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- Abbaye de Saint Riquier
- Présentation
* Culte : Catholique Romain
* Type : Abbatiale
* Rattachement : Diocèse d'Amiens
* Début des travaux : (625)
* Fin des travaux : (XVIIème siècle)
* Style : Gothique et Gothique Flamboyant
* Protection : Classé Monument Historique (1840)
- Situation
* Pays : France
* Province : Picardie
* Région : Hauts de France
* Canton : d'Ailly le Haut clocher
* Arrondissement : d'Abbeville
* Département : Somme
* Ville : Saint Riquier
- Historique
Fondée au
(Vème siècle) sur le tombeau de St Riquier, l'abbaye
Bénédictine est le prototype des Abbayes Carolingiennes
et la plus importante de l'époque. St Riquier, autrefois
appelé "Centule - la ville aux Cent tours", est une ancienne
cité monastique qui s’est développée autour
du monastère fondé au (VIIème siècle) par Riquier,
propriétaire terrien converti au Catholicisme qui
évangélisa le Nord de la France. L’abbaye connut
son apogée à l’époque de Charlemagne et
comptait, en l’an (800), plus de 300 moines et une école
réputée.
Au
Moyen Age, Centule prend le nom de St Riquier en raison de la
ferveur des pèlerinages aux reliques du Saint, mais les
habitants conservent le nom de Centulois. Longtemps ville
fortifiée du Royaume de France, dont elle possède les
armes, St Riquier a subi de nombreuses invasions et destructions. Elle
constitue un des plus beaux monuments Gothique Flamboyant dans la
Somme. La masse imposante et l’extraordinaire profusion
ornementale de sa façade saisissent le visiteur qui ne
s’attend pas à une telle richesse dans un bourg comme
St Riquier. Après l'époque de Charlemagne, le
rayonnement culturel de St Riquier déborde largement les
frontières du St Empire Romain Germanique.
Entourée d'une
ville dont on dit qu'elle aurait eu près de 15.000 habitants,
l'Abbaye devint l'une des places les plus importantes du St Empire.
L'église Abbatiale construite à l’emplacement de
l’église Carolingienne détruite par les invasions
Normandes et les incendies, cet édifice du (XIIIème
siècle) est l’oeuvre de restauration de 4
abbés entre (1257) et (1536) et a connu les différentes
étapes du Gothique. Longue de 96 mètres, large de 27
mètres et haute de 50 mètres, elle possède une
façade de style Gothique Flamboyant du (XVème
siècle).
La
façade, qui date du (XVIème siècle),
présente la double particularité d’être
dominée par une unique tour Centrale qui
s’élève à 50 mètres et
d’être dépourvue de fenêtres, ce qui a permis
un incroyable déploiement de statues enchâssées
dans un réseau dense d’arcatures et de lignes qui rappelle
la chapelle du St Esprit et la Collégiale St Vulfran. Le tympan
central représente l’arbre de Jessé. Il est
couronné par une statuaire représentant la
Trinité, 2 abbés et les Apôtres. Encore plus
haut, on remarque le couronnement de la Vierge, St Michel, Adam, Eve,
Moïse et Elie. Avec les 2 portails latéraux, c’est
au total près d’une cinquantaine de statues en pied qui
anime la façade et domine la place dans une étonnante
relation de continuité avec le visiteur.
- Configuration de l'Eglise
L'église
Abbatiale, s'organise en 3 parties, des contreforts contre butent
les murs extérieurs des collatéraux ainsi que les angles
de la tour. Les 2 tourelles d'escalier montent le long de ces
derniers en prenant un peu sur les 2 ailes. Le décor
sculpté, dans un style Flamboyant et exubérant, semble
envahir la partie centrale, dépourvue de fenêtres, selon
des procédés que l'on retrouve à St Vulfran
d'Abbeville et à la chapelle de Rue. La densité des
statues fait de la façade de St Riquier un véritable
théâtre à l'usage des fidèles où la
volonté didactique de donner à voir et à
comprendre s'efface parfois derrière la logique de la
composition. Ces sculptures de la façade ont été
réalisées essentiellement sous Thibault de Bayencourt
entre (1511) et (1536) lorsque l'ancienne façade fut
remplacée par celle ci.
La
voussure du portail Nord est ornée de 6 groupes difficiles
à identifier avec précision en raison de l'état
dégradé de la pierre, mais l'on remarque, sur le
piédroit côté Sud une statue, sans doute refaite
à une date inconnue, d'un St Gilles reconnaissable à sa
robe d'ermite et à la Biche qu'il caresse. Il semble
également que la statue aujourd'hui disparue qui ornait
l'accolade représentait St Eustache, dédiant ainsi cette
partie de la façade à la chasse qui constitue encore
aujourd'hui une activité importante du lieu. Le portail central
était à l'origine divisé par un trumeau que
l'abbé d'Aligre fit supprimer. Chacun des piédroits,
supportant les 2 voussures à double ressauts, est orné
d'une statue monumentale difficile à identifier. Dans les
voussures, en 12 groupes, est racontée la légende de
St Riquier. Sur la gauche, le piédroit présente un
personnage en costume Princier, portant le collier de St Michel, et,
vers l'intérieur, un Abbé Bénédictin tenant
un livre fermé. Sur la droite, les positions sont
inversées, un Abbé Bénédictin tenant une
crosse et un livre précède un homme en costume civil
d'une grande richesse, peut être St Riquier avant sa conversion.
