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- abbaye de Clairvaux
- Position
* Fondation : 25 Juin (1115)
* Début construction : (XIIème siècle)
* Fin construction : (XVIIIème siècle)
* Dissolution : (1789)
* Abbaye-mère : Abbaye de Cîteaux
* Lignée de Clairvaux :
* Abbayes-filles : 78 Filles
* Style : Art Cistercien Art Classique
* Protection : Classée Monument Historique (1981), (1999)
* Inscrit : Monument Historique (1994), (1997)
- Situation
* Pays : France
* Province : Champagne
* Région : Grand Est
* Département : Aube
* Commune : Ville sous la Ferté
- Historique
Au moment de la fondation de Morimond, des pourparlers semblent être en cours pour une nouvelle fondation qui serait située sur les terres d'Hugues de Troyes, Comte de Champagne, dans le diocèse de Langres.
L'abbaye de Clairvaux "Clara Vallis, Claravallis, Clarevallis" est une des 1ères , filles, de Cîteaux, qui vit la
naissance de l'ordre Cistercien, De la même manière que pour les précédentes, Etienne Harding consulta d'abord les
traditionnelles autorités civiles et ecclésiastiques, en l'occurrence l'évêque de Langres "Josceran, Joceran, Josseran"
de Brancion (1113)-(1126) et quelques Seigneurs de la région, dont un parent de Bernard, Jobert de la Ferté
surnommé Jobert le Roux, Vicomte de la Ferté sur Aube, et surtout, le Comte Hugues de Troyes, qui octroie les
terres mêmes de Clairvaux, le Val d'Absinthe, où cette plante odoriférante poussait en abondance.
Ce don nous est confirmé par la charte de fondation du monastère, telle qu'elle nous est rapportée par Jean Mabillon en
note 24 de la lettre XXXI de St Bernard.
"Au nom de la Sainte et indivisible Trinité, commencement
de la charte du Comte Hugues, qu'il soit connu à tous présents et
à venir, que moi, Comte de Troyes, je donne à Dieu, à la Ste Vierge Marie et aux religieux de Clairvaux, l'endroit qui
porte ce nom, avec ses dépendances, "champs, prés, vignes, bois et eaux", sans aucune réserve ni pour moi ni pour mes
descendants. Ce dont sont témoins Acard de Reims, Pierre et Robert d'Orléans, hommes de guerre à mon service. Que l'on
sache aussi que Geoffroy Félonia donne le droit de pâtis sur sa terre de Juvencourt , tant dans les bois que dans la plaine,
en tout temps, si les animaux desdits Pères causent quelques dégâts, les religieux n'en paieront que le montant, sans
amende. J'ai fait toutes ces donations en présence des témoins susdits. Que l'on sache encore que le seigneur Jobert de
la Ferté, surnommé le Roux, et le Seigneur Reinaud de Perrecin ont donné, aux mêmes Pères, le droit de pâtis et l'usufruit
sur toutes leurs terres, particulièrement sur les eaux, bois et prés du domaine de Perrecin, de cela sont témoins Acard
de Reims et Robert, hommes de guerre à mon service. De plus, qu'il soit su encore que moi Hugues, Comte de Troyes, je
permets et concède aux dits Pères la libre et paisible possession de la terre et de la forêt d'Arétèle. Confirmé ces
donations, par nous Joscern, évêque de Langres, et Hugues, comte de Troyes et scellé de notre sceau et de notre anneau."
- Construction de Clairvaux
Pensé et créé en (1098), a été fondée le 25 juin (1115) par le moine
Cistercien Bernard de Clairvaux, qui a été canonisé quelques années après son décès. Le terrain dédié à l'implantation de l'Abbaye fut choisi
avec précaution. Le site
présentait un avantage de taille, il était situé à 2 kilomètres de la grande
voie Romaine reliant Milan à Boulogne. Cette route allait bientôt devenir le plus grand axe routier d'Occident, utilisée
par les marchands de l'Europe entière se rendant aux foires de Champagne. Clairvaux se trouvait ainsi au coeur de l'une
des plus importantes zones d'échanges économiques et intellectuels de l'époque. La personnalité hors du commun de l'abbé
de Clairvaux, assurément l'une des plus grandes figures intellectuelles de son époque, explique le rayonnement et l'essor
que prit rapidement le nouveau monastère Champenois.
Il fallait
de l'eau et du bois. Ce terrain comprenait ces éléments essentiels à
l'organisation d'une Abbaye Cistercienne. En effet, les Cisterciens se doivent de respecter la règle de St Benoît qui
stipule la vie en autarcie et le respect du voeu de stabilité, enfermement. De fait, l'architecture Cistercienne
tant à Clairvaux, qu'à Fontenay par exemple, répond à ces nécessités. Il y a des bâtiments de vie, bâtiments des Moines
et des Convers, des Communs, Moulins, Cuisines, et l'Abbatiale dédiée à la prière. Les bâtiments se regroupaient
autour du cloître. L'Abbaye de Clairvaux était ainsi organisée d'après les sources écrites et autres vues cavalières et
cela jusqu'au (XVIIIème siècle).
