- Voltaire "Litéraire"
(Né à Paris le 21 Novembre (1694). Meurt à Paris le 30 Mai (†1778).
Fils de notaire, il
poursuit de brillantes études chez les jésuites du
Lycée Louis le grand. Dès (1712), entré dans la
société du Temple par l’intermédiaire de son
parrain, l’abbé de Châteauneuf,
présenté à Ninon de Lenclos, qui lui légua
une somme de 2.000 livres pour sa bibliothèque, et aux
autres habitués du Temple, il débuta sous leurs auspices,
il a très rapidement le goût des plaisirs et des
conversations brillantes. Il fréquente les salons
littéraires et la bonne société, tout en
poursuivant des études de droit.
Toutefois,
son père veut l’envoyer à Saint Domingue mais il
lui répond en écrivant une ode et une satire en vers que
sa carrière sera celle des lettres. A force, par la suite, de
faire rire tout paris aux dépends de Philippe, il doit
s’exiler à Sully sur Loire, puis goûter un an le
séjour de la Bastille (1717)-(1718). Il en profite pour terminer
sa tragédie "OEdipe", commencer le poème de La Ligue,
première version de "La Henriade".(1718), où il prend alors
le nom de Voltaire. Par la suite choyé, invité de la
société, il voyage en Hollande, pays de la
liberté, et entend bien faire ses preuves. Une dispute qui
l’oppose en (1726) au chevalier de Rohan Chabot lui vaut un
deuxième séjour à la Bastille, par lettre de
cachet. C’est à cette occasion que le chevalier,
manifestant du mépris pour ce bourgeois sans nom,
s’était vu répondre,
"Mon nom, je le commence, et vous finissez le vôtre".
A
35 ans, il jouissait déjà d'un prestige
considérable et dominait toute son époque, mais il
s'était créé de très nombreux ennemis. Il
fut plusieurs fois obligé de fuir Paris et de se cacher ; en
(1735), il se réfugia en Champagne chez Mme du Châtelet,
qui fut son amie pendant 20 ans et qui exerça sur lui une
grande influence. Voltaire rechercha passionnément d'être
reçu à l'Académie, outre la satisfaction que
pouvait y trouver, il pensait qu'elle serait un lieu plus difficilement
accessible à ses adversaires. Le parti religieux, soutenu par le
Roi, lui fit une opposition ardente, lui préférant
Marivaux, l'abbé de Luynes.
Il
s'était assuré la protection de la duchesse de
Châteauroux, qui fut insuffisante. Avec celle de Mme de
Pompadour, il fut plus heureux, admis à la cour comme
historiographe de France, et gentilhomme ordinaire de la chambre, il
multiplia les démarches auprès de ses ennemis, de Boyer,
de Languet de Gergy, de Maurepas, leur donnant des gages de son
orthodoxie en matière religieuse, désavouant les Lettres
philosophiques qu'on lui reprochait et qui, à leur apparition,
avaient eu un grand retentissement, puis avaient été
condamnées et brûlées par ordre du parlement.
Marc
Pierre D’Argenson, son ancien condisciple chez les
jésuites de Louis le Grand, devenu ministre, le rappelle
à Versailles (1744). Pendant 3 ans, Voltaire va
s’acquitter de diverses missions diplomatiques et
s’abandonner au tourbillon de la cour. Historiographe du Roi,
puis gentilhomme ordinaire de la chambre, il écrit des
opéras pour les fêtes royales. Mais, à la cour,
Voltaire se fait des ennemis, dont Mme de Pompadour. Il
fréquente alors à Sceaux la cour plus riante de la
duchesse du Maine. Dans Memnon, histoire orientale (1747),
première version de Zadig, il décrira toutes ses
mésaventures de courtisan.
Il
fut enfin élu à l'unanimité le 2 Mai (1746) en
remplacement de Jean Bouhier et reçu par son ancien maître
l'abbé d'Olivet le 9 Mai (1746) suivant. Son discours fut
uniquement littéraire et il n'y fit aucune allusion aux
questions qui auraient pu soulever des protestations, il avait pris
pour sujet, Des effets de la Poésie sur le génie des
langues. L'Académie ne lui assura pas la sécurité
qu'il avait espéré y trouver. Comme il publie sans
autorisation, une lettre de cachet l’oblige aussitôt
à s’exiler en Lorraine. Accueilli au château de Mme
du Châtelet, il y restera jusqu’en (1749).
