- Duc de Bourgogne.

(Né en (1371) à Dijon. Meurt en (†1419) à Montereau).

Il est le fils de Philippe le Hardi et de Marguerite de Flandre, succède à son père en Bourgogne en (1404), mais seulement en (1405) en Flandre après la mort de sa mère. Il épouse Marguerite de Bavière (1363)-(1423). Il joue un rôle très important à la cour et se brouille avec son cousin Louis d'Orléans. Les 12 années suivantes sont d'une extrême complexité. Le 23 Novembre (1407) Jean sans Peur fait assassiner le Duc Louis d'Orléans à sa sortie de l'hôtel Barbette, rue Vieille du Temple à Paris. Le duc de Bourgogne s'allie tour à tour à la Reine Isabeau, puis au Roi d'Angleterre, Henry V, combat la faction des Armagnacs et s'empare 2 fois de Paris en (1413) et en (1418).

Le Duc de Bourgogne avait pour dessein d'unir l'Artois et la Flandre à son duché. Mais son cousin, Louis Ier d'Orléans, fils du roi de France Charles VI, s'opposait à son projet. En faisant éliminer son adversaire, Jean sans Peur déclanche une sanglante guerre civile entre les Armagnacs et les Bourguignons qui se terminera 30 ans plus tard avec la signature du traité d'Arras (1435).

Jean sans Peur et le dauphin Charles se rencontrent une 1ère fois le 8 Juillet (1419) à Pouilly le Front, puis à nouveau le 11 Juillet (1419). Le 19 Juillet (1419), un Te Deum célèbre à Paris leur prochaine réconciliation. Mais celle ci est différée par une attaque des Anglais qui, progressant le long de la Seine, s'emparent de Poissy le 31 Juillet (1419) et menacent Paris. Le duc de Bourgogne fait évacuer la famille royale sur Troyes.

Enfin, Jean et Charles conviennent de sceller leur alliance sur le pont qui traverse l'Yonne à Montereau, le 10 Septembre (1419). Mais la volonté de réconciliation n'est que de façade. Les compagnons du Dauphin gardent rancune au Duc pour l'assassinat de Louis d'Orléans, 12 ans auparavant. Il semblerait que le dauphin lui-même ait projeté la mort du Duc de Bourgogne avec ses proches conseillers, Tanguy du Châtel et Jean Louvet. Jean sans Peur se rend sans protection armée au rendez vous du pont de Montereau. Au milieu du pont, des charpentiers ont élevé un enclos avec une porte de chaque côté. Il est convenu que les 2 rivaux entrent dans l'enclos avec chacun une escorte de 10 personnes et que les portes soient fermées pendant toute la durée de l'entrevue.

Le Duc s'agenouille avec respect devant le Dauphin, qui feint l'indifférence. Se relevant, Jean cherche un appui en posant la main sur le pommeau de son épée. "Mettez vous la main à votre épée en présence de Monseigneur le Dauphin?" questionne messire Robert de Loire, Tanguy du Châtel n'attendait que ce prétexte pour porter un coup de hache au visage du Duc en criant "Tuez, tuez!". Le Duc est lardé de coups cependant que le Dauphin, conduit à l'écart, reste impassible. C'est alors la curée selon le récit qu'en fera plus tard Jean Séguinat, secrétaire du duc, à la commission d'enquête nommée par les Bourguignons.

L'assassinat horrifie le pays et ravive la querelle des Armagnacs et des Bourguignons, au grand dam des Français loyalistes. Le nouveau duc de Bourgogne, Philippe le Bon, animé par le désir de venger son père, n'hésite plus à s'allier avec les Anglais et leur livre le trône de France. La Reine Isabeau de Bavière et son mari, Charles VI le Fou, se laissent convaincre de déshériter leur fils et de négocier avec les Anglais l'infamant traité de Troyes. Le dauphin devra patienter 10 ans avant qu'une bergère de Domrémy lui apporte le pardon de Dieu pour son crime et le restaure dans ses droits à la couronne de France.

Longtemps les historiographes n’ont voulu voir en lui que le meurtrier de Louis d’Orléans, frère du roi Charles VI, le coupable qui avait précipité le royaume de France dans la guerre civile, et le félon qui signa une alliance avec l’Angleterre, ennemi héréditaire de 30 ans, un traître à la nation, un prince tyrannicide, Jean sans Peur, est entré dans l’Histoire avec une bien sombre réputation

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