Jacques René Hébert

- Jacques René Hébert

Jacques René Hébert, né à Alençon le 15 Novembre (1757) et Guillotiné à Paris le 24 Mars (†1794), est un Homme Politique et Journaliste Français. Pamphlétaire très populaire, membre du Club des Cordeliers, il a été un des grands Animateurs de la Révolution Française par son journal, Le Père Duchesne, fondé à l’été (1790), où les événements politiques sont présentés dans un langage populaire, souvent jugé grossier, entremêlé de jurons. Ses articles ont contribué à créer dans les milieux Sans Culottes le climat propice à de nombreux évènements Révolutionnaires ?, chute de la Royauté, massacres de Septembre, chute des Girondins, grande manifestation du 5 Septembre (1793) qui impose la Terreur. Le tirage de son journal atteint 600.000 exemplaires en (1793) grâce aux abonnements du Ministère de la Guerre qui le diffuse aux Armées. Il est le fils d’un Bourgeois aisé, Orfèvre à Alençon, ancien premier Juge Consul et Echevin de sa ville. Sa mère est d’origine Noble. Il perd son père à l’âge de 10> ans et le commerce familial tenu par la veuve périclite rapidement. Il fait des études sérieuses au collège d’Alençon où il a comme condisciple René Desgenettes, futur Médecin en Chef de l'armée d’Egypte et Baron d’Empire, auteur de mémoires où il raconte longuement une visite faite à Hébert en Mars (1793). Ses études terminées, il veut être Avocat et entre en (1776) comme Clerc stagiaire chez un Procureur de Boissey. Un incident, révélateur de sa future Vocation, l’oblige à quitter sa province, pour venger un ami d’Alençon, l’apprenti pharmacien Latour, amant de la pharmacienne, maltraité par le docteur Clouet, son rival, il rédige contre ce dernier un libelle, imitant le style et la forme des Sentences Judiciaires et l’affiche en divers lieux de la ville. Une enquête est ouverte et, bientôt découvert, il est condamné à 1.000 livres de dommages intérêts. Ne pouvant les payer, il s’enfuit pour éviter la prison.

En (1786), il trouve au Théâtre des Variétés une place de garde magasin puis de contrôleur de contremarques chargé de la location des loges. En Novembre (1788), au bout de 2 ans, il quitte brusquement son emploi. Desmoulins, dans le même journal, écrit "qu’il fut chassé pour avoir volé des contremarques". En réponse, Hébert a produit une lettre de Gaillard, son ancien directeur, regrettant son départ. Il écoute les orateurs au Palais Royal, se fait enrôler dans la milice de son district mais ne participe pas au 14 Juillet. Ne pouvant plus payer son garni, il trouve refuge chez un compatriote, le docteur Boisset, médecin se consacrant aussi aux lettres, qui, pour lui rendre service, accepte de le loger et de lui confier la rédaction d’une brochure au goût du jour, sorte de panorama historique des évènements récents, La Lanterne Magique, qu’il s’est engagé à fournir à son imprimeur. Hébert le rédige et disparaît au bout de 6 semaines en emportant les chemises du médecin, déposition de la veuve Anne Victoire Dubois au procès d’Hébert. En réponse, Hébert déclare que le médecin n’a pas porté plainte et que, l’ayant rencontré quelques semaines plus tard, il lui a proposé en guise de compensation quelques reconnaissances du Mont de piété.

- le Père Duchesne

LePère Duchesne, ancien militaire, marchand de fourneaux, c'est un bougre bien carré, bien trapu, bien facé 2 larges moustaches, une pipe en forme de tuyau de poêle, et une large gueule d’où sortent continuellement des bouffées de tabac. Hébert en moins de 2 ans, va se transformer en un Pamphlétaire Redoutable qui laisse prévoir un meneur de foules plus redoutable encore. Le personnage du Père Duchesne, est connu des Parisiens et plusieurs brochures circulent déjà sous ce nom quand, à l’été (1790), Hébert crée son journal, il veut se mettre à la portée du peuple qui ne pourrait comprendre d’importantes vérités si elles n’étaient énoncées avec des expressions qui lui sont particulières. Un genre qui n’était ni dans ses goûts ni dans ses habitudes, dit Desgenettes dans ses Souvenirs, car il était au contraire très poli. Le lecteur a d’abord son oreille frappée par les sommaires virulents et rythmés criés par les colporteurs dans les rues de Paris, autour de la formule Grande Colère et Grande Joie : La grande colère du Père Duchesne contre le ci devant Roi et les nouveaux Complots qu’il médite encore, pour foutre le camp, et faire la Contre Révolution. Les "Colères" sont plus fréquentes que les "Joies" et une phrase commence à circuler dans Paris : "Il est bougrement en colère aujourd’hui le Père Duchesne." Puis vient l’exorde, toujours court et brutal : "Oui, foutre, il se prépare un fameux coup de Chien, et si nous n’y prenons garde, on nous foutra dans le Margouillis si avant que nous ne pourrons pas nous en tirer" ou "Nous voilà dans de beaux draps, foutre, pour n’avoir pas fait ce que je n’ai cessé de demander". Car le Père Duchesne ne cesse de Jurer et ce sont ces Jurons qui font la célébrité du journal. Il ne va guère au-delà de Bougre et de Foutre, écrit Gérard Walter, mais dans leur emploi il sait faire preuve d’une ingéniosité et d’une variété vraiment extraordinaire. Sous forme de plaisanterie Grossière, Hébert lance des Slogans destinés à frapper l’imagination des masses. Son grand art est dans sa manière de manier l’invective et de rendre les Qualificatifs particulièrement blessants : Louis XVI est le Gros Colas, le Cocu Royal, le Cochon du Temple, Madame Roland, la Reine Coco, le Duc d’Orléans, Capet Bordel, La Fayette, le Général Courbette ou le Traître Blondinet, etc.

