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les Abbés
Extérieur -
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Intérieur
- l'Eglise
Le plan de ce
vénérable sanctuaire est une Croix Latine dont les
croisillons ou Transepts sont extrêmement courts relativement
à la longueur de la Nef, 21 mètres sur 65 , sa hauteur est
de 19 mètres. La Nef, accompagnée de bas
côtés, se partage dans sa longueur en 5 travées.
Elle a été refaite, depuis l'abbé Morard, son
1er constructeur, sous Robert II, d'abord en (1644), puis de (1820)
à (1824), et restaurée encore une fois sous
Napoléon III. Les Chapiteaux qui soutiennent les arcs
latéraux de la Nef ont été refaits pour la plupart
sur le modèle des anciens, qui sont conservés, au nombre
de 12 , dans la grande salle du Palais des Thermes.
Le
Choeur a gardé intact le style du (XIIème siècle),
époque de transition, où le cintre et l'ogive se trouvent
en présence. Au dessus du Choeur règne une galerie dont
les baies sont supportées par des colonnes presque toutes en
marbres rares et les autres en pierres, leurs Chapiteaux sont
admirés des connaisseurs, ils représentent le plus
étrange fouillis de "têtes Humaines, de Lions, de Harpies,
de branches de Feuillages et d'Oiseaux". La Nef, entre le Porche
d'entrée et le Transept, n'est éclairée que par
les hautes fenêtres percées dans le mur du Midi, tandis
que la muraille du Nord est pleine, les jours, s'il en exista jamais de
ce côté, étant bouchés par l'une des ailes
non démolies de l'ancien Cloître, qui s'applique
exactement au côté gauche de l'Eglise.
A
l'intérieur de St Germain des Prés, on voit, dans une
chapelle de gauche le tombeau du Roi de Pologne Jean Casimir Sobieski,
mort Abbé de St Germain des Prés en (†1672), dans une
chapelle de droite le tombeau d'Olivier et Louis de Castellan,
tués au service de Louis XIV, un peu plus loin, la chapelle des
Douglas, princes d'Ecosse. Une double plaque de marbre noir,
érigée en (1819) par les soins de l'Académie
Française, renferme les épitaphes de " Boileau, de
Descartes, du P. Mabillon et du P.Montfaucon", dont les restes,
recueillis par Alexandre Lenoir au Musée des Petits Augustins,
furent déposés à St Germain des Prés
après la suppression du musée.
-St Germain des Prés
Intérieur
Au cours de sa
dernière restauration, l'église entière, depuis la
voûte jusqu'aux murailles, a été peinte de diverses
couleurs, sous la direction de l'architecte Baltard, cette
décoration polychrome s'applique même aux colonnes, dont
les chapiteaux sont dorés. Tout autour du choeur et de la Nef,
Hippolyte Flandrin, le plus célèbre des
élèves d'Ingres, a peint à la cire une suite de
compositions tirées de l'Ancien et du Nouveau Testament.
Cet
artiste distingué, et pénétré de la foi
chrétienne qui guidait ses pinceaux, mourut en (†1864) avant
d'avoir complété son oeuvre en peignant les croisillons
du transept. Alexandre Hesse et Sébastien Cornu ont
achevé cette partie de la décoration
générale. Un monument en marbre blanc,
exécuté par le sculpteur Oudiné, surmonté
du buste d'Hippolyte Flandrin, a été érigé
par ses admirateurs et ses amis dans le bas côté
Septentrional, qui n'a ni fenêtres ni chapelles.
St
Germain des Prés ne possède plus un seul vitrail ancien,
les fenêtres sont garnies de verres légèrement
teintés qui n'arrêtent pas la lumière ambiante.
C'est une surprise toujours nouvelle, pour les visiteurs
habitués à voir les vitraux des églises
catholiques réfléchir les rayons colorés sur des
murailles blanches et nues, d'apercevoir l'effet inverse dans
l'église de St Germain des Prés, où les
fenêtres versent la lumière blanche sur des murailles
colorées.
- St Germain des Prés
Extérieur
A l'extérieur,
la vieille église s'annonce par un Porche mesquin, construit au
(XVIIème siècle) et surmonté d'une grosse tour
carrée. A l'étage, 2 baies cintrées du
(XIIème siècle), accompagnées de colonnes,
s'ouvrent sur chacune de ses 4 faces et laissent échapper
les vibrations de ses cloches sonores. Terminée par une haute
flèche couverte en ardoises, la tour de St Germain des
Prés, avec ses arceaux Romans, domine majestueusement cette
région de Paris, qui est née et s'est
développée sous son ombre. Un souvenir curieux s'y
rattache, le 2 novembre (1589), Henri IV, assiégeant Paris,
monta au sommet de la tour, accompagné d'un seul religieux, pour
examiner la situation de la ville, il fit ensuite le tour du
cloître sans entrer dans l'église, et se retira sans dire
un mot.
