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- Histoire dans le temps de l'Abbaye

L'Abbaye devint Bénédictine au milieu du (VIIème siècle) après la mort vers (†645) de Ricarius ou Riquier, converti au Christianisme sous le règne de Dagobert 1er (629)-(639) par 2 moines Irlandais, Caïdoc et Frichor, ou Frigor, dit aussi Adrianus. Au (IXème siècle), sous l'Abbatiat d'Angilbert (790)-(814), gendre de Charlemagne, l'Abbaye est un centre culturel, intellectuel et religieux important. L’époque Carolingienne, St Riquier est un très important foyer intellectuel Bénédictin qui rayonne sur tout l’Occident Chrétien et commande l’Ouest de l’actuel département de la Somme. L’Abbaye est ravagée par les invasions Normandes, c’est à l’époque un imposant édifice, comme l’attestent les fouilles archéologiques menées depuis plus de 20 ans. Ruinés par les invasions Normandes de (881), les bâtiments sont restaurés au (XIème siècle) et une crypte hors oeuvre est édifiée à l'Est du choeur par Gervin I (1045)-(1071).

Mais en raison de sa fragilité, tout l'édifice doit être reconstruit par Gervin II (1071)-(1097). On conserve une idée de son aspect grâce au dessin de la chronique d'Hariulf. (1088)-(1092), gravé au (XVIIème siècle) par Paul Petau (1612) et Mabillon (1673). Autour d'une cour trapézoïdale, se dressaient 3 églises, l'Abbatiale St Sauveur St Riquier, l'église Ste Marie, tous les Apôtres et St Benoît. 3 grandes tours, celles du Sauveur et de St Riquier sur l'Abbatiale et la tour Ste Marie dominaient l'ensemble. En (1131), Hugues Campdavesne, Comte de St Pol, incendie l'abbaye qui est alors réparée sous l'abbé Anscher de la Ferté.

Dans la 2ème moitié du (XIIIème siècle), Gilles de Machemont, Abbé de St Riquier (1257)-(1292) entame une nouvelle campagne de construction à partir du transept. L'édification du choeur, du déambulatoire, de la chapelle St André, consacrée en (1274) par Pierre de Noyon, Evêque d'Arras, de la chapelle de la Vierge et la chapelle St Laurent dans laquelle reposera le prélat à sa mort, mais aussi celle du cloître et de la Salle Capitulaire appartiennent à la même époque. Il est probable que les successeurs de Gilles de Machemont ont poursuivi pendant un temps cette entreprise avant que la Guerre de (100) ans ne vienne en entraver le déroulement. Le siège de la ville par Philippe Le Bon en (1421) avec la mise à sac de la ville à l’occasion des affrontements entre Bourguignons et Armagnacs, puis incendiée en (1475) par Louis XI en représailles de ses sympathies pour les Bourguignons par exemple,

- Pierre le Prestre

C'est sous Pierre le Prestre (1457)-(1478) que l'église est dallée et décorée. L'abbé se fait édifier un Enfeu dans la chapelle de la Vierge et fait peindre les "Voûtes des Miracles de Notre Dame". Il fait également construire à partir de (1473) son palais Abbatial, en face de la façade Occidentale de l'église, et effectuer quelques réparations aux bâtiments Conventuels mais en (1475), les troupes de Louis XI incendient la ville et l'abbaye pour punir l'alliance des habitants de St Riquier avec Charles le Téméraire. Pierre Le Prestre passe alors marché avec 3 maîtres maçons originaires d'Abbeville, Philippe de Bernay, Jean Le Febvre et Jehan Panier pour refaire ou restaurer le clocher de la façade Occidentale avec une flèche charpentée et couverte d'ardoises.

Pierre le Prestre ayant été chassé par le retour de Louis XI à la mort du Duc de Bourgogne, son successeur, Eustache le Quieux (1478)-(1511), entame une campagne de travaux confiés à l'architecte Nicolas Lesveillé. Jusqu'en (1511), et malgré un nouvel incendie en (1487), les Chapelles Rayonnantes sont renouvelées, et partiellement les voûtes du déambulatoire. La salle du trésor est également construite ainsi que la Nef, dans ses 4 travées Orientales, et certains bâtiments Conventuels comme la Salle Capitulaire. En (1507), l'Abbé commande des stalles à Adam d'Obellemer, Bernard le Barbier et Alexandre de Heudebourg, dit Huet, celui là même qui réalise entre (1508) et (1519) celles de la cathédrale d'Amiens. Mort accidentellement sur le chantier qu'il dirigeait en (†1539), Eustache le Quieux ne verra pas aboutir son projet. Thibault de Bayencourt (1511)-(1536), son successeur, fait élever les 2 dernières travées Occidentales de la Nef et des bas côtés et procède jusqu'en (1536) au rhabillage de l'ancienne tour Occidentale. Après avoir cédé la commende de l'Abbaye 2 ans plus tôt à Claude Dodieu, Evêque de Rennes et confesseur de François Ier. qui donnent à l’Abbatiale son aspect actuel et notamment sa façade Gothique Flamboyant

- Montmorency

Lors de la campagne de Montmorency, en (1554), l'Abbaye est à nouveau dévastée par les troupes de Philippe II et l'église est incendiée à l'exception de la chapelle de la Vierge et des 2 chapelles voisines dédiées à St Pierre et à st Riquier. Bientôt, les grandes voûtes de la nef et du choeur, privées de couverture, s'effondrent tandis que celles du transept restent intactes.