- Paganel raconte qu'en 1793

Au seul nom du Père Duchesne, les 2 tiers de la France étaient glacés de Terreur. Et pourtant ceux qui exécraient le plus sa doctrine, et ceux à qui son style était le plus étranger, étaient également empressés à lire son Obscène Journal. Ils le demandaient avec une sorte d’ostentation : ils en parlaient avec une joie simulée, c’était une manière de sortir des rangs des suspects. L’image de l’orateur fumant sa pipe et pétrissant des fourneaux était chaque jour établie comme une sauvegarde sur les toilettes des plus Jolies Femmes, dans les cabinets des Savants, dans les salons des Riches et sur les comptoirs du Commerce. Les Girondins, les Modérés, traversaient les salles et arrivaient jusqu’à leurs banquettes, souriant à la lecture du Père Duchesne. Le front méditatif de Sieyès lui-même brillait de Gaîté, et ses lèvres jouaient l’Approbation, lorsque, dans les couloirs ou sur le Siège, il lisait la feuille protectrice.

En même temps qu’il crée son journal, Hébert fait son apprentissage Politique. N’ayant pas l'argent pour s’inscrire au club des Jacobins, il suit assidûment, à partir de Janvier , les séances des Cordeliers, plus Populaire. Il prend la défense de Santerre contre La Fayette dans l’affaire de la tentative de démolition du château de Vincennes. Il fréquente aussi les séances, 2 sous l’entrée, de la Société Fraternelle de l'un et l'autre sexe, qui, comme son nom l’indique, s’ouvre aussi aux femmes ce qui, pour l’époque est une réelle hardiesse. Il y rencontre Françoise Goupil, d’un an son aînée, fille de commerçant, ex religieuse du couvent de la Conception Saint Honoré et ardente Patriote. "C’est une jeune demoiselle fort aimable et d’un caractère excellent, écrit-il à sa sœur. Pour combler mon bonheur, elle a assez de fortune pour être tranquille sur son sort si la mort vient à nous séparer". Il l’épouse en février b>(1792) à l’église. "Elle a conservé beaucoup de Piété, dit Hébert, ce mangeur de Prêtre, et comme je l’aime tendrement, je ne la contrarie point sur cet article et me borne simplement à quelques plaisanteries". Le couple va s’installer rue Saint Antoine dans un petit appartement au 3ème étage. Desgenettes, invité, raconte avoir remarqué au mur une gravure représentant le Christ à Emmaüs. Hébert avait écrit au-dessous, "Le Sans Culotte Jésus soupant avec 2 de ses disciples dans le château d’un ci-devant.

Si dans les 1ers numéros de son journal Septembre Décembre (1790), Hébert était encore plein de déférence envers Louis XVI, après Varennes, il change radicalement de ton. "Le Bon Roi" devient "un Foutu Pourceau qui ne fait que se Saoûler" et il pose la question à ses lecteurs, "Qu’allons-nous faire de ce gros Cochon". Le 17 Juillet (1791), il signe la pétition du Champ de Mars qui réclame la déchéance du Roi et l’avènement de la République. Lorsque le Roi, remis sur le trône, met son veto, en Décembre (1791), aux décrets sur les Prêtres et les Emigrés, il lance une grande colère contre "Monsieur Veto, qui se fout du Peuple et qui prend les Calotins sous sa Protection". Les attaques contre le Roi ne cessent plus jusqu’au 10 Août ? En Février (1792), nouvelle Colère, contre tous les coups de Chien que Monsieur et Madame Veto préparent à la Nation. Le 3 Mars, le "Père Duchesne" prétend que la "Garce Autrichienne" a voulu l’acheter, Grande colère du Père Duchesne contre Madame Veto qui lui a offert une Pension sur la liste Civile, pour endormir le peuple et le tromper, afin de rétablir la Noblesse et de ramener l’ancien Régime. Le même jour, il est convoqué par le Juge de Paix Buob, interrogé et traduit devant le Tribunal de Police Correctionnelle, sa femme alerte la Société Fraternelle qui délègue aux Jacobins, lesquels accordent à Hébert 3 défenseurs, Collot d’Herbois, Réal et Polverel. Il est remis en Liberté. Cet incident confirme la réputation "d'excellent patriote" dont jouit Hébert. Au printemps, il est élu Pésident du club des Cordeliers. A la veille du 10 Août, la chute de la Royauté est déjà acquise pour Hébert et il appelle au Massacre des Ennemis de la Révolution.
    "Que les 1ères attaques sur les frontières vous servent de signal. Tombez tous au même instant sur tous les Calotins perturbateurs, sur les Aristocrates, sur les Faux Patriotes, sur les Ministériels, sur les Feuillants, foutez moi à l’ombre tous ces Jean Foutre, et sur une forêt de Piques élevées en l’air, promenez toutes les Têtes de ces Scélérats."

