- Abbé de St Denis homme d'état Français
(Né en (1081), mort à St Denis (†1151).
Suger naît en
(1081) dans une famille d'origine modeste. Il est offert par son
père comme Oblat à l'Abbaye de St Denis, alors qu'il a 10
ans. Pendant ses études, qui durent 10 années, il
rencontre le futur Louis VI. Il entre dans la vie publique en (1106) et
se voit confier des missions diplomatiques importantes par son
Abbé. Aux côtés du Roi, il entame une guerre contre
Hugues, Seigneur de Puiset, dont il gardera un constant remords. A
partir de (1112), il est souvent en contact avec Rome. Il rédige
pour Louis VI une charte de donations à St Denis. Il est
élu Abbé en (1122). Suite à cette élection,
il séjourne 6 mois en Italie, ce qui constitue pour lui une
expérience déterminante. Il découvre
l'architecture des basiliques Romaines et du Mont Cassin, ce qui lui
permet de mieux appréhender l'Architecture Chrétienne. Il
utilisera ces connaissances pour élaborer le programme
Architectural et Iconographique de St Denis.
Il envisage
très tôt d'agrandir la basilique et réunit les
sommes nécessaires à cette entreprise. Il fait d'abord
construire l'avant nef, se préoccupant tout
particulièrement de l'iconographie des portails. Il poursuit son
oeuvre par l'agrandissement du chevet, avant que les tours de la
façade ne soient achevées. Parallèlement, il
commence une historiographie Royale qui sera par la suite le propre de
l'abbaye en écrivant la vie de Louis le Gros. Mais c'est surtout
dans la pierre que s'exprime le souci de pérennité de
Suger, il s'appuie sur la pensée d'Hugues de St Victor pour
considérer l'art comme un support spirituel, sa conception de
l'art religieux, qu'il veut luxueux pour honorer Dieu, ce qui contredit
entièrement celle de St Bernard.
Suger est aussi un
homme d'Etat qui exerce une grande influence auprès du Roi de
(1112) à (1137) puis à partir de (1144). Il exerce la
régence de (1147) à (1149), lorsque le Roi part en
Croisade, il dissuade d'ailleurs ce dernier de répudier sa femme
Aliénor et de déclarer la guerre aux Anglais, la
répudiation et la guerre avec les Anglais n'interviendront
qu'après sa mort en (†1151). Cependant, entre la nouvelle
façade et le nouveau chevet subsiste la nef Carolingienne. En
(1231), l'Abbé Eudes Clément, avec le soutien de St Louis
et Blanche de Castille, décide de reprendre les travaux. Il
décide de conserver la façade et le déambulatoire
rayonnant de Suger. Mais l'harmonisation entre le choeur du
(XIIème siècle) et les nouveaux éléments
exige de transformer le choeur. Le choeur de Suger est donc
démonté jusqu'aux abaques des colonnes. Ces
dernières sont remplacées par des piles plus solides,
capables de soutenir une plus forte élévation. Les
abaques sont d'ailleurs retaillés pour permettre à des
colonnes engagées de monter directement jusqu'aux voûtes.
On recherche avant
tout une plus grande verticalité, en alignant les arcades du
triforium et les lancettes des fenêtres. On choisit de faire un
transept très large doubles bas côtés pour
répondre au besoin de la Nécropole Royale qui y a pris
place depuis le (XIIème siècle). Ce transept Gothique
Rayonnant est achevé vers (1260). A l'extérieur,
côté Nord, on loge dans le portail un tympan qui date de
l'époque de Suger vers (1160). L'édifice est
consacré en (1281). Le mélange des parties du
(XIIème siècle) et (XIIIème siècle) est réussi. La
contribution de Pierre de Montreuil, l'architecte du Croisillon Nord de
Notre Dame de Paris n'est pas toujours aussi importante que l'on croit.
Il n'a probablement pas participé à l'élaboration
du projet initial. Il est vraisemblablement l'auteur de la claire voie
des 3 travées Orientales de la nef. Après le
(XIIIème siècle), aucun travail d'ampleur n'est entrepris
sur l'église, ce qui n'est pas le cas des bâtiments
monastiques, à l'exception de l'ajout de chapelles
latérales au Nord de la nef au (XIVème siècle).
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