L'Abbaye possédait une quarantaine d'établissements Agricoles, Viticoles, Forestiers et
Industriels, les Convers y travaillaient alors que les Moines de Choeur assuraient les offices et la copie des manuscrits. Bientôt la réputation
de la nouvelle abbaye traverse les frontières de la Champagne. Stratège politique et homme de pouvoir avant tout, Bernard développe des relations
étroites avec le Comte Hugues et surtout le Comte Thibaud II le Grand, ces alliances lui assurent des moyens financiers
pour développer Clairvaux et ses Filles, mais aussi une place de choix parmi les Grands du Royaume, en (1131), c'est à
Bernard de Clairvaux que le pape Eugène III fait appel pour prêcher la 2ème Croisade en France.
- Reconstruction de Clairvaux
Des divers monastères construits sur le site, il ne reste que quelques
éléments. L'église Abbatiale dans laquelle reposait St Bernard, n'existe plus, démolie au début du (XIXème siècle).
Il reste par ailleurs quelques murs du 1er Clairvaux le "Monasterium Vetus" de (1115)-(1135). Il reste également le
splendide bâtiment des Convers du 2ème Clairvaux (1135)-(1708) fait aujourd'hui environ 70 mètres de long sur
15 mètres de large et comprend 3 nefs de 12 travées, et le grand cloître du Clairvaux de la Renaissance
(1708)-(1792).
De (1118), date de la fondation de
Trois Fontaines, à (†1153), date de la mort de St Bernard, l'Abbaye de
Clairvaux n'engendra pas moins de 66 Filles et 98 Petites Filles réparties entre la France,
l'"Espagne, le Portugal, l'Italie, la Suède, la Suisse, l'Angleterre, l'Irlande, la Belgique et l'Allemagne". Si dès le
(XIIIème siècle) le mouvement de fondations se ralentit, l'Abbaye comptait néanmoins à la fin du Moyen Age 80 Filles et 365 Petites Filles.
Le 1er monastère, Clairvaux I , était
constitué d'une petite chapelle carrée, avec un collatéral sur le pourtour et
surmontée d'une toiture à clocheton. Elle était reliée à un petit bâtiment affecté au Dortoir des Moines et à leur
Réfectoire. Bientôt à l'étroit à l'intérieur de cet édifice provisoire, les moines entreprirent la construction d'une
nouvelle Abbaye. St Bernard confia à son prieur, Geoffroy de la Roche Vanneau, la direction des travaux de Clairvaux II .
Grâce au soutien du Comte Thibaud II, le nouveau monastère était achevé en une (dizaine) d'années vers (1135)-(1145). La
structure de l'Abbaye correspondait à un plan type que l'on retrouve dans presque toutes les Abbayes Cisterciennes et qui
fut qualifié de "plan Bernardin". L'Abbatiale, érigée dans le style Roman, servit de modèle à de nombreux monastères de
France ainsi qu'au Portugal Alcobaça et en Angleterre Rievaulx. Illustrant à la perfection la simplicité
architecturale voulue par St Bernard, l'église se composait d'une Nef de 10 travées interrompue par un transept ouvrant
sur un choeur plat. De cette 2ème Abbaye, il ne reste plus qu'un seul bâtiment, celui des Convers composé d'un Cellier
au rez de chaussée et d'un Dortoi à l'étage.
Quelques années après la mort du fondateur
de l'Abbaye, on entreprit la construction d'une nouvelle Abbatiale. Plus qu'un
nouvel édifice, l'église de Clairvaux III était l'agrandissement de l'ancienne. Sa principale caractéristique était
l'abandon du chevet plat pour un choeur à Déambulatoire composé de 9 Chapelles Rayonnantes. En (1174), à l'occasion de la
Canonisation de Bernard de Clairvaux, des fêtes étaient célébrées dans la nouvelle Abbatiale tout juste achevée.
La construction de Clairvaux III n'est pas la seule rupture avec l'idéal primitif que l'on constate peu de temps après la
disparition de St Bernard. L'idéal Cistercien primitif était basé sur la Prière et le Travail Manuel, la 1ère
Bibliothèque de Clairvaux ne comportait que quelques livres religieux. En (1224), l'Abbaye achète une maison à Paris afin
de donner un enseignement Universitaire à ses Moines puis, en (1246), créé le Collège St Bernard où les étudiants Cisterciens préparent leur licence en Théologie.
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