On ne connaît pas précisément le rôle d’Hébert le 10 Août. Délégué par sa section à l’Hôtel de Ville pour Sauver la Patrie, il se retrouve au Conseil Général de la nouvelle Commune dite Insurrectionnelle qui se réunit en permanence comme une assemblée Nationale. Une des 1ères mesures de celui-ci est la suppression des Juges de Paix et le transfert de leurs fonctions aux Assemblées Sectionnaires. Le juge Buob est envoyé à la prison de l’Abbaye. Il est massacré le 4 Septembre suivant. Quel rôle a joué Hébert dans les massacres de Septembre? Incontestablement les appels au meurtre répétés de son journal, comme de celui de Marat, ont contribué à créer le climat propice à ces Massacres et expliquent l’absence de surprise, l’indifférence ou la satisfaction des milieux Patriotes à ces scènes d’horreur. Mais on ne peut lui imputer qu’une responsabilité Morale, aucun Témoignage ne permet d’établir sa participation personnelle à ces évènements?

- la Convention Girondine

Le 20 Septembre, la Convention se réunit, 1ère Assemblée élue au Suffrage Universel à 2 degrés, mais seuls les Militants Révolutionnaires ont osé paraître aux Assemblées Primaires. Les Girondins ont une forte majorité, mais les 24 députés parisiens sont Montagnards. C’est le club des Jacobins qui a désigné la Députation Parisienne. Hébert n’est pas élu alors que de nombreux journalistes Révolutionnaires deviennent Députés, Marat, Desmoulins, Gorsas, Carra, Fréron. Il ressent douloureusement cette blessure d’amour propre. Sa femme écrit à sa belle sœur,
    "Sans contredit, il était bien digne d’être de la Convention, mais il a paru trop pur à ceux qui ont influence dans les nominations et, au grand étonnement des braves Sans Culottes, il est encore un simple Sans Culotte, ce qui suffit à mon bonheur".

Les Girondins se méfient des milieux populaires de la capitale, de la Commune et des députés parisiens. A l’assemblée, ils attaquent les "Triumvirs" Robespierre, Danton et Marat accusés d’aspirer à la Dictature. Ils essaient de s’emparer de la Commune lors de son renouvellement en Décembre (1792). Leur candidat Chambon est élu maire, mais le bureau municipal reste aux Montagnards. Pierre Gaspard Chaumette qui avait présidé la Commune Insurrectionnelle est élu Procureur Syndic avec comme substituts Réal et Hébert. 3 hommes vont contribuer efficacement à la perte de la Gironde, Robespierre sur le terrain Parlementaire et aux Jacobins, Marat et Hébert dans leurs Journaux. Marat dans le Publiciste de la République Française, qui remplace en Octobre (1792) l’ancien Ami du Peuple, s’adresse plus aux milieux politiques depuis qu’il est devenu député. Le journal d’Hébert, lui, est resté immuable et devient le véritable Evangile des Sans Culottes.

Il lance une Grande Colère sur les Girondins, de voir dans la Convention "une bougre de clique qui veut la faire marcher comme les écrevisses et empêcher le jugement du cochon ladre du Temple". Le Père Duchesne s’épuise en imprécations, "Tonnerre de Dieu, est-il donc si difficile de couper la tête d’un cocu", la Convention veut-elle juger de bonne foi le Gros Cocu", je n’en doute plus, foutre, il y a un parti pour sauver l’ivrogne Capet. Ces députés qui en arrivant de leur département faisaient tant de poussière, et qui nous promettaient de faire sous peu de jours de raccourcir ce scélérat, ne font que s’amuser à la moutarde depuis 4 mois. L’or de "l’Autriche, de l’Espagne, de l’Angleterre a fait son effet". Pendant le procès, Hébert n'hésite pas à qualifier Louis XVI "d'ivrogne ronflant la nuit comme un pourceau sur son fumier", Marie Antoinette est quant à elle comparée à une "Guenon" et ses enfants à de petits "Sapajous". Le 20 Janvier, enfin, éclate la Grande Joie du Père Duchesne, de voir que la Convention a pris à la fin le mors aux dents et va faire essayer la cravate de Sanson au "Cornard Capet" Pourtant, les jugements moraux d'Hébert vis-à-vis de Louis XVI vont totalement changer au moment précis où il vit le condamné écouter le verdict du jugement. Le calme du Roi le Marquera à Vie et il écrira plus tard :
    "Il écouta avec un sang froid Rare la lecture du Jugement. Il eut tant d'Onction, de Dignité, de Noblesse, de Grandeur dans son maintien et ses Paroles, que je ne pus y tenir. Des pleurs de Rage vinrent mouiller mes paupières. Il avait dans ses Regards et dans ses Manières quelque chose de visiblement Surnaturel à l'homme. Je me retirai, voulant retenir des larmes qui coulaient malgré moi et bien résolu de finir là mon Ministère".

