- Auteurs de contes.
(Né à Paris le 12 Janvier (1628). Meurt le 16 Mai (†1703).
Charles Perrault est
le fils d'un parlementaire parisien, membre d'une puissante famille de
la bourgeoisie d'offices, imprégnée d'ailleurs de
jansénisme, Charles Perrault est le dernier d'une famille de
4 frères, qui se distinguèrent tous sous le
règne de Louis XIV. Son frère aîné, Pierre,
est 1er commis de Colbert, et lui même travaille pendant
20 ans à son service, chargé de la politique
artistique et littéraire de Louis XIV. Contrôleur
général de la surintendance des bâtiments du Roi,
membre et secrétaire de la Commission des inscriptions publiques,
future Académie des inscriptions et belles lettres, il est
élu en (1671) à l'Académie française,
où il est l'initiateur et le principal protagoniste de la
fameuse querelle des "Anciens et des Modernes".
Depuis
la Renaissance, la conception littéraire était
dominée par le sentiment de la supériorité des
auteurs de l'Antiquité grecs et latins, et l'idéal
esthétique du classicisme est fondé, entre autres, sur le
principe de l'imitation des modèles, réputés
indépassables, de la littérature antique. Avec la
lecture, le 27 Janvier (1687), de son poème intitulé le
Siècle de Louis le Grand, à la gloire du Roi, Perrault
expose devant les académiciens l'idée contenue dans ces
2 vers: "Que l'on peut comparer, sans crainte d'être injuste,
le siècle de Louis, au beau siècle d'Auguste".
La querelle est lancée. 2 camps se forment avec, à
leurs têtes, La Fontaine et Boileau pour les Anciens et Perrault
pour les Modernes. Il développera par la suite ses thèses
en faveur des Modernes dans ses Parallèles des Anciens et des
Modernes (1688)-(1696) et dans les Hommes illustres qui ont paru en
France pendant ce siècle, avec leur portrait au naturel
(1696)-(1700).
Ce
n'est pas par ces textes que Perrault a acquis dans la
littérature universelle la notoriété que l'on
connaît, mais par une oeuvre de dimensions extrêmement
réduites les Contes en Vers (1694). Publiés sous le nom
de son fils, Pierre Perrault d'Armancour, alors âgé de 10
ans, en prose cette fois, "les Contes de ma mère l'Oye"
(1697), il sauva de l'oubli 8 récits traditionnels, aujourd'hui encore
célébrissimes, tels que "La Belle au bois dormant",
"Le Petit Chaperon rouge", "Le Barbe Bleue",
"Cendrillon ou La Petite Pantoufle de vair",
la langue des contes est alors considérée comme la langue
des nourrices, et donc, métaphoriquement, comme la langue
maternelle de la France, des Histoires ou Contes du temps passé,
issus du folklore national. Récits en vers ou en proses issus de
la tradition populaire orale, transmis essentiellement par les femmes,
nourris en partie de l'imaginaire médiéval
légendaire, chevaleresque et courtois, de textes narratifs de la
Renaissance italienne, ces contes sont totalement étrangers
à la tradition littéraire de l'Antiquité, et leur
publication constitue une pièce essentielle dans le combat que
mène Perrault en faveur des Modernes.
Perrault instaure le genre littéraire
des contes de fées. Par ailleurs, leur style simple, "naïf",
leur douceur, le fait qu'ils soient écrits en prose, correspond
à l'image que les Modernes se font de la langue française
et s'opposent à l'académisme, à la
pédanterie, à l'âcreté, à la rudesse
qu'ils prêtent aux Anciens, en particulier à Boileau. En
fait, ce procédé qui, inauguré par Perrault et
repris après lui aux siècles suivants, répond
à une visée idéologique, issus du folklore
populaire français pour la plupart, les contes adaptés
littérairement par Perrault n'appartiennent aucunement, en
réalité, à la littérature enfantine, mais
à une littérature orale, mouvante, destinée aux
adultes des communautés villageoises, faits pour être lus
le soir, à la veillée.
A
l’Académie française, il retira sa candidature au
siège de Gilles Boileau, en (1669). Il y fut nommé en
(1671), en remplacement de Montigny, et reçu le 23 Novembre
par Chapelain. Le discours de réception qu’il
prononça plut beaucoup à l’Académie qui
décida de rendre publiques les séances de
réception. Il fut à l’Académie le
porte-parole de Colbert, il fit décider l’élection
des académiciens au scrutin, l’établissement des
jetons de présence et prit part à la fondation de
l’Académie des Beaux Arts.
Il
écrivit l’Épître dédicatoire de la
1ère édition du Dictionnaire, harangua la veuve du
chancelier avant de quitter l’hôtel Séguier, en
(1672), et Louis XIV au retour de la guerre de Hollande en (1672) et
après la prise de Cambrai, en (1678). Il fut un des commissaires
pour juger le cas de Furetière, reçut Caumartin et L. De
Sacy. L’un des chefs des modernes, il écrivit un
poème, Le Siècle de Louis le Grand et un Parallèle
entre les anciens et les modernes, à la réception de la
Chapelle, qui appartenait au groupe des anciens et qui avait battu un
autre chef des modernes, Fontenelle, Charles Perrault donna lecture de
son Épître au Génie, dans laquelle il exaltait
Corneille et louait son neveu. Il fut le dernier élu sous le
protectorat de Séguier. Il a laissé des poèmes,
des poésies et des Mémoires. Mais son titre de gloire aux
yeux de la postérité est le livre célèbre
des "Contes de Fées".
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