Le tympan est
coiffé de la grande accolade qui couronne le portail central.
L'on y trouve une représentation de la Trinité où
Dieu le Père est assis avec, devant lui, le Christ en Croix et
le St Esprit sous la forme d'une Colombe, autrement dit un trône
de Gloire. De part et d'autre de l'accolade, se tiennent les 2
Abbés auxquels nous devons une grande partie de l'église
actuelle, Eustache le Quieux et Thibaut de Bayencourt, tous 2
agenouillés et priants. Puis, à droite et à
gauche, se dressent les statues monumentales des 12 Apôtres
rangés sur 2 lignes sous des dais, St Pierre avec ses Clefs,
St Jacques le Majeur avec le Bourdon et le Chapeau à Coquille
des Pèlerins, St Riquier était au Moyen Age une
étape vers St Jacques de Compostelle, St Jean tenant un Calice
d'où sort un Serpent, St Matthieu et sa Hache.
Au
registre supérieur, un Gâble renferme un groupe
représentant le Couronnement de la Vierge Marie est
agenouillée entre le Père et le Fils et 2 Angelots
tiennent au dessus de sa tête une Couronne Royale dominée
par le St Esprit en forme de Colombe. Enfin, on ne peut parler du
tympan sans évoquer le majestueux Arbre de Jessé. Cette
Iconographie, apparue au (XIIème siècle) et qu'il faut
mettre en relation avec le culte Marial, orne dès (1225)-(1235) le
portail de la Vierge à la cathédrale d'Amiens. Au centre,
Jessé est endormi dans un fauteuil d'où partent les
rameaux de l'arbre à travers lesquels sont disposés les
ancêtres de la Vierge et de l'Enfant Jésus.
L'étage
supérieur de la tour est orné de l'Archange St Michel qui
terrasse le Démon. Contre les piédroits se tiennent,
à gauche, Adam et Eve, et à droite, Moïse et David.
De part et d'autre du portail central, de grandes figures
surmontées de dais et de pinacles sculptés, occupent
3 par 3 les contreforts qui étayent le clocher, dont 6
évêques, au registre supérieur, St Nicolas et les
3 enfants dans le Saloir, St Vigor et ses Serpents.
Sur
la 2ème rangée, les Pères de l'Eglise, St
Ambroise, St Augustin, St Jérôme, et St Grégoire le
Grand. Au portail Nord, on reconnaît St Gilles,
considéré comme l'un des fondateurs de l'ordre des
Bénédictins avec la Biche Miraculeuse. Le portail Sud,
lui aussi, est agrémenté de beaux décors
sculptés. Sur les piédroits, on croit reconnaître
Ste Geneviève ou Ste Marthe drapée d'un ample manteau et
portant un Bénitier mais sans la Tarasque. Les 6 groupes du
cintre, quant à eux, relatent des scènes de vie de la
Vierge comme la de Marie ou encore l'Annonciation. Sur
le contrefort extérieur, l'on peut encore rencontrer l'Education
de la Vierge où Ste Anne apprend à lire à Marie.
Les vantaux des portes datent de la fin du (XVIIème
siècle), de l'époque de l'abbé d'Aligre.
- l'Intérieur
A
l’intérieur, le style est plutôt classique, dans les
boiseries, les grilles et la décoration en marbre du
(XVIIème siècle) sous l’influence de
l’abbé Charles d’Aligre. On peut également y
admirer les tableaux de peintres du (XVIIème siècle),
Jouvenet, Bon Boullongne, Hallé, ainsi que la salle du
Trésor, où est contée, lors de visites
guidées, l’une des plus extraordinaires légendes du
Moyen Age, "le Dit des 3 morts et des
3 vifs".
Comparé à la façade, l’intérieur de
l’édifice pourrait paraître sobre. Il surprend par
ses imposantes dimensions et la richesse de sa décoration
apparaît bien vite dès lors qu’on ne pense plus
à la façade.
Long
d’environ 96 mètres, l’édifice
s’organise autour d’une large nef de 5 travées
complétées par celles du porche de la façade et
d’un transept saillant
du (XIIIème siècle) au (XVème siècle). Au delà,
dans l’espace qui était réservé à la
communauté monastique, s’élèvent 2
travées de choeur du (XIIIème siècle) au (XVème
siècle) de largeur inégale terminées par une
abside ouverte par 5 grandes arcades, délimitant autant de
Chapelles Rayonnantes.
L'ensemble
est baigné par une très belle lumière et richement
meublé et décoré. On remarquera notamment le
cordon feuillagé qui sépare les 2 niveaux de la nef,
les tribunes finement sculptées du transept du (XVIème
siècle) et l’admirable buffet d’Orgue du
(XVIIIème siècle) sous lequel prend place la scène
du festival de musique. Au hasard de la déambulation,
apparaît une riche statuaire, des fonds Baptismaux de style
Renaissance, des stalles du (XVIIème siècle), et des
toiles dans les chapelles signées Coypel, Lépicié,
Hallé. La salle dite de la trésorerie est
décorée de peintures murales du (XVIème
siècle) et conserve de nombreuses pièces dont un Christ
Byzantin du (XIIème siècle).
Souvenir de la puissance de St Riquier,
l’abbaye des (XVIIème siècle) et (XVIIIème siècle) abrite actuellement un "Musée de la Vie Rurale".
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