Le 24 Mai, les Colporteurs d’Hébert hurlent La Grande Dénonciation de Père Duchesne, à tous les Sans Culottes, au sujet des Complots formés par les "Brissotins, les Girondins, les Rolandins, les Buzotins, les Pétionistes", et toute la foutue séquelle de "Capet et de Dumouriez", pour faire massacrer les braves "Montagnards, les Jacobins, la Commune de Paris", afin de donner le coup de grâce à la "liberté et de rétablir la Royauté". Il offre aux braves lurons des faubourgs ses bons avis pour désarmer tous ces "viédases" qui cherchent à allumer la Guerre Civile dans Paris, "Réveillez-vous, foutre, levez-vous".

Le même jour, à 9 heures du soir, Hébert est arrêté. Conduit aux Tuileries, il est interrogé par la Commission des 12, puis conduit à la prison de l’Abbaye. Cette mesure déchaîne la crise. Le Conseil général de la Commune se déclare en permanence. Les sections se mobilisent. Le 25, une députation de la Commune se rend à la Convention pour demander sa libération. Le Président Isnard répond par des menaces,
    "Si jamais la Convention était avilie, si jamais, par une de ces insurrections, qui, depuis le 10 Mars, se renouvellent sans cesse… il arrivait qu’on portât atteinte à la Représentation Nationale, je vous le déclare au nom de la France entière, Paris serait anéanti, bientôt on chercherait sur les rives de la Seine si Paris a existé".

Le 26, Robespierre lance aux Jacobins un appel à une Insurrection des député Patriotes contre leurs collègues accusés de trahisons. Le 27, Hébert dans sa prison rédige le texte d’une affiche qui sera placardée le 28 dans Paris. Le 31 Mai, la Convention est encerclée par les Sans Culottes qui réclament l’arrestation des Girondins et des mesures sociales. Le lendemain 2 Juin, une foule de 80.000 hommes armés de 150 canons investit la Convention. Après une tentative de sortie en cortège qui se heurte aux canons de Hanriot, l’Assemblée doit se résigner à décréter d’arrestation 29 de ses membres. Hébert ne semble pas avoir joué un rôle personnel actif dans l’Insurrection, mais son triomphe est complet. Ses ennemis sont arrêtés ou proscrits. Son prestige est renforcé. Son journal connaît un succès matériel sans précédent. Le Comité de Salut Public décide de l’utiliser comme instrument de propagande aux armées. Il commence aux Jacobins où il a enfin été admis le 6 Janvier (1793) une nouvelle étape de son activité politique.

- Poussée des hébertiste

A partir de Juin (1793), les événements désastreux se multiplient, soulèvements dans les provinces après l’élimination des Girondins, victoire des Vendéens, capitulation de Valenciennes et Mayence, Toulon livrée aux Anglais. Mais c’est la crise économique qui affecte le plus les Sans Culottes, l’Assignat perd plus de 50 % de sa valeur, la hausse des prix est vertigineuse et les denrées de premières nécessité commencent à manquer. A Paris, les Enragés, attisant le mécontentement général, réclament le "Maximum" (blocage des prix), la peine de mort pour les "Accapareurs" (spéculateurs), la levée d’une armée révolutionnaire pour réquisitionner le blé dans les campagnes, l’arrestation de tous les "Suspects", l’épuration des administrations et des états majors et la destitution des Nobles. Après l’assassinat de Marat le 13 Juillet, ils revendiquent sa succession et lancent 2 journaux, dont l’un, l’Ami du Peuple, reprend le titre du 1er journal de Marat. Hébert, menacé par cette concurrence sur sa gauche, les imite. S’il faut un successeur à Marat, s’écrie-t-il aux Jacobins le 20 Juillet, s’il faut une 2ème victime, elle est toute prête et bien résignée, c’est moi. Sans cesser d’être hostile aux Enragés, il leur emprunte peu à peu leur programme. Il propose, dans son n° 267, sa grande motion pour qu’on mette le grappin sur tous les Contre Révolutionnaires, les Royalistes, les Accapareurs, et qu’on les enferme dans des églises, en braquant devant le canon chargé à mitraille jusqu’à ce que la paix soit assurée et la Constitution établie et que la République, pour nourrir les villes, s’empare de la moisson en indemnisant les cultivateurs, que le blé, le vin, toutes les denrées soient partagées entre les départements au prorata de la population. Proches des Hébertistes, Collot d’Herbois et Billaud-Varennes font voter par la Convention le décret du 27 Juillet, la loi sur l’accaparement qui oblige les dépositaires de denrées de première nécessité à en faire la déclaration à leur section sous peine de la peine Capitale.

