- Anne Marie Louise d'Orléans.

(Née à Paris en (1627). Meurt à Paris en (†1693).

Anne Marie Louise d’Orléans, duchesse de Montpensier, fille de Gaston d'Orléans, dit Monsieur, frère de Louis XIII, petite fille d'Henri IV, dite la Grande Mademoiselle, naquit en (1627). Monsieur, son père, était un être fantasque et affairiste, soucieux de prendre le contre-pied des initiatives de son royal neveu. Elle fut élevée rigoureusement, et confortée dans la très haute opinion qu'elle avait de sa personne. Une des princesses les plus riches, héritière d'une des plus grandes fortunes d'Europe, elle était en droit d'espérer la plus haute destinée.

Et il est vrai qu'un mariage avec son cousin germain Louis, le Roi Soleil, fut envisagé. Las pour Anne Marie, cet espoir fut vain, car la Fronde était passée par là. L'opposition au Roi de Gaston d'Orléans, et, par conséquent, celle de sa fille Anne-Marie, la fougue naturelle de la jeune fille éprise d'aventure, brisèrent le projet de façon définitive. La Grande Mademoiselle avait combattu dans le rang des frondeurs, allant jusqu'à faire canonner, sur ordre de son père ?, le 2 Juillet (1652), l’armée royale sous le commandement de Turenne qui est sur le point de battre celle de Condé, quand elle est décimée par le tir des canons de la Bastille. C’est Mademoiselle qui, dans le même temps, fait ouvrir la porte Saint Antoine aux débris de l’armée des princes.

Exilée dans sa terre de Saint Fargeau, elle parti de Pont sur Yonne au point du jour, arriva à demeure à 2 heures du matin. Le château n'avait rien de celui du prince charmant, il était béant, portes et fenêtres détruits. Le pont levis était rompu. Dans la cour d'honneur, l'herbe atteignait les genoux. Elle se prit à détester ce château. La Grande Mademoiselle ne put se résoudre à passer sa 1ère nuit dans cette demeure glaciale et vide. A peine arrivée, elle repartit en quête de gîte, et se retrouva au château proche de Dannery vers 3 heures du matin. On vint lui dire, le lendemain, que Saint Fargeau était une maison, bonne et forte, aussi se décida t'elle à aller s'y établir définitivement. Elle y trouva un appartement plus confortable, aménagé à la hâte pendant son absence par le duc de Bellegarde. Quelque peu rassérénée, elle commença à ordonner de vastes travaux dans cette maison qu'elle savait bien devoir habiter un assez long temps. Elle convoqua architectes, maçons et charpentiers, fit percer des cheminées, c'était l'hiver, et il fait frais en Puisaye. Tout prit forme peu à peu, et Anne Marie ne détestait plus vraiment ce vieux château.

Outre le billard et les promenades équestres, ses activités physiques étaient également consacrées au jeu de volant. La Grande Mademoiselle se passionna aussi pour la lecture , pour l'écriture, elle commença la rédaction de ses Mémoires. Elle fit aménager un théâtre dans une vaste salle du château bien éclairée, bien décorée et invita force parents et amis de son rang. Le théâtre se transformait en un tournemain en salle de danse. Anne Marie fit venir des chevaux d'Allemagne et une meute de chiens anglais, elle s'était éprise de la chasse. L'incendie du 24 Juin (1752) allait tout emporter de l'oeuvre domestique d'Anne Marie, appartements luxueux, théâtre, tout partit en fumée, sauf les grosses maçonneries.

C'est en (1657) que le Royal pardon toucha Anne Marie. Elle aimait Saint Fargeau, mais les attraits de la Cour, furent les plus forts. Elle quitta son château de Puisaye pour Paris où elle reconstitua le cercle brillant de ses ami(e)s et tint salon, au Luxembourg. En (1670), à l’âge de 42 ans, elle tomba amoureuse du futur duc de Lauzun, mais n’obtint de Louis XIV la permission de l’épouser qu’en (1681). L’union ne fut pas heureuse, le duc se lassa très vite de sa femme et les époux se séparèrent en (1685). Cela provoqua l’un des plus grands scandales que la cour n’ait jamais connus. Les écrits de La Rochefoucauld, du cardinal de Retz ou même ceux de madame de Sévigné ne sont pas tendres. Malgré son immense fortune, son avarice légendaire ne contribue pas à lui attirer la sympathie.

La Grande Mademoiselle consacra à la dévotion les dernières années de sa vie.

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