- Roi de France
"le Sage"

(Né à Vincennes en (1338). Meurt à Nogent sur Marne en (†1380).

Charles V, Dauphin de Viennois, c'est le titre de l'héritier du trône de France depuis la toute récente acquisition du Dauphiné, il épouse Jeanne de Bourbon en (1350), devient duc de Normandie en (1355), il sera Roi de France de (1364) à (1380). Représenté frêle et chétif par une statue du Louvre: il doit sa constitution fragile à une maladie contractée dans sa jeunesse. C'est davantage un homme de cabinet qu'un homme de guerre. Il épouse Jeanne de Bourbon en (1350). Régent durant la captivité de son père Jean II de (1356) à (1360), il devra faire face à de multiples faits, Charles II le mauvais, Roi de Navarre qui convoite la couronne de France. La révolte des bourgeois de Paris conduits par Etienne Marcel, la Jacquerie. Il signa le traité de Brétigny avec l’Angleterre. Réunis les états généraux en décembre (1355). Il institua les impôts permanents et rétablit une monnaie saine.

Charles V, mûri par son expérience, sera pourvu des qualités qui manquaient à son père. En effet, il avait le sens de ses responsabilités, n'aimait que peu les fêtes et tournois et les exploits chevaleresque. Il était épris de culture, protégeant les savants et les artistes, d'où son surnom "Le Sage". On construira ou restaurera de nombreux édifices comme la Bastille à Paris, le Château de Beauté, la Sainte Chapelle de Vincennes, l’hôtel Saint Pol, le Louvres. On trouvera dans ce dernier bâtiment une collection de manuscrits réunis par Charles V et qui constituera le départ des bibliothèques royales et de notre bibliothèque nationale de Paris.

Nous tenons une description physique de Charles V de Christine de Pisan, femme de lettres du (XIVème siècle):

"De corsage estoit haut et bien formé, droit et large d'épaules, étroit par les flancs, le visage de beau tour, un peu longuet, grand front et large, les yeux de belle forme, bien assis, châtains de couleur, haut nez assez et bouche non trop petite, le poil ni blond ni noir, la charnure claire brune mais il eut la chair assez pâle et je crois que le fait qu'il était si maigre était venu par accident, non par tempérament. Sa physionomie était sage, raisonnable et rassise, à toute heure en tous états et en tous mouvements; on ne le trouvait furieux et emporté en aucun cas, mais modéré dans ses actions, contenance et maintien eut belle allure, voix d'homme de beau ton, et, avec tout cela, certes, à sa belle parleuse était si bien ordonnée et si belle à entendre, sans aucune superfluité de discours, que je ne crois pas qu'aucun rhétoricien en langue française n'eût rien à en reprendre."

Le 18 Mai (1364), il apprend que Du Guesclin a battu les Anglais. Le lendemain le Roi et la Reine furent sacrés à Reims. La Reine, Jeanne de Bourbon, donnera 9 enfants dont seulement 3 deviendront adultes, les autres mourant en bas âge. Elle portait en elle les germes de la folie qui atteindront son fils, le Roi Charles VI.

Au lendemain des festivités du couronnement, il fallut gouverner, après la victoire de Cocherel, Du Guesclin livre bataille en Bretagne où il sera fait prisonnier. Une fois libéré, il va lutter contre les mercenaires qui pillaient le pays. Charles V aura l'idée d'engager ces mercenaires pour lutter en Espagne aux côtés d'Henri de Transtamare contre Pierre le Cruel qui servait les anglais. Au combat de Najera, Du Guesclin est fait prisonnier par le Prince Noir. La France payera une rançon pour sa liberté. Du Guesclin entreprendra une offensive en Provence, prise de Tarascon et Arles, puis, devenu connétable en (1370), il reconquit le Poitou et la Saintonge, victoire de Pontvallain.

La flotte, mise à mal par Jean II, étant reconstruite, permettra la reconquête de la Normandie de Charles le Mauvais. Neutralisation de la Bretagne, n'ayant pas voulu y participer lui même, étant breton Du Guesclin aurait dû tuer ses compatriotes, il mourra le 13 Juillet (†1380) au siège de Châteauneuf de Randon. Charles après avoir réussi à reconquérir tous les territoires, sauf la Guyenne, instaurer la paix avec l'Angleterre, interrompant la guerre pendant une quarantaine d'années, évacuation vers l'Espagne des compagnies de routiers désoeuvrées à la suite de la paix avec l'Angleterre, ravageaient la France.

Il réussit enfin un maître coup diplomatique en mariant son plus jeune frère Philippe à l'héritière du comté de Flandre. Les impôts établis pour payer la rançon de Jean alimentent le Trésor de façon médiocre mais régulière et permettent à Charles V une certaine prospérité, d'entretenir une petite armée, de relever les murailles des villes et des forteresses, ils seront supprimés, ils manqueront certainement à son successeur. En soutenant l'élection du pape Clément VII par les cardinaux français contre celle du pape Urbain VI par les cardinaux italiens, il déclencha le grand schisme d'Occident.

Le règne de Charles V le Sage est marqué par les progrès du pouvoir royal, il passait des heures dans sa "librairie" du Louvre, a puisé dans Aristote, qu'il fit traduire, quelques principes de gouvernement exposés en partie dans le Songe du verger. Le Roi n'est pas seulement l'oint du Seigneur, mais il est encore le gardien de la "République", dont les actes, guidés par la raison, doivent se conformer à certaines règles. En même temps, une véritable religion monarchique, portant haut la majesté royale, est popularisée par des textes comme le Traité du Sacre. Les difficultés, les erreurs, même, de la fin du règne ne permettent pas d'adhérer pleinement au jugement enthousiaste porté par Christine de Pisan, sa principale panégyriste. L'oeuvre de ce sage n'en reste pas moins méritoire.

La mauvaise santé de Charles V ne lui permit pas toujours de prendre les bonnes décisions notamment dans le domaine de la diplomatie. La mort de sa femme l'affectera énormément et ruinera grandement sa santé. Charles V, peut être atteint plus jeune d'une tuberculose qui évolua lentement, verra la goutte lui déformer les mains, les maux de reins le gagner, pour s'éteindre le 13 Septembre (†1380) à l'âge de 43 ans mettant fin à 16 ans de règne.

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