Le 21 Juillet, Hébert dénonce aux Jacobins, le Général Custine, Général en chef des armées du Nord, pour avoir été battu par l’ennemi et avoir été dévoué aux Girondins. Les Jacobins envoient une députation conduite par Hébert au Comité de Salut Public qui décide l’arrestation du Général. Son procès va durer un mois. Interminable pour le Père Duchesne qui crie sa Grande Colère. Custine est guillotiné le 28 Août à la Grande Joie du Père Duchesne pour le raccourcissement du général Moustache. Le 20 Août, Hébert pose sa candidature au poste de Garat, ministre de l’Intérieur démissionnaire. Mais c’est Paré, protégé de Danton qui est élu par la Convention. Robespierre entre au Comité de Salut Public le 27 Juillet et fait arrêter Jacques Roux, le chef des Enragés, par la Commune, sous l’accusation de détournements de fonds, libéré le 27 faute de preuves, arrêté à nouveau le 5 Septembre, il se suicidera en Février (1794) pour échapper à la guillotine. On n’entendra plus parler des Enragés mais les Hébertistes ont repris leur programme. Le 28 Août, aux Jacobins, Hébert propose de rédiger une adresse qui reprend ses revendications et de la faire porter à la Convention par les Jacobins, les 48 sections et les Sociétés Populaires. Il est très applaudi. Billaud Varennes l’appuie le lendemain. Robespierre fait tous ses efforts pour s’y opposer, mais il n’est pas entendu. Un Hébertiste, Royer, demande : "Qu’on place la Terreur à l’ordre du jour, c’est le seul moyen de donner l’éveil au peuple et de le forcer à se sauver lui-même.

Le 4 Septembre, 2.000 manœuvres et ouvriers du bâtiment vont à la Commune réclamer du pain. Chaumette monte sur une table : "C’est la guerre ouverte des riches contre les pauvres, ils veulent nous écraser, eh bien ! il faut les prévenir, il faut les écraser nous-mêmes, nous avons la force en main" Hébert invite le peuple à se rendre en masse le lendemain à la Convention :
    "Qu’il l’entoure comme il a fait au 10 Août, au 2 Septembre, et au 31 Mai et qu’il n’abandonne pas ce poste jusqu’à ce que la Représentation Nationale ait adopté les moyens qui sont propres pour nous sauver. Que l’armée révolutionnaire parte à l’instant même où le décret aura été rendu, mais surtout, que la Guillotine suive chaque Rayon, chaque Colonne de cette armée".

Le lendemain, 5 Septembre, un long cortège, précédé de Pache et de Chaumette, s’ébranle de l’Hôtel de Ville à la Convention. Les Sans Culottes n’ont pas besoin, comme au 2 Juin, de violence pour faire plier la Convention qui cède à la plupart de leurs revendications, mais pas à la destitution des nobles. Billaud Varennes et Collot d’Herbois entrent au Comité de Salut Pblic. Le 17, la loi sur les suspects est votée. La Convention, qui répugne à porter atteinte à la liberté économique et pressent des difficultés graves, ne vote que le 29 la loi sur le Maximum Général, revendication essentielle des manifestants, les prix des denrées de première nécessité sont fixés aux prix de (1790) augmentés d’un tiers et les salaires au niveau de (1790) augmentés de la moitié.

En Septembre (1793, les Hébertistes semblent les Maîtres de Paris, ils dirigent le mouvement Sans Culotte et contrôlent le club des Cordeliers, le Ministère de la Guerre avec le secrétaire Général Vincent, la nouvelle armée révolutionnaire Prisienne avec Ronsin, la Commune avec le Maire Pache, le Procureur Chaumette et son Substitut Hébert, ainsi que le Commandant de la Garde Nationale Hanriot.

- Octobre 1793 Janvier 1794
Contre les comités et les Indulgents

La loi du maximum général a pour effet immédiat d’aggraver la crise des subsistances. A Paris, les boutiques sont vidées de leur contenu dès son entrée en vigueur. La loi forçant les commerçants à vendre à perte leurs marchandises, le commerce est paralysé. La Commune doit instaurer une carte de pain. L’agitation devient vive dans la capitale Le 26 Octobre, l’hébertiste Vincent réclame au club des Cordeliers des mesures pour assurer l’exécution de la loi. Les commissaires des 48 sections se réunissent pour former un Comité Central Révolutionnaire qui décide des visites domiciliaires pour découvrir les denrées cachées. Mais le Comité de salut public les interdit.

