Glossaire -
Biographies
Ghuilhem 1 -
Chronologie -
les Abbés
Intérieur -
Extérieur
- St Guilhem le Désert
- Présentation
* Culte : Catholique Romain
* Type : Abbaye
* Début de la construction : (804)
* Protection : Classé Monument Historique (1840)
* Protection : Patrimoine Mondial (1998)
- Situation
* Pays : France
* Région : Occitanie
* Arrondissement : Montpellier
* Département : Hérault
* Ville : Saint Guilhem le Désert
- l'Abbatiale de Gellone
Ce
n’est ici qu’une immensité de pauvres
terres et rocailles, collines et longs plateaux. Les forêts
giboyeuses, les nombreuses cavernes, les cours d’eau
poissonneux ont été des
éléments indispensables à la vie des
hommes qui vont évoluer sur cette terre et vont en laisser
de nombreuses traces, Dolmen de la Rigoule, Menhir de Lacan. Au
(IIIème siècle) avant Jésus Christ,
l’arrivée des tribus Volques puis celle des
légions Romaines en (118) avant J.C. marquent la
fin des occupations anciennes. (IX siècles) plus tard,
dans le val de Gellone où l’homme était
sédentarisé depuis longtemps, Guilhem fonde
l’Abbaye de Gellone.
- Homme de guerre, de Dieu, ou de légende
Guilhem
est la forme Romane du
nom Franc Whilhelm, composé de Whil la
volonté et de helm la tête
casquée. Guilhem naît en (752)
élevé avec les enfants de Pépin le
Bref
. Prince Carolingien, cousin Germain de Charlemagne, et petit fils de
Charles Martel, il est nommé vice Roi d’Aquitaine
en (790), auprès de Louis le Pieux qui
n’est alors âgé que de 12 ans. Ce
sera le point de départ de la vie publique de Guilhem, qui
consacrera les 13 années suivantes à
conforter les frontières du royaume de Charlemagne. Bien
plus qu’un simple administrateur, Guilhem
s’imposera comme l’un des plus valeureux guerriers
de son temps. La campagne militaire qu’il mena contre les
Sarrasins le rendra célèbre en
délivrant la région de Don Juan redoutable
Sarrasin, il le transperce d'un seul coup d'épée,
elle aboutira en (803) à la prise de Barcelone et
à la constitution de la marche d’Espagne.
Quoiqu’il en soit, cet
épisode s’inscrit comme le plus important de sa
carrière militaire, il fut aussi le dernier car,
à son issue, Guilhem choisira de déposer les
armes. Il accompagne Charlemagne à Rome, qui se voit
remettre une relique. Charlemagne offrira ensuite cette relique
à Guilhem qui la déposera dans l'abbaye. Cette
relique exposée dans la crypte est portée en
procession chaque année le 3 Mai. Ayant perdu sa femme il
aspire à la solitude. C’est dans le silence du val
de Gellone, qu’il
fonde un monastère du nom de St Sauveur en (804).
Auprès de laquelle est venu se blottir le village de
St Guilhem le Désert. Guidé dans son
cheminement par St Benoît d’Aniane, fondateur en
(782) d’un important monastère à Aniane
et réformateur de la règle
Bénédictine Concile d’Aix la Chapelle
(815). Joyau de l'art Roman, ce sanctuaire fondé au
début du (IXème siècle), est l'un des
plus importants foyers spirituel et culturel du Languedoc,
bénéficiant à travers les
siècles du rayonnement de son Saint fondateur et de la
présence en ses murs des trésors qu'il y abrita.
Il est aujourd'hui, inscrit au Patrimoine Mondial par
l'U.N.E.S.C.O., au titre des Chemins de St Jacques de Compostelle en
France.
- Les Origines
La
fondation de
l’Abbaye de Gellone s’inscrit dans le contexte
historique et religieux de la région. La Septimanie
région de la Gaule, occupée par les Wisigoths
puis par les Musulmans est conquise par les Francs au début
du (VIIIème siècle). Cette conquête est
marquée par la victoire de Charles Martel
grand père de Guilhem, à Poitiers, en (732), qui
ouvre aux Francs la voie de la Méditerranée.
Ainsi, la Septimanie voit fleurir un grand nombre de
monastères fondés par de grands Seigneurs qui
participent à la construction de l’Empire,
contribuant à son unité politique,
économique et sociale. Cependant, lorsque Guilhem fonde en
(804), l’abbaye Bénédictine de Gellone, sa démarche
n’est pas seulement celle d'un homme de pouvoir mais celle
d’un homme en quête de Dieu, habité
d’une foi profonde. En (806), Guilhem fera
d’ailleurs de Gellone, son lieu de retraite et il y mourra
sous l’habit monastique le 28 Mai (†812).
A sa mort, Guilhem, en signe d’humilité demandera
à être enterré à
même le sol, ce n’est qu’au
(XIIème siècle), que le corps de Guilhem devenu
St Guilhem sera transféré dans un sarcophage
antique de marbre et installé dans le choeur.
Au travers de la Geste de Guilhem
d'Orange, composée du (XIème siècle) au
(XIIIème siécle), les troubadours ont
célébrés Guilhem aux
différents moments de sa vie et contribuèrent
à la renommée de Gellone et de son
héros fondateur. Au début du (Xème
siècle), alors que, Guilhem, est devenu St Guilhem, son
culte se développe et l’Abbaye devient un
véritable lieu de pèlerinage. Les
fidèles, notamment les pèlerins de St Jacques de
Compostelle viennent se recueillir sur son tombeau mais aussi
vénérer la relique insigne de la Croix du Christ
qu’il avait emporté dans sa retraite.