Il voyagea en Angleterre, en Lorraine, en Prusse, en Allemagne. Il fit
un séjour prolongé à la cour de Berlin en (1750)
où il fut le commensal de Frédéric II qui lui fit
une pension de 20.000 livres ; les soupers du Roi et du philosophe sont
célèbres.
Il
se retira ensuite dans un exil volontaire à Ferney en (1758),
où il resta 20 ans. Quoique éloigné de
l'Académie, il ne cessa pas de s'en occuper dans la
correspondance qu'il entretenait avec tous les philosophes et les
littérateurs de son temps ; son influence se fit sentir, avec
des alternatives de réussite et d'échecs, en faveur de
Duclos, Marmontel, La Harpe, Condorcet, Diderot, Turgot et contre le
président de Brosses qu'il empêcha d'être
académicien. Il eut des querelles avec J.B. Rousseau,
Crébillon, Lefranc de Pompignan, Palissot, il les combattit avec
violence, il eut aussi à se défendre contre les attaques
de Roy, Desfontaines, Piron, Fréron. La querelle qu'il eut
à Berlin, avec Maupertuis avait été la cause de sa
rupture avec Frédéric. Ce dernier pourtant souscrivit
à la statue que les habitués du salon Necker avaient
décidé d'élever à Voltaire de son vivant.
En
(1760), il s’installe définitivement à Ferney,
à portée de la Suisse, prêt à s’y
réfugier à la moindre alerte. Par sa vaste correspondance
plus de 6.000 lettres de (1760) à (1778), il est en relation avec
toute l’Europe : Frédéric II, Catherine de Russie,
les Rois de Pologne, de Suède, du Danemark. Il écrit
surtout à Paris, où Thiériot, son ami de toujours
et d’Argental font jouer ses pièces, ou d’Alembert,
Helvétius, Condorcet diffusent sa prose, où Choiseul et
Turgot le protègent de leur influence. En (1778), il voulut revoir
Paris. Dès qu'il arriva l'Académie le fut complimenter
par le prince de Beauvau accompagné de 2 autres
académiciens, il proposa à la Compagnie un nouveau plan
du Dictionnaire.
L'oeuvre
de Voltaire est considérable, il aborda tous les genres,
poète il écrivit "la Henriade, la Pucelle", très
discutée, il fit jouer "Eryphile" en (1732) depuis la
représentation de laquelle les Académiciens ont leurs
entrées à la Comédie française, "OEdipe,
Zaïre, Alzire, Brutus, Mahomet, Mérope, Sémiramis,
Tancrède", etc. Historien, le Siècle de Louis XIV et
l'Histoire de Charles XII sont ses chefs d'oeuvre, ses romans les
meilleurs sont "Zadig et Candide". Il écrivit de nombreux ouvrages
philosophiques, des mémoires ou plaidoyers en faveur de Calas,
Sirven et autres victimes de l'absolutisme et de l'intolérance.
Il fit connaître en France Shakespeare et le théâtre
anglais. Voltaire devint très riche et fut le Roi
littéraire du (XVIIIème siècle), qui porte son nom.
Il
fut élu Directeur de l’Académie Française.
A 84 ans, Voltaire fait un retour triomphal
à Paris en Février (1778). C’est le 30 mars
qu’il recevra l’hommage de l’Académie
française et qu’il sera porté en triomphe par la
foule pour aller assister à la 6ème
représentation "d’Irène"
sa dernière tragédie.
Il
meurt le 30 Mai (†1778) à l’angle de la rue de Beaune et du
quai Voltaire dans l’hôtel du Marquis de Villette. Le
curé de saint Sulpice refuse de l’inhumer. Pour lui
éviter d’échouer dans un quelconque terrain vague,
un neveu de l’abbé Mignot le transporte dans un fiacre
jusqu’à l’abbaye de Scellières près de
Troyes. Il faut souligner qu’une interdiction
d’obsèques religieuses émanant de
l’évêque est arrivée juste un peut trop tard.
La
1ère cérémonie révolutionnaire qui eut
lieu le 11 Juillet (1791), fut le transfert de ses cendres au
Panthéon. Il faut noter qu’elle se déroula sans la
participation du clergé.
Son épitaphe porte ces mots.
"Il combattit les athées
et les fanatiques. Il inspira la tolérance, il réclama
les droits de l’homme contre la servitude de la
féodalité. Poète, historien, philosophe, il
agrandit l’esprit humain, et lui apprit à être libre".
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