Maximilien de Robespierre

l'Incorruptible

- Robespierre

Maximilien Robespierre, est un Avocat et homme Politique Français né le 6 Mai (1758) à Arras, baptisé à la paroisse Sainte Marie Madeleine à Arras, mort guillotiné le 28 Juillet (†1794) à 36 ans à Paris, place de la Révolution. Il est l'une des Principales figures de la Révolution Française et demeure aussi l'un des Personnages les plus controversés de cette Période. Maximilien Marie Isidore de Robespierre était le fils ainé de Maximilien Barthélémy François de Robespierre (1732)-(†1777), avocat au Conseil supérieur d'Artois, et de Jacqueline Marguerite Carraut (1735)-(†1764), fille d'un brasseur d'Arras. Après leur rencontre en (1757), les 2 jeunes gens s'étaient mariés le 2 Janvier (1758). Né à Arras le 6 Mai suivant, en la paroisse Sainte Marie Madeleine, Maximilien fut donc conçu hors mariage. Par son père, il descendait d'une famille de gens de Robe Artésiens, son grand père Maximilien (1694)-(†1762) était également avocat au Conseil Supérieur d'Artois, son bisaïeul Martin (1664)-(†1720) Procureur à Carvin, son trisaïeul Robert (1627)-(†1707) Notaire à Carvin et bailli d'Oignies. Robespierre est l'aîné de cinq enfants, il perd sa mère à l'âge de 6 ans. Son père abandonne le foyer et dès lors, Maximilien est pris en charge par son Grand Père maternel. Après d'excellentes études au collège d'Arras et au collège Louis le Grand de Paris, licencié en droit, il devient Avocat et s'inscrit en (1781) au Conseil Provincial d'Artois, occupant un temps la charge de juge au tribunal Episcopal.

Elu Député du Tiers état aux Etats Généraux de (1789) il devient bientôt l'une des principales figures des démocrates à l'Assemblée Constituante, défendant l'abolition de l'Esclavage et de la peine de Mort, le droit de vote des gens de Couleur, des Juifs ou des Comédiens, ainsi que le Suffrage Universel et l'Egalité des Droits, contre le Marc d'Argent. Il décide aussi de réglementer sévèrement la Bourse. Son intransigeance lui vaut bientôt d'être surnommé "l'Incorruptible". Membre du Club des Jacobins dès ses origines, il en est le plus illustre membre et l'une des figures de proue. Après la scission des Feuillants, il contribue à sa réorganisation et lui permet grandement de conserver le soutien de la plupart des sociétés affiliées de province.

Opposé à la guerre contre l'Autriche en (1792), il s'oppose à La Fayette et soutient la chute de la Royauté. Membre de la Commune Insurrectionnelle de Paris, il est élu à la Convention Nationale, où il siège sur les bancs de la Montagne et s'oppose à la Gironde. Après les journées du 31 Mai et du 2 Juin (1793), il entre le 27 Juillet (1793) au Comité de Salut Public, où il participe à l'instauration d'un Gouvernement Révolutionnaire et de la Terreur, dans un contexte de guerre extérieure contre les monarchies coalisées et de guerre civile. A la victoire des comités contre les factions au printemps (1794), il contribue à faire cesser la Politique de Déchristianisation et fait voter, en qualité de rapporteur, le décret du 18 floréal an II, par lequel :

" le Peuple Français reconnaît l’existence de l’être Suprême, et l’immortalité de l’Ame", et "la loi de Prairial, dite de Grande Terreur".

- Formation

Malgré son extrême dénuement, il fit de brillantes études au collège Louis le Grand ((1769)-(1781), où il eut pour condisciples Camille Desmoulins et Louis Marie Fréron. Son nom fut plusieurs fois proclamé aux distributions de prix du Concours Général :

    "6ème Accessit de Version latine en (1771), 2ème prix de Thème Latin et 6ème Accessit de version latine en (1772), 4ème Accessit de Vers Latins et de Version Latine en (1774), 2ème prix de Vers Latins, 2ème prix de Version Latine et 5ème Accessit de Version Grecque en (1775), et le 3ème Accessit de Version Latine en b>(1776). D'après l'Abbé Proyart, Préfet du collège, c'était un élève studieux, se consacrant uniquement au travail, solitaire et rêveur, peu expansif."

Reçu bachelier en Droit de la faculté de Paris le 31 Juillet b>(1780), il obtint son diplôme de Licence le 15 Mai (1781) et s'inscrivit sur le registre des Avocats du Parlement de Paris 2 semaines après. Le 19 Juillet, sur rapport du principal du collège, une récompense de 600 livres lui fut octroyée.

