- Prinde de Marsillac.

(Né à Paris en (1613). Meurt à Paris en (†1680).

François VI de La Rochefoucauld, prince de Marsillac, est né dans une très illustre famille, alliée aux Rois de France. Sa jeunesse est celle des Grands de son époque, toute livrée à l'amour, à l'ambition et aux intrigues. Le jeune homme participe, dans l'entourage comploteur de la reine Anne d'Autriche et de la duchesse de Chevreuse, aux conspirations contre Richelieu, voire contre Louis XIII. Devenu l'amant de Mme de Longueville, soeur de Condé, il participe à la Fronde, mais ses folles équipées signent l'arrêt de sa carrière politique en lui valant l'inimitié du nouveau souverain.

Embastillé, il opte pour l'exil et se retire sur ses terres. A la mort de Richelieu, il revient à la cour. Mazarin qui succède à Richelieu, ne l'aime pas plus. Rentré en grâce en (1659), il se consacre à la réflexion. Après la mort de son père, il prend le titre de Duc de La Rochefoucauld. Il rédige en (1662) ses "Mémoires" qu'il consacre à la régence d'Anne d'Autriche, il désavouera son oeuvre tant elle souleva de scandale. Il fréquente dès lors les salons des "honnêtes gens" et se lie d'amitié avec la marquise de Sévigné, Mme de Sablé, et plus particulièrement celui de Mme de La Fayette à laquelle le lie bientôt une amitié plus tendre, et dont il deviendra le conseiller littéraire peu avant (1670).

Ses réflexions successives l'amèneront à publier un ouvrage inédit, les "Maximes" en (1664), ponctué d'aphorismes philosophiques, et cette fois ci le succès est tel qu'il y aura 5 éditions successives, à chaque fois remaniées et augmentées par l'auteur. On a longtemps cru voir dans "La Princesse de Clèves" la main de La Rochefoucauld. Mais au terme d'études sérieuses, il semble que le premier des romans "modernes" soit bien l'oeuvre de Madame de La Fayette.

La Rochefoucauld passe pour une vieille gloire française, hiératique et sombre. Il est temps qu'on cesse de le peindre comme un chevalier à la triste figure ce féodal, mélange de comportement barbare et d'esprit distingué, qui donna fort dans la galanterie avec les duchesses de Chevreuse et de Longueville, raffolait des confitures de la marquise de Sablé, câlinait des souris blanches, aimait ses arbres et ses jardins, et jouait avec les mots au sein d'une société choisie. Il est membres de la jeune Académie française créée par Richelieu.

Devenu plus amère à la fin de sa vie, il réécrivit à la forme négative certaines de ses "Maximes". Elles fonctionnent tout autant. Des Réflexions diverses seront publiées à titre posthume. Il meurt pieusement à Paris, en (†1680), des suites d'un accès de goutte particulièrement violent.

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