- Gaston Phébus
Il est le fils de Gaston II de Foix Béarn, Comte de Foix, Vicomte de Béarn, et d'Eléonore de Comminges. Gaston II étant mort à Séville, Gaston III
succède très jeune 12 ans à son père en (1343) sur des territoires morcelés, à l'Ouest, les Vicomtés de Béarn, situés de nos jours dans les Pyrénées Atlantiques, de Marsan et de Gabardan, actuellement dans les Landes et le Gers, à l'Est, le Comté de Foix actuellement l'Ariège, les Basses Terres Albigeoises, une partie du Tarn actuel et le Lautrec, au milieu, le Nébouzan, autour de St Gaudens dans la Haute Garonne. Sa mère assure la régence jusqu'à ses 14 ans.
On lui attribue la construction du château de Losenac, il est Vicomte de Marsan en (1344), afin de renforcer les défenses de Mont de Marsan. Pour les possessions Occidentales, Gaston III doit hommage au Roi d'Angleterre, Édouard III, Duc de Gascogne, il se PdPt Seigneur de Béarn alors qu'il n'est que Vicomte devant prêter hommage au Prince Noir, et, pour les possessions Orientales, au Roi de France, Philippe VI de Valois. Cette disposition particulière conduit les Rois rivaux de France et d'Angleterre à ménager le Comte de Foix pour éviter qu'il ne passe dans l'autre camp. Avec cette stratégie, Gaston Phébus parvient à rester assez neutre. Ses domaines sont donc relativement épargnés des désastres de la Guerre de 100 ans. De plus, il est redevable du Roi d'Aragon pour une partie de l'Andorre et de la province du Roussillon.
Lorsque la Guerre de 100 Ans éclate, Gaston III devant pourtant le service de l'Ost n'y participe pas et, le 26 Septembre (1347), il reconnaît son allégeance au Roi de France pour le comté de Foix, mais il déclare que le Béarn est neutre dans ce conflit et qu'il ne tient son pays que de Dieu et de son épée.
Le 4 Août (1349), Gaston III épouse à Paris Agnès de Navarre (1334)-(1396), fille de Phillippe d'Evreux et de Jeanne II de Navarre, proche parente du Roi de France. Bien qu'elle lui ait donné un fils, il répudie sans ménagement son épouse dès le lendemain de son accouchement. Agnès est chassée, sans autres affaires que ce qu'elle porte, et se réfugie à la cour de son frère Charles II de Navarre. On en ignore encore la raison mais les conséquences seront lourdes pour Gaston Phébus.
Fin diplomate, chef de guerre redoutable et stratège avisé, il saura profiter de la guerre pour s'enrichir. A Launac, le 3 Décembre (1362), il écrase son voisin le Comte d'Armagnac. Il le fait prisonnier et l'énorme rançon qu'il reçoit pour sa libération lui permet d'entretenir une fastueuse cour. Le 9 Juin (1358), Gaston Phébus et Jean de Grailly chargent les Jacques et les Parisiens qui tentent de prendre la forteresse du marché de Meaux où est retranchée la famille du Dauphin. La vie de Gaston se passe dans des guerres continuelles, il fait ses 1ères armes en (1345) contre les Anglais, part en (1356) en Prusse pour combattre les Païens dans les rangs des Chevaliers Teutoniques, contribue en (1358), pendant la "Jacquerie", à la délivrance de la cour de Meaux et combat le comte d'Armagnac, qui manifeste des prétentions sur le Béarn (1372), ainsi que le Duc de Berry, qui lui a enlevé le titre de Lieutenant du Languedoc (1375).
Il s'illustre par sa valeur et sa magnificence, mais on lui reproche un caractère violent, après avoir fait assassiner son Frère, on l'accuse aussi la mort de son propre Fils, ce jeune prince, accusé d'avoir voulu empoisonner son père à l'instigation de Charles le Mauvais, est emprisonné. Au cours d'une visite qu'il rend à son fils, Fébus perd son sang froid et lui porte un coup mortel à la gorge, faisant ainsi disparaître son seul héritier direct et légitime (1382). Il demande un recensement des "Feux "foecs" du Béarn, que l’on appelle le Dénombrement de (1385)". Il impose alors un impôt par foyer, qui sera levé chaque année.
Le 1er Octobre (1389), son Procureur, Pierre de Lacvivier, "Pey de Lac Vivier de Croziès de Bouilhas" est délégué comme arbitre par le Sénéchal pour connaître d'une cause et prononcer la Sentence entre les Consuls de Foix et ceux de Montgaillard.
Il meurt à son retour d'une chasse à l’ours, à L'Hôpital d'Orion, près de Sauveterre de Béarn, frappé d’apoplexie, à l’âge de 60 ans, le 1er Août (†1391). Son corps est transféré puis inhumé au couvent des Jacobins d'Orthez. A sa mort, on découvre qu'il a signé un traité secret avec le Roi de France, en faisant son légataire universel et lui laissant ses domaines en échange de la Bigorre et 100.000 francs d'or. C'est néanmoins la branche Cadette des Foix Béarn en la personne de Mathieu de Foix Castelbon (1374)-(1398), qu'exècre Gaston III, qui recueille la succession et assure la survie de son oeuvre.
- Artiste
Il est considéré comme un des plus grands chasseurs de son temps, Il écrit un livre qui fera référence, le "Livre de chasse", un des meilleurs traités Médiévaux consacrés aux techniques de chasse, "gibiers, et chiens de chasse, alans, dogues". L'ouvrage, dicté à un copiste à partir du 1er Mai (1387) jusqu'en (1388), est écrit en Français alors que la langue maternelle du Comte de Foix était le Béarnais. Le livre restera le grand classique des ouvrages consacrés à la chasse pendant des siècles et le naturaliste Buffon l'utilisera encore à la fin du (XVIIIème siècle).
Il compose un "Livre des oraisons", recueil de Prières rédigées pour la plupart en Français. On a longtemps pensé qu'il aurait écrit ce livre après avoir tué son propre fils. Claudine Pailhès, directrice des Archives Départementales de l'Ariège, remet en question cette supposition dans son livre Gaston Phébus, le "Prince et le Diable". Elle pense plutôt que ce recueil serait le fruit d'une crise due à un "péché de chair", selon les mots de Gaston Phébus. Il a aussi été un Poète, grand amateur de musique et compositeur d'oeuvres musicales, il a composé un recueil de Chansons, le Chansonnier Provençal dit de Saragosse, conservant 18 pièces écrites en langue d'Oc.
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