Le Père Duchesne ne décolère pas contre les marchands, les fermiers, les accapareurs "qui se foutent des décrets de la Convention". Il explique que la rareté du pain à Paris est le résultat d’un complot pour sauver les Girondins, mais une fois que ceux-ci auront "la tête dans le sac, l’argent, l’or, les farines reviendront en abondance. Voilà le nœud gordien et nous allons le délier". Le 27 Octobre, le Comité de Salut Public essaie de réviser la loi mais le réapprovisionnement devient de plus en plus difficile. Une nouvelle conséquence se manifeste, pour se rattraper de la perte que leur inflige le maximum, les marchands recourent à la fraude.

Avec le mois d’Octobre commencent les grands procès. Celui de la Reine se déroule du 14 au 16 Octobre. Hébert, membre de la municipalité, appelé par ses fonctions à surveiller les prisonniers du Temple, s’offre comme témoin. Son accusation d’inceste, on connaît la réponse de Marie-Antoinette, "J’en appelle à toutes les mères…" a beaucoup contribué à ternir son nom aux yeux de la postérité. S’il s’en est servi, il n’est cependant pas à l’origine de la déposition que l’on a fait faire au fils de Louis XVI contre sa mère, le procès-verbal est signé par le maire de Paris "Pache", le procureur de la Commune "Chaumette" et le peintre "David", représentant du Comité de sûreté générale. Celui des Girondins suit du 24 au 30 Octobre. Hébert s’offre aussi comme témoin. Ses accusations sont brutales et souvent mensongères, "Brissot" est à la solde de l’Angleterre, il est responsable des massacres du Champ-de-Mars, etc. Il ne comprend pas pourquoi le procès dure, " Braves bougres qui composaient le Tribunal révolutionnaire, ne vous amusez donc pas à la moutarde. Faut-il donc tant de cérémonies pour faire raccourcir des scélérats que le peuple a déjà jugés ! En auraient-ils fait avec nous, s’ils avaient eu, un seul moment, le grappin sur les sans-culottes" Aux Jacobins, il réclame que le procès soit liquidé en 24 heures. A sa demande, le club envoie une députation à la Convention et obtient un décret qui autorise le jury à se déclarer "suffisamment éclairé" après 3 jours de débats pour pouvoir rendre son verdict. Le 1er Novembre, les leaders Girondins sont guillotinés en chantant, la "Marseillaise" au pied de l’échafaud. Suivent Mme Roland, Bailly, Barnave, Philippe-Egalité, Houchard, Biron, 177 condamnations à mort dans les 3 derniers mois de (1793). "Ainsi passeront tous les traître"», avertit le Père Duchesne.

Apartir de Novembre, les grandes dénonciations d’Hébert à la tribune des Jacobins commencent à irriter Robespierre qui entend rester maître de son club. Le 9 novembre, après des accusations d’Hébert lancées la veille contre le représentant aux armées Duquesnoy, il le met sévèrement en garde,
    "Il existe 2 espèces d’hommes dont la conduite est funeste à la chose publique, les uns ardents, inconsidérés, propres à recevoir toutes les impressions, égarés par des émissaires des puissances étrangères, dénoncent sans cesse, dénoncent à tort et à travers. Les autres, couverts du masque perfide du patriotisme, se répandent dans les sociétés populaires contre les meilleurs citoyens et inculpent des patriotes connus tandis qu’il est tant d’aristocrates à dénoncer et font ainsi servir leur réputation de civisme au profit de l’ennemi. Douter que "Pitt" ait des émissaires auprès de nous, ce serait une folie."

- Le Mouvement de Déchristianisation

Il se déchaîne en Novembre à l’initiative des Hébertistes, inquiète aussi Robespierre. Il y voit une manœuvre politique de débordement par les Hébertistes. Le 28 Novembre, il attaque aux Jacobins l'Athéisme comme "Aristocratique". Nous déjouerons dans leurs marches contre-révolutionnaires ces hommes qui n'ont eu d'autres mérite que celui de se parer d'un zèle anti-religieux. Oui, tous ces hommes faux sont criminels, et nous les punirons malgré leur apparent patriotisme. Hébert n’est pas athée à proprement parler. Il aime, le pauvre sans-culotte "Jésus". Je ne connais pas de meilleur Jacobin que ce brave "Jésus". Il détestait les riches, il soulageait les pauvres. C’est le fondateur de toutes les sociétés populaires, mais il est l’ennemi juré des prêtres, cette "foutue canaille" qui au nom du divin législateur qui n’aimait que la pauvreté, s’enrichit des dépouilles des sots, en imaginant un purgatoire, un enfer et en vendant au poids de l’or les indulgences.

Camille Desmoulins (1760)-'1794), "l’homme du 14 Juillet", l’ami de Danton et de Robespierre. Il écrit dans son journal, Vieux Cordelier,
&nbp;&nbssp;  n° 4 "Ouvrez les prisons à 200.000 citoyens que vous appelez suspects, car, dans la Déclaration des Droits, il n’y a point de maisons de suspicion. Vous voulez exterminer tous vos ennemis par la guillotine ! Mais y eut-il jamais plus grande folie".

