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Glossaire - Biographies
Photos - Statues

- Dom Guéranger
(1805-†1875)

Né à Sablé, le 4 Avril (1805). Issu d’une famille de la petite bourgeoisie, Prosper Guéranger avait souvent, dans son enfance, pris Solesmes comme but de ses promenades. Il aimait le charme de l'église et des Saints de pierre. Sous l’influence des doctrines ultramontaines de Félicité de Lamennais, il entre au petit séminaire en (1822) Ordonné prêtre en (1827).

- Mère Cécile Bruyère 1845-†1909)

Les vocations féminines se présentent à leur tour et amènent Dom Guéranger à fonder, en (1866), Ste Cécile de Solesmes, monastère appelé à un rapide développement sous la direction de sa 1ère abbesse, Mme Cécile Bruyère. Celle ci avait été dirigée dès son enfance par l'Abbé de Solesmes elle se voudra toute sa vie la gardienne fidèle de sa pensée.

Solesmes a vivifié d'autres familles religieuses. Les fondateurs de la Congrégation bénédictine Allemande de Beuron se sont formés près de dom Guéranger. Dom Leduc, Moine de Solesmes, est le fondateur, à Angers, de la congrégation des "Servantes des Pauvres", oblates régulières de l'ordre de St Benoît. Ce ne sont que les principaux exemples d'un rayonnement monastique dont beaucoup se reconnaissent tributaires.

La communauté de Solesmes forme une famille nombreuse et unie qui restera fidèle à travers de redoutables épreuves. Suivant son voeux, le coeur de Dom Guéranger a été enseveli dans le sanctuaire de l'abbaye Ste Cécile.

- Dom Charles Couturier
(1817-†1890)

C'est le prieur de Dom Guéranger, Dom Charles Couturier, qui est élu pour lui succéder. L'Abbatiat de cet homme bon et prudent s'annonçait sous les meilleurs auspices, dans un monastère uniquement préoccupé de faire fructifier l'héritage paternel. La tempête s'amorce cependant lorsque les décrets du 29 Mars (1880) prétendent soumettre les religieux à des conditions d'exception inacceptables, conduisant en fait à la dissolution qui frappe la plupart des congrégations d'hommes en France. En une longue et mémorable journée, le 6 Novembre, les moines de Solesmes font l'objet d'une expulsion spectaculaire.

Pendant une (quinzaine) d'années, avec des alternatives de détente et de raidissement, de rentrées, partielles ou complètes, et de nouvelles rigueurs, ils vivent à la porte de chez eux. Les offices sont célébrés à l'église paroissiale ou à Ste Cécile. Les religieux habitent dans une vingtaine de maisons mises à leur disposition. Une grande grâce de Dieu leur vaut de garder toute leur ferveur, malgré des conditions de vie aussi anormales. L'épreuve fortifie l'union des coeurs, attire les vocations, et même favorise les fondations, puisqu'un essaim de moines relève le monastère de St Maur, en Anjou, et qu'un petit groupe de chapelains, accompagnant les moniales à Wisques, en Artois, prépare la création du monastère de St Paul.

Après la mort de Dom Couturier, le 29 Octobre (†1890), le choix des moines de Solesmes et des abbés de la Congrégation se porte sur le prieur de St Pierre, Dom Paul Delatte.

- Dom Paul Delatte
(1848-†1937)

