- Roi de France
"l'Auguste"

(Né à Paris en (1165). Meurt à Mantes en (†1223).

Philippe Auguste il est le fils de Louis VII le Jeune Roi de (1137) à (1180), et de sa 3ème épouse Adèle de Champagne. Il est sacré du vivant de son père, le 1er Novembre (1179), selon la pratique d’association qui prévaut chez les Capétiens depuis (987). Il devient Roi, en succédant à son père, le 18 Septembre (1180), il n’a que 15 ans. Il est le 1er Capétien énergique et habile, à avoir une vision de la monarchie aux dimensions de la France. Les territoires qui lui appartiennent au moment oui il devient Roi sont ,Iles de France, Orléanais, et une partie du Berry, c'est très peu, et surtout le Roi n’a qu’une autorité restreinte. Or, Philippe Auguste est un grand rassembleur de terre et l’année de son accession au trône, il épouse Isabelle de Hainaut.

Le mariage lui apporte en dot, l’Artois, mais aussi les villes d’Arras et de Saint Omer, il pris aussi aux anglais Issoudun, Gisors et le Maine. Cette extension se fait aux dépens des Plantagenêt, et des intérêts de la maison de Champagne, et la Reine mère Adèle, se réfugie auprès d’Henri II Plantagenêt. Henri II reste neutre car il doit faire face aux ambitions de ses propres fils, Richard Coeur de Lion et Jean sans Terre. Philippe Auguste se brouille ensuite, avec l’oncle de sa femme, le comte de Flandre et une grande coalition féodale se forme contre lui. Le comte de Flandre, qui avec la dot, perd une partie de ses territoires, s’allie à la Reine mère, à la maison de Blois Champagne.

Philippe signe avec Henri II, le 28 Juin (1180), à Gisors, un traité d’Alliance "offensive et défensive" qui permet au jeune Roi de triompher de ses barons. En (1185), Philippe devient maître de la situation. Il prend le château de Boves et, pendant 3 semaines, sans combattre, il fait face à l’armée de Philippe d’Alsace qui est désormais isolé. Le comte de Flandre, à son tour, finit par demander la paix, par le "traité de Boves", le Roi reçoit l’Artois, Amiens et 65 places fortes dans le Vermandois qui lui assurent la domination politique de la région. Cette victoire étonne les contemporains et lui vaut, son surnom "d’Auguste".

La Normandie devient un enjeu, par sa situation stratégique, sa richesse agricole et la qualité de son administration, c’est pourquoi, Philippe Auguste soutient la révolte des fils d’Henri II contre leur père, il marie sa fille à Jean sans Peur, un des fils d’Henri II. Philippe Auguste rentre le premier (1191) et profite de l’absence de Richard, capturé et fait prisonnier de (1192) à (1193), par l’empereur germanique Henri VI, fils de Frédéric Barberousse, pour occuper le Vexin normand et les comtés d’Aumale et d’Eu. Ensuite, il obtient l’hommage de Jean Sans Peur pour la Normandie. A la mort d’Henri II, en (1189), il se retrouve face à Richard Coeur de Lion, devenu duc de Normandie, et Roi d’Angleterre. Unis au cours de la troisième croisade en (1190), les 2 Rois s’opposent ensuite.

Le 14 Août (1193) Philippe épouse Isambour Ingeburge du Danemark qu'il trouve laide et ne lui inspire aucun désir, il la répudie au bout de quelques jours et la fait cloîtrer au couvent de St Maur des Fossés. Malgré qu'un concile épiscopal prononce le 5 Novembre (1193) l'annulation du mariage, Célestin III excommunie Philippe et interdit aux évêques de remarier le Roi de France. Ingeburge interviendra auprès du Saint Père pour qu'il accepte de lever les sanctions du divorce le 13 Mars (1195).

Passant outre, le 11 Juin (1196) Philippe épouse l'allemande Agnès de Méranie, il a 30 ans, elle en a 23. Ce mariage va provoquer les foudres du nouveau pape Innocent III qui va ré excommunier le Roi de France pour bigamie et jeter l'Interdit sur tout le royaume de France 15 Janvier (1200) qui doit fermer toutes ses églises. Agnès sera installée au château de Poissy et le Roi fera venir Ingeburge au château de Rambouillet pour une réconciliation de façade. L'interdit est aussitôt levé et tout rentre dans l'ordre avec la mort d'Agnès lors de l'accouchement de son fils le 20 Juillet (1201).

En (1202) condamnation de Jean sans Terre par les Pairs de France et excommunication du Roi d'Angleterre à cause de l'archevêque de Canterbury. Il battit la coalition formée, de l'empereur Othon, du comte de Flandre et de Ferdinand du Portugal. Philippe s’empare donc de la Normandie, du Maine, de l’Anjou, de la Saintonge, de la Touraine et de la moitié du Poitou de (1204) à (1208). Quand Jean tente de se venger en suscitant une coalition contre le Roi de France, la victoire de Bouvines en (1214), sauve Philippe qui a su cristalliser un véritable sentiment national. S’il échoue dans une tentative de mainmise sur l’Angleterre, échec de l’expédition de son fils, le dauphin Louis, futur Louis VIII en (1216), ses victoires continentales ont permis une extension considérable des territoires royaux.

Le Roi adopte de nouvelles méthodes de gouvernement, institution des baillis après la suppression des offices féodaux de sénéchal, et de chancelier. Il fixe la cour à Paris, où sont conservées les archives nationales à partir de (1194). A la fin du règne de Philippe Auguste en (1223), le domaine royal est 4 fois plus étendu qu’à son avènement, allant de l’Artois à la Saintonge, de l’Atlantique à la Loire, rejoignant l’Auvergne et la vallée du Rhône. Le Roi contrôle les comtés de Flandre et de Champagne, les duchés de Bourgogne et de Bretagne et le puissant comté de Toulouse, épuisé par la croisade contre les Albigeois (1209)-(1229).

Philippe Auguste, à sa mort, à Mantes en (1223), laisse à son fils Louis VIII un pouvoir consolidé, à tel point que celui-ci a pu abandonner le vieil usage capétien consistant à faire sacrer son successeur de son vivant. C’est avec Philippe, et grâce à lui, que le royaume de France, dépassant la principauté d’Ile de France, devient une puissance de 1er plan en Europe.

Haut de page