendant des Finances de la monarchie, en l’abattant, Louis
XIV affirmait la puissance du Roi face aux grands seigneurs.
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