- Avocat à Arras

Jacques Carraut laissait 4.000 livres à ses petits enfants. Installé dans une petite maison de la rue Saumon avec sa sœur Charlotte, Maximilien s'inscrivit le 8 Novembre (1781) au Conseil Provincial d'Artois, comme son père et son grand-père paternel, et commença à plaider le 16 Janvier (1782). Le 9 Mars (1782), il fut nommé par l'évêque, Monseigneur de Conzié, juge au Tribunal épiscopa. Après un passage chez les Du Rut, fin (1782), il s'installa avec sa sœur rue des Jésuites, fin (1783), c'est là qu'il vécut jusqu'à son départ pour Paris. Dans ses fonctions, il se distingua, notamment lors de l'affaire du Paratonnerre de M. de Vissery, où il fit un Plaidoyer devenu célèbre, en Mai (1783), et de l'affaire Deteuf, qui l'opposa aux Bénédictins d'Anchin, comme avocat, il publie une douzaine de mémoires Judiciaires, qui montrent son goût pour les causes célèbres. 2 de ces défenses écrites ont été récemment redécouvertes et analysées par l'historien Hervé Leuwers.

- Elu Député

En b>(1789) il est élu Député du Tiers Etat pour l'Artois aux Etats Généraux convoqués à Versailles par le Roi Louis XVI pour trouver les moyens de renflouer le trésor Royal. Aux Etats Généraux, il s'exprime peu, mais noue beaucoup de contacts, notamment avec le ministre Necker, qui le déçoit très vite et Mirabeau. Comme les autres députés du Tiers Etat, il vote le Serment du Jeu de Paume, qui prévoit que les représentants ne se quitteront pas tant qu'ils n'auront pas doté la France d'une Constitution.

Après que le 9 Juillet (1789) les Etats Généraux se transforment en Assemblée Nationale Constituante Robespierre participe activement aux débats où l'on discute des réformes à mettre en place. Il contribue notamment à la "Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen", et milite pour "l'abolition de l'esclavage" dans les colonies françaises, en particulier dans les Antilles, l'égalité ou encore le droit de vote des gens de couleur. Il est contre l'institution du Système Censitaire qui réserve le droit de vote aux citoyens fortunés et surtout le droit d'être élus Députés aux plus riches : système qui de fait prive de droits politiques près de 2 millions de Français, les femmes et les enfants étant par ailleurs exclus.

- Pendant la législative

Comme tous les députés de la Constituante Robespierre ne peut être élu député de la nouvelle assemblée connue sous le nom d'Assemblée Législative de (1791). Cependant il ne quitte pas pour autant la vie politique. Il participe aux débats du club des Jacobins dont il devient le Président le 31 Mars (1790). Il commence à s'opposer à d'autres députés de tendance Républicaines mais plus modérés, les Girondins appelés alors les Brissotins. En particulier, en Avril (1792), il dénonce la déclaration de guerre de la France à l’Autriche qui est voulue aussi bien par les Girondins que par le Roi. Il pense que de la guerre naîtra la dictature militaire, il pense alors à La Fayette.

- à la Convention

Le 21 Septembre (1792), l'Assemblée Législative est remplacée par un nouvel organe, la Convention. Robespierre élu député de Paris y siège. Il est l'une des principales figures de la Montagne, avec Danton et Marat. Robespierre, comme beaucoup de ses contemporains, ne devient républicain qu'en (1792). Cette année là il participe à la Commune Insurrectionnelle de Paris qui va provoquer la chute de la Monarchie le 10 Août b>(1792). Il joue alors un rôle politique de premier plan. Il est à l'origine de la Convention Nationale, élue au suffrage universel. Il est élu à la nouvelle assemblée et siège avec les Montagnards. Il combat violemment les Girondins hostiles au procès puis à l'exécution de Louis XVI. Robespierre contribue à l'éviction des Girondins après la trahison de Charles François Dumouriez, journée du 2 Juin (1793). Il entre au Comité de Salut Public le 9 Thermidor an I - 27 Juillet (1793). Il devint l'âme de la "dictature Jacobine" . Avec ses amis, il impose des mesures d'exception jugées indispensables pour sauver la République gravement menacée à l'intérieur, guerre de Vendée, comme à l'extérieur avec l'invasion du territoire Français par les armée des puisances Monarchiques Européennes. D'après les Montagnards seules de telles mesures pouvaient rallier les Sans Culottes à la défense de la Révolution, pour laquelle ils fourniraient les soldats nécessaires.