Aux Jacobins, Hébert demande son expulsion. En Novembre commence l’offensive des Montagnards amis de Danton les Indulgents. Ils mettent en cause la politique économique et sociale du Comité de Salut Public et pensent qu’après les premières victoires révolutionnaires il convient de faire la paix et d’atténuer la Terreur. Il semble que Danton ait espéré détacher Robespierre de la gauche du Comité Billaud-Varennes, Collot et Barère et partager avec lui les responsabilités gouvernementales.

De la fin de novembre au milieu de Janvier, il se forme comme un axe Robespierre-Danton pour combattre la Déchristianisation. Les amis de Danton attaquent les leaders Hébertistes avec l’approbation tacite de Robespierre. Le 17 Décembre, Fabre, Bourdon et Philippeaux font décréter d’arrestation les hébertistes Ronsin et Vincent par la Convention, sans même en référer aux Comités. Cette offensive est appuyée par le nouveau journal de Camille Desmoulins, Le Vieux Cordelier, dont les premiers numéros qui s’attaquent aux Hébertistes et à tout le courant déchristianisateur, obtiennent un énorme succès. Aux Jacobins, Hébert demande l’expulsion de Desmoulins et des responsables de l’arrestation de Vincent et de Rondin. Le club se contente de les convoquer. Le Père Duchesne s’en prend à Desmoulins, ce "pilier de tripots", cet "Avocat consultant de tous les talons rouges qui défendit La Fayette et Dumouriez", ce "Champion de tous les jean-foutres qui sifflent la linotte". Ils ne viennent qu’au bout d’une semaine, le jour de la parution du n° 5 du Vieux Cordelier.

     "Ce n’est pas avec des injures grossières que je vais t’attaquer" écrit Desmoulins à Hébert dans ce numéro "mais avec des faits". Et il produit des documents de la Trésorerie Nationale, fournis par Aigoin, un proche de Robespierre, indiquant les sommes considérables versées par le Ministère de la Guerre à Hébert pour son journal, plusieurs versements en Octobre dont un de 60.000 livres pour 600.000 exemplaires d’un seul numéro de son journal, soit, d’après Desmoulins un bénéfice net de 43.000 livres pour Hébert. Il l’accuse aussi de trop fréquenter les diners du riche banquier Hollandais Kock qui reçoit somptueusement ses amis. Ces accusations de "voler la Nation" et de fréquenter les "vils agioteurs" vont porter à Hébert qui passe aux yeux de ses lecteurs pour un vrai sans culotte, pauvre comme eux et ennemi des riches, un sérieux préjudice moral.

Le soir aux Jacobins, Desmoulins, défendu par Robespierre et, au grand étonnement d’Hébert, par Collot d’Herbois revenu de Lyon, est maintenu sur la liste des Jacobins. Hébert répond par une affiche J. R. Hébert, auteur du Père Duchesne, à Camille Desmoulins et compagnie où il tente de se justifier. C’est désormais la guerre à outrance entre les 2 pamphlétaires. Les divisions entre Montagnards s’exacerbent. Le 25 Décembre, Robespierre met fin aux espoirs d’alliance de Danton et implique les 2 factions adverses dans un même complot,
     "Le Gouvernement Révolutionnaire doit voguer entre 2 écueils, la faiblesse et la témérité, le modérantisme et l’excès, le modérantisme qui est à la modération ce que l’impuissance est à la chasteté ; et l’excès qui ressemble à l’énergie comme l’hydropisie à la santé".

- La Chute des Hébertistes
Février-Mars (1794)

Début Février, Hébert attaque les négociants avec une violence croissante, s’aliénant ainsi la classe commerçante de la capitale. "Je n’épargnerai pas plus le marchand de carottes que le gros négociant", dit le Père Duchesne, "car foutre, je vois une ligue formée de tous ceux qui vendent contre ceux qui achètent". Le 31 Janvier, les Cordeliers décident de voiler d’un crêpe funèbre le tableau des Droits de l’Homme jusqu’à ce que leurs chefs arrêtés, Vincent et Ronsin, soient libérés. Le Comité de Salut Public les ignorant, ils s’adressent au Comité de Sûreté Générale qui les reconnait innocents et fait décréter leur libération par la Convention.