Entre (1616) et (1629), avec l'Abbé Commendataire Henri de la Chastre, on couvre en tuiles l'aile Est du cloître (1616), le transept (1625) et les bas côtés (1629) pour la somme de 8.000 Livres. C'est également à cette époque que le mur d'enceinte de l'Abbaye est reconstruit (1620) et le bâtiment abritant le dortoir commencé.

L'Abbaye décline elle ne s’en serait pas relevée si Charles d’Aligre (1645)-(1695), et la réforme Mauriste n’avaient réinvesti les bâtiments dans la 2ème moitié du (XVIIème siècle), et ne retrouve une certaine prospérité. Le nouvel Abbé se fait construire un logis Abbatial, dans le prolongement Sud du précédent. En (1665), la charpente, la toiture et certainement aussi les voûtes du choeur sont rétablies pour la somme de 13.600 Livres. Peu après, c'est au tour de la nef d'être couverte. A la fin du (XVIIème siècle) et au début du (XVIIIème siècle), les bâtiments Conventuels sont reconstruits vraisemblablement sur les bases des plans exécutés par Dom Denys Plouvier. Une vue du "Monasticon gallicanum", recueil de planches topographiques des monastères de l'ordre de St Benoît et de la congrégation de St Maur, nous en conserve le souvenir.

Le 19 Mars (1719) cependant, un incendie ravage tous les bâtiments conventuels, y compris le chartrier et la bibliothèque. L'ensemble est rapidement réparé au cours de la 1ère moitié du (XVIIIème siècle). Après la révolution, l'Abbaye est vendue en (1791) comme bien national, puis rachetée en (1822) par l’Evêché d’Amiens afin d’y installer un petit séminaire. L'église devient paroissiale le 12 Novembre (1791), après son achat par l'abbé Callé pour la somme de 4.575 francs. Son mauvais état est accru par la tempête du 18 brumaire an (XI) et les travaux deviennent urgents. Après (1820), l'aile est du cloître est détruite ainsi que la Salle Capitulaire attenante. A la même époque (1819)-(1822), les travaux dirigés par l'architecte départemental François Auguste Cheussey portent sur les arcs boutant de la face Sud entièrement refaits et dépouillés de leurs arcatures flamboyantes.

- Monument Historique

En (1840), l'église est classée Monument Historique et soigneusement restaurée à partir de (1843). Les architectes se succèdent, Jean Herbault, Maximilien Lion et Daniel Ramée. De (1845) à (1847), les travaux portent essentiellement sur les fenêtres de la nef et le portail Sud de la façade. Selon les termes mêmes d'un rapport de Daniel Ramée, daté du 20 Juillet (1847), on consolide la partie Septentrionale de la façade Ouest du haut en bas, le chaperon rampant, le clocher supérieur d'angle, celui du contrefort, la partie supérieure, une partie de la balustrade, et enfin le portail gauche.

A la suite de désaccords avec la Commission des Monuments Historiques, Ramée est dessaisi du chantier et Aymar Verdier lui succède. Ce dernier, guère plus présent, est remplacé à son tour par Natalis François Daullé, architecte en chef du département de la Somme. Vers (1860)-(1861), sans que l'on puisse préciser les travaux effectués, les frères Duthoit interviennent sur les bâtiments Abbatiaux et la chapelle du petit séminaire et réalisent sans doute des sculptures pour la façade. Cette dernière est laissée de côté entre cette date et (1938) et l'intérêt des restaurateurs, Eugène Danjoy (1891)-(1905), Jean Marie Hardion (1906), Henri Deneux (1907-1914) et Moreau (1922)-(1943) se porte avant tout sur les questions de stabilité ou d'écoulement des eaux. De (1909) à (1910), sous la direction d'Henri Deneux, les couvertures du déambulatoire et des chapelles rayonnantes sont remplacées par des terrasses en ciment, mode de couverture qui s'étendra ensuite aux bas côtés en (1911).

- Hopital et Musée

Elle sert d’hôpital militaire pendant les 2 Guerres Mondiales, avant d’accueillir, en (1953), la congrégation des Frères Auxiliaires du Clergé. Acquise en (1972) par le Département de la Somme, elle se compose actuellement d'une Abbatiale de style Gothique Flamboyant, et de bâtiments Abbatiaux datant de la fin du (XVIème siècle), entourés d'un parc agréable. Le Musée Départemental de St Riquier est installé dans les bâtiments de l’Abbaye du (XVIIème siècle) située à proximité de l’Abbatiale. Le Musée de la vie Rurale en Picardie, on peut y découvrir les outils, matériels et ateliers artisanals. Un dépôt du Musée National des Arts et Traditions Populaires illustre l’importance qu’ont pu avoir la vigne et le vin en Picardie.

Dans le parc, provenant d'Omécourt Oise, 2 Granges Picardes, classées Monuments Historiques, ont été reconstruites à l'identique avec leurs matériaux traditionnels, et qui s’anime début Juillet au son d’un Jazz sur l’herbe.