C’est dans ces conditions qu’au début du
(XIème siècle), l’Abbé
Pierre 1er entreprend la reconstruction de l’Abbaye.
Pur symbole du 1er
Art Roman Languedocien, l’Abbaye ne fait
qu’augmenter son prestige et ses richesses, notamment
grâce aux dons des pèlerins.
- L'église Abbatiale en 1822
L’Abbaye
est
indissociable à la vie de St Guilhem le Désert,
le clocher, le chevet, les
hauts murs accrochent le regard que l’on se
promène dans les rues
intérieures du village, dans le "Grand Chemin du Val de
Gellone" ou dans les chemins qui descendent de la Séranne et
des Causses, de la sorte, on en fait le tour avant de la visiter. Vous
découvrirez la façade Occidentale de
l’Abbaye, qui se compose d’un imposant Clocher Porche du
(XIIème siècle) et (XVème siècle) et du
Réfectoire. Le porche
donne accès au Narthex, espace carré,
voûté d’ogives, lieu de passage
symbolique entre le monde profane l’extérieur et
le monde sacré l’église. La
présence de bancs de pierre atteste de la fonction
1ère de ce vestibule qui aurait pu servir
d’abri pour les Pèlerins.
Le Portail en plein cintre donne
accès à l’intérieur de
l’église et s’ouvre sur la Nef longue
de 23 mètres, large de 5m,50 , haute de
18 mètres, flanquée de 2 bas
côtés, dont les proportions
élancées en font une des plus belles
réussites de l’architecture Romane
Médiévale. Les murs et les piliers
Cruciformes massifs sont appareillés en pierre froide alors
que la voûte en berceau est construite en Tuf, avec arcs
doubleaux de pierre froide. L’absence de
décoration, la pureté des lignes
caractérisent l’architecture intérieure
de l’église. Cette sobriété
est encore accentuée par l’obscurité de
l’édifice qui n’est
éclairé que par de hautes fenêtres.
Cependant, dans l’axe de la Nef, au dessus du Choeur, 2
ouvertures circulaires symboles du Soleil et de la Lune qui encadrent
une ouverture en forme de Croix font entrer le soleil Levant. Le Choeur
ou Abside est ici très large 11 mètres et
éclairé par 3 importantes fenêtres.
Composé d’une voûte en Cul de Four, son
mur de fond circulaire est occupé par une série
de 7 arcs qui reposent sur des colonnes aux chapiteaux simplement
Epannelés. Dans le choeur est installé un
maître autel Baroque datant de (1770). Et aussi une simple
chapelle à droite du Choeur.
Du choeur par des passages
voûtés, larges de 2 mètres, on
accède aux Absidioles latérales
parallèles à l’Abside. Des fouilles
réalisées dans les années 60
par les Monuments Historiques ont permis de mettre à jour
une Crypte. Cette
construction de plan rectangulaire, aux murs très
épais, bâtis en Tuf serait un vestige de
l’église Carolingienne, qui fut fondée
en (804) par Guilhem. C’est au (XIème
siècle), au moment de la reconstruction de
l’Abbaye, que cet Oratoire est transformé en
crypte. La présence de cette Crypte justifie
l’ampleur de l’Abside, les bâtisseurs du
(XIème siècle) l’ayant
préservée et intégrée dans
la nouvelle construction en raison de son caractère
sacré, à l’origine, cet Oratoire devait
héberger la précieuse relique de la Ste Croix du
Christ offerte à Guilhem par Charlemagne.
- La Décadence en 1821
Malgré cette
abondance,du (XIVème siècle) au (XVIème
siècle), l’Abbaye va connaître une
succession de faits qui vont entraîner son déclin
progressif. Le 1er coup porté est
l’introduction de la Commende, l’Abbé
n’est plus élu par les moines de la
communauté, mais nommé par le Roi qui le choisit
parmi les membres du Haut Clergé. Ces Abbés qui
cumulent plusieurs fonctions négligeront
l’entretien de l’édifice et la
discipline monastique.
Pendant les guerres de religion en
(1569), l’Abbaye est prise et pillée par les
Protestants et certaines sculptures
furent détruites. A la suite de cet
événement, il fallut vendre une grand part du
mobilier et du temporel pour subvenir aux frais de
réparations, mais aussi pour payer une garnison, en (1570).
(I siècle) plus tard, malgré de nombreuses
réparations, le monastère se trouve dans un
état de délabrement avancé. En
réaction, les moines feront appel à la puissante
congrégation de St Maur qui aura pour mission de restaurer
la vie monastique et qui effectuera de grands travaux, sauvant ainsi
les bâtiments de la ruine totale.
En (1783), l’Abbaye est
rattachée à
l‘Evêché de Lodève, perdant
ainsi toute son indépendance. Les moines de St Maur
occuperont le monastère jusqu’à la
Révolution, la communauté est alors
réduite à 6 moines. En (1790),
l’institution monastique est supprimée et le
monastère, à l’exception de
l’église qui devient paroissiale, est vendu parmi
les Biens Nationaux. Une filature de coton, une tannerie, plusieurs
maisons privées sont installées dans les
bâtiments Conventuels autour du cloître, qui sert
alors de carrière de pierres.
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