Après l'élimination des Ultra Révolutionnaires, Hébertistes et Enragés, 24 Mars (1794) jugés "démagogiques", puis des "Indulgents" groupés autour de Georges Danton 5 avril b>(1794), Maximilien de Robespierre tenta d'imposer son idéal de République Démocratique et Vertueuse, constituées de petits propriétaires libres et égaux en droit. Robespierre est hostile à la Déchristianisation, mais il a des idées déistes. Il veut remplacer les anciennes religions par le Culte de l'Etre Suprême. On lui donne le surnom d'Incorruptible, tant ses convictions et son mode de vie austère incitent au respect. Mirabeau dira de lui en (1789) : "Cet homme est dangereux, il croit tout ce qu'il dit".

- La chute de Robespierre

Souvent malade, dépressif, et absent des réunions du Comité, il inquiète ses collègues aussi bien les plus terroristes des conventionnels, Fouché, Barras, que les députés du Marais, après l'instauration de la Grande Terreur, loi de Prairial an II - 10 Juin (1794) jugée inutile après les victoires militaires, Fleurus 26 Juin (1794). Robespierre est victime d'un complot mené par une partie des Conventionnels. Il est arrêté le 9 Thermidor an II - 27 Juillet (1794). Il est exécuté le lendemain sans procès ainsi que 21 de ses amis politiques dont Saint Just et Couthon. Les 22 têtes furent placées dans un coffre en bois, et les troncs rassemblés sur une charrette se dirigeant vers le cimetière des Errancis. On jeta le tout dans une fosse commune et l'on répandit de la chaux afin que le corps du "tyran Maximilien de Robespierre" ne laisse aucune trace.

- les Attentats contre Robespierre

Maximilien Robespierre fut victime de 2 "tentatives d'assassinat" :

    L'une perpétrée par le Royaliste Henri Admirat le 22 Juin (1794). Henri Admirat traqua Maximilien de Robespierre et, par suite de hasards, ne réussit pas à le rencontrer et décharge, en vain, 2 coups de pistolets sur Jean Marie Collot d'Herbois, Il est arrêté et exécuté en compagnie d'un groupe de personnes qu'il ne connaissait pas, qu'on accusa d'avoir comploté avec lui.

    L'autre tentative fut celle de Cécile Renault le 23 Mai (1794). Inspirée par le geste de Charlotte Corday, elle quitta son domicile avec 2 petits couteaux cachés au fond d'un panier, et se rendit à la maison des Duplay où logeait Robespierre . Eléonore Duplay, la jugeant suspecte, l'empêcha d'entrer et appela la garde. Emmenée au Comité de Salut Public, Cécile Renault nia avoir voulu tuer Robespierre. Elle fut néanmoins condamnée à mort, en même temps que sa famille et ses voisins, dans un climat d'hystérie meurtrière. Elle fut exécutée avec les siens le 17 Juin (1794) - 29 Prairial an II.

- Réhabilitation

b class="maj">La 1ère tentative de réhabilitation de Robespierre fut l'œuvre de Guillaume Lallement, auteur anonyme, entre (1818) et (1821), d'une compilation de l'ensemble des discours et rapports des assemblées parlementaires de la Révolution éditée par Alexis Eymery ; le tome XIV, consacré à l'an II, donnait une large place à Robespierre, dont il faisait le portrait en préalable aux événements du 9 Thermidor. Puis, en (1828), Paul Mathieu Laurent, dit Laurent de l'Ardèche, publia sous le pseudonyme de "Uranelt de Leuze" une Réfutation de l'histoire de France de l'abbé de Montgaillard, parue l'année précédente, ardent panégyrique de Robespierre. Cette entreprise de réhabilitation connut une avancée décisive avec Albert Laponneraye, qui entreprit en (1832) la publication des discours de Robespierre en fascicules, avant d'éditer les Mémoires de Charlotte Robespierre sur ses 2 frères en (1835) puis les Œuvres de Maximilien Robespierre en 4 volumes en (1840), qu'il contribua largement à diffuser.

Plaque commémorative apposée au N°398 de la rue Saint Honoré, dans le 1er arrondissement de Paris. à Arras :le 14 Octobre (1923), sur la façade de la maison où il a vécu avec son frère Augustin et sa sœur Charlotte de (1787) à (1789), en présence de Gustave Lemelle, maire de la ville, d'Albert Mathiez et de Jacob, président des Rosati. Bâtie en (1730), cette demeure est située au 9 rue Maximilien de Robespierre et abrite le musée du Compagnonnage depuis sa restauration.

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