Du 12 Février au 4 Mars, on assiste cependant à une suspension du conflit entre factions avec les festivités de l'abolition de l'esclavage colonial, voté par la Convention, le 16 pluviôse an II-4 Février (1794) et fêtée le 30 pluviôse an II-18 Février (1794) au temple de la Raison. Il y consacre un article louant ici le lendemain "La grande joie du père Duchèsne au sujet de la fête que les Sans Culottes ont célébrée dans le Temple de la Raison, en réjouissance de l'abolition de l'esclavage des négres". Le 2 Mars, Ronsin pose nettement la question de l’insurrection, l’estimant urgente et nécessaire, mais Hébert conseille de temporiser en envoyant une députation à la Convention. Le 4 Mars, 14 ventôse, les partisans de l’insurrection l’emportent, avec l’aide de Carrier, rappelé de Nantes par le Comité de Salut Public. Momoro qui préside fait à nouveau voiler la Déclaration des Droits de l’homme jusqu’à ce que le peuple ait recouvré ses droits sacrés par l’anéantissement de la faction. Hébert dénonce les Endormeurs des Comités, ces hommes "qui ont fermé la bouche aux patriotes dans les sociétés populaires" et conclut cette fois comme Carrier, "Oui, l’insurrection, et les Cordeliers ne seront point les derniers à donner le signal qui doit frapper à mort les oppresseurs". Le lendemain, la section de Marat dirigée par Momoro essaie d’entraîner la Commune, mais n’y parvient pas. Chaumette appelle au calme et Hanriot est contre.

Le Comité de Salut Public décide alors de frapper les Hébertistes. Collot d’Herbois essaie de les sauver, il demande aux Jacobins Carrier, qui assiste à la séance, qu’une députation soit envoyée aux Cordeliers, pour s’expliquer fraternellement et les engager à faire justice des intrigants qui les ont égarés. Le 7 mars, la députation se rend chez les Cordeliers. Momoro, Hébert et Ronsin font amende honorable, mais pas Vincent. Les jours suivants, l’agitation continue dans les sections dominées par les Hébertistes. Hébert lui-même attaque Barère au club le 12 Mars. Le soir, le Comité de Salut Public, Robespierre convalescent est présent, approuve le rapport d’accusation que Saint Just présentera le lendemain à la Convention. Les principaux chefs hébertistes, Hébert, Vincent, Ronsin, Momoro sont arrêtés dans la nuit du 13 au 14 Mmars et conduits à la Conciergerie. L’opinion publique est habilement conditionnée, le 14 au matin, par l’annonce de la découverte d’une conspiration des Hébertistes pour saboter le ravitaillement au moyen d’une disette factice, puis de forcer les portes des prisons en vue d’un massacre général des détenus. Les preuves existent, elles sont au Tribunal révolutionnaire, dit Billaud-Varenne aux Jacobins le soir. Les Sans culottes, qui ont faim, sont indignés. On assiste à une explosion de haine dans les sections contre les responsables de la famine.

Le procès 21-24 Mars (1794) est un procès politique, jugé d’avance. Fouquier-Tinville est chargé de l’acte d’accusation. La technique de l’amalgame permet de mêler à Hébert, Ronsin, Vincent et Momoro des réfugiés étrangers Cloots, Proli, Pereira, en tout 20 personnes afin de les présenter comme des complices du "complot de l’étranger". Car les véritables chefs de cette horrible conspiration sont "le gouvernement anglais et les puissances coalisées contre la République" réquisitoire de Fouquier-Tinville. Au Tribunal, Hébert est présenté comme le chef de la conjuration et placé sur un siège en avant des gradins réservés aux accusés, comme Brissot au procès des Girondins. On possède 2 versions du procès, une version elle, publiée par l’imprimeur du Tribunal, reprenant la propagande des maîtres du jour et une autre, due à une initiative privée, mais très sommaire. Il semble qu’Hébert ait été à son procès physiquement et moralement brisé. 40 témoins sont entendus, n’apportant aucune pièce à charge convaincante.

Le soir du 3ème jour, Fouquier-Tinville est convoqué au Comité de salut public par Robespierre. Le 4ème jour, le jury se déclare suffisamment éclairé après 3 jours de débats, selon le décret de la Convention pris, à la demande d’Hébert, à l’occasion du procès des Girondins. Tous les accusés, sauf un "mouton" incarcéré avec eux pour épier leurs propos sont condamnés à mort et guillotinés, Hébert le dernier, à 5 heures et demie du soir. Sa femme sera guillotinée 20 jours après lui. Lors de son trajet de la conciergerie à la place de la Révolution, il est hué par le peuple. Il était tellement chancelant qu'il a fallu le soutenir pour l'aider à monter sur l'échafaud. La charrette qui a porté les hébertistes à la guillotine a réduit au silence le Paris Révolutionnaire, écrit François Furet. Désormais la Commune obéit, les sociétés et les clubs se taisent ou disparaissent et Saint-Just dira bientôt, avec son sens de la formule, "La Révolution est glacée".

- Commémoration

Dans les années (1980), la municipalité, alors socialiste, d'Alençon, menée par Piarre Mauger, a discrètement nommé en l'honneur de Hébert une cour piétonnière donnant accès à un groupe de maisons anciennes rénovées au centre du vieil Alençon, entre la Grande-Rue, la rue des Granges et la rue de Sarthe elle s'ouvre à hauteur du 11 de cette dernière. Cette cour Jacques-René Hébert n'est signalée sur aucun plan de la ville.

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