- Ecrivain Français.

(Né à Paris en (1645). Meurt à Versailles en (†1696).

Jean de La Bruyère est le fils d'un contrôleur des rentes de la ville de Paris. Après avoir obtenu une licence en droit, il achète une charge, fort modeste, de trésorier général de France au bureau des finances de la région de Caen, ce qui ne l'empêche pas de vivre à Paris, d'une façon si discrète qu'on ne connaît pas grand-chose de sa personnalité. Il est malgré tout remarqué par la maison de Condé, qui lui propose en (1686) un poste de sous précepteur auprès du duc de Bourbon, petit-fils du Grand Condé. Logé tantôt à Versailles, tantôt à Chantilly, résidence des Condé, tantôt au palais du Luxembourg, il se mêle à la haute société de l'époque, qu'il peut observer tout à loisir. Il cesse ses fonctions d'enseignement dès (1687), il devient bibliothécaire et gentilhomme ordinaire de M. le duc de Bourgogne.

En (1688), il fait un petit volume au long titre, les "Caractères de Théophraste" traduits du Grec, avec les caractères et les moeurs de ce siècle, qu'il fait éditer, et qui obtient aussitôt un succès foudroyant. Il a inclus dans son ouvrage un grand nombre de portraits de contemporains, présentés sous des noms fictifs, que le public s'amuse à retrouver. Dans les 8 éditions qui se succèdent de (1688) à (1696), il relègue à la fin de l'ouvrage la traduction du Grec, et enrichit son oeuvre personnelle de nouveaux portraits.

Grâce à ce succès, mais aussi grâce à l'influence des Condé, il est élu à l'Académie française en (1693). Ayant pris parti pour les Anciens dans la querelle des Anciens et des Modernes, certains de ceux ci, jaloux également de son succès, le prennent violemment à parti, le projetant sur le devant de la scène parisienne. Jean de La Bruyère est frappé d'une attaque d'apoplexie qui l'emporte brutalement en (†1696), alors qu'il est en pleine gloire. Si cet ami de Bossuet et des dévots est passé à la postérité, ce n'est pas à cette gloire mondaine qu'il le doit, mais bien plutôt à son travail d'écrivain, ses Caractères, au style nerveux et parfois très ramassé, qui peignent souvent des types éternels, nous brossent également le portrait d'une société en pleine transformation qui ressemble fort à la nôtre.

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