Dans
les angles du Choeur et du Transept, on aperçoit à
droite, du côté du boulevard St Germain, et à
gauche, du côté de la rue de l'Abbaye, 2 masses
carrées, s'arrêtant à la naissance de la
voûte, c'est la base des 2 autres tours, qui donnaient une
physionomie originale à St Germain des Prés et l'avaient
fait surnommer l'église aux 3 clochers. Elles ont
été détruites en (1822), sous Louis XVIII, par
économie, afin d'épargner les frais de leur
restauration, et si on les a laissées subsister dans leur partie
inférieure, c'est qu'elles ont paru nécessaires comme
appui de l'église.
Le
côté Nord de celle ci est isolé par une rue dite de
l'Abbaye, ouverte en l'an (VIII) à travers le magnifique
cloître dont il ne subsiste plus que l'aile droite,
appuyée à l'aile gauche de l'église. Au bout de la
rue de l'Abbaye, derrière le choeur de l'église,
s'élève le palais Abbatial construit vers (1586) par le
Cardinal de Bourbon. On admire son imposante façade, en briques
et pierres, décorée de refends, de pilastres et de
frontons, au sommet du pavillon de gauche, une femme assise tient un
écusson aux armes du fondateur.
Le
palais Abbatial est habité depuis longtemps par l'industrie
privée. Au droit du palais Abbatial, une courte et large rue
descend de la rue de l'Abbaye à la rue Jacob. Ouverte en (1699),
elle porte le nom du cardinal de Fürstenberg, qui fut Abbé
de St Germain des Prés. Elle était encadrée
à l'origine par les communs du Palais. La grande maison du
Numéro 6 en conserve la livrée architecturale, briques
et pierres. Habitée par des artistes, et renfermant des ateliers
spacieux, elle a vu mourir le grand peintre Eugène Delacroix.
L'aile
Occidentale du cloître renfermait la bibliothèque de St
Germain des Prés, la plus considérable de Paris en ce
temps là, et qui était ouverte au public.
Commencée par le P. du Breul, l'historien des Antiquités
de Paris, elle avait reçu par dons testamentaires les
bibliothèques du médecin "Noël Vaillant, de
l'abbé Baudran, de l'abbé Jean d'Estrées, de
l'abbé Renaudot, du chancelier Séguier, du cardinal de
Gesvres, du conseiller d'État de Harlay, et de M. de Coislin",
l'ensemble de 100.000 volumes imprimés et 20.000
manuscrits, ont été versés à la Bibliothèque nationale.
De
l'autre côté du palais Abbatial, en marge du boulevard St
Germain, sur la face Occidentale de la place Gozlin, s'élevait
la prison de l'Abbaye, témoin des massacres du 2 septembre
(1792), avant la Révolution, elle était
particulièrement affectée aux gardes Françaises,
plus lard, elle reprit cette destination,
généralisée aux soldats de toutes armes,
jusqu'à l'époque où les anciens bâtiments du
couvent du Bon Pasteur, rue du Cherche Midi, furent convertis en prison
militaire. Devant la prison de l'Abbaye s'élevait le pilori,
signe visible de la justice Seigneuriale qui appartenait aux
Abbés sur tout le bourg St Germain, et devant le pilori
s'ouvrait la rue de la Foire, devenue rue de Bissi, aujourd'hui rue
Montfaucon.
- La Révolution
La Révolution
Française supprima l'Abbaye. Une partie des massacres de
Septembre eurent lieu dans la prison. La nouvelle de l'arrivée
des troupes des Rois de toute l'Europe pour écraser la
révolution Parisienne provoqua une émeute contre tous les
suspects présumés antirévolutionnaires. Là
périrent "Montmorin, Reding, Rulhières, Maillé,
Rohan-Chabot, St Marc, Maussabré, etc..." Des religieux et des
nobles, en tout 200 personnes. Dans l'église devenue
vide, on entreposa du salpêtre. Celui ci finit par exploser. Le
salpêtre projeté sur 2 tours entraîna leur
démolition en (1821). Il n'en reste plus qu'une.
En
(1803), l'église est rendue au culte et au cours des
années qui suivent, elle menace alors de tomber en ruines au
point qu'on envisage de la démolir. De (1819) à (1823), la
nef de l'église est condamnée pour raison de
sécurité. Grâce à l'active campagne de
sauvegarde menée par Victor Hugo et par le Curé de la
paroisse, l'église et la palais Abbatial, rue de l'Abbaye, sont
restaurés au (XIXème siècle) par l'architecte
Goddle alors que le peintre Hyppolite Flandrin couvre la nef de
compositions murales.
Le
bâtiment est devenu ensuite une église Paroissiale. Le
quartier qui entoure l'Abbaye est devenu célèbre alors
que son Abbaye fondatrice et ses dépendances ont progressivement
disparues. L'église St Germain des Prés est aujourd'hui
la plus ancienne église de Paris.
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