Le 1er souci du nouvel Abbé est, de former des âmes avides de Dieu. Mais, ne connaissant que trop la nécessité d'un cadre pour toute vie monastique sérieuse, il se préoccupe de rentrer dans son monastère. C'est chose si bien faite que le 23 août (1895) les cloches sonnent à nouveau dans l'Abbaye de Solesmes. Cependant, la maison s'avère trop petite pour une communauté qui n'a cessé de croître. On bâtira, grandement et rapidement. Le 21 Mars (1896) est bénite la 1ère pierre du chantier. Les Moines inaugureront leur nouveau réfectoire en (1898). En même temps, 2 essaims partent en fondation, l'un vers St Michel de Farnborough près de Londres en (1895), l'autre vers Ste Anne de Kergonan, près de Plouharnel en Bretagne, en (1897). Ces années pacifiques prennent fin brusquement le 1er Juillet (1901). La loi sur les associations, en réalité une loi contre les congrégations, oblige Dom Delatte et ses moines à préférer l'exil. Non sans émotion, ils quittent Solesmes le 20 Septembre pour la liberté que leur offre l'Angleterre. Le parc et le château d'Appuldurcombe leur fournissent un asile, au sud de l'île de Wight, L'amitié généreuse du marquis de Juigné lui fait racheter l'abbaye de Solesmes, dans l'espoir de jours meilleurs. Mais ceux ci tardent à venir, et, le château d'Appuldurcombe ne se prêtant pas à un séjour prolongé, Dom Delatte fait l'acquisition de l'ancienne abbaye de Quarr, au Nord de l'île. La communauté s'y transporte en (1908), et bientôt Dom Paul Bellot y commence la construction d'un nouveau monastère.

Il ne manque alors aux moines que le sol de la patrie. Ils profitent pleinement, dans le silence et la paix, de l'enseignement de leur abbé, un magnifique exemple de théologien contemplatif. Tous apprécient les qualités qu'ils rencontrent en lui: la lumineuse intelligence, la culture étendue, la bonté profonde jointe à une délicate sensibilité, la jeunesse d'âme s'alliant à la noblesse du caractère et à la vigueur du tempérament, et surtout la foi la plus surnaturelle, le sens de Dieu et de ses droits absolus sur la créature. Que des orages aient éclaté parfois autour d'une si forte personnalité, ou de sa communauté, nul ne s'en étonnera. L'abbé n'en marquait pas moins profondément et durablement ses fils.

- Dom Germain Cozien
(1878-†1960)

Il était réservé à un nouvel abbé, Dom Germain Cozien, de ramener les siens à Solesmes en (1922), non sans laisser à Quarr un groupe de moines qui maintiendront en Angleterre l'oeuvre de Dom Guéranger. Dom Paul Delatte avait résigné sa charge l'année précédente, immobilisé par cette paralysie qui devait l'éprouver jusqu'à son décès, le 20 septembre (†1937). Le 4ème abbé de Solesmes avait à coeur de garder la fidélité aux enseignements de ses prédécesseurs, dans la paix. Pourtant lui aussi connaît des épreuves, celles surtout de la guerre et de l'occupation. Mais il sait surmonter les difficultés avec un courage et une dignité qui en imposent à tous. 3 de ses fils tombent en (1940), beaucoup sont prisonniers. Malgré tout, la vie continue, exigeant de nouvelles constructions: bibliothèque, cloître, nouvelles cellules. C'est Dom Cozien aussi qui réalise la reprise par les moines de Solesmes, en (1948), de l'antique abbaye de Fontgombault. C'est à son successeur.




- Dom Jean Prou
(1911-†1999)

Dom Jean Prou, élu abbé le 5 Juillet (1959), que reviendra d'entreprendre, en (1961), une fondation de Solesmes à Keur Moussa, au Sénégal, réalisant ainsi le voeu de l'Eglise qui, tenant le Monachisme contemplatif pour l'un des éléments essentiels de sa vie, veut en faire profiter toutes les nations. Les moines de Keur Moussa seront rejoints, après quelques années, par les "Servantes des Pauvres" et par les "Moniales de Sainte Cécile venues fonder le monastère de Keur Guilaye. Ainsi toutes les branches de la famille religieuse de Dom Guéranger se trouveront elles représentées en terre d'Afrique. Depuis le 2 Octobre (1992), un nouvel abbé, Dom Philippe Dupont, est à la tête de l'abbaye et de la congrégation de Solesmes. Comme ses prédécesseurs, il entend maintenir, lui aussi, l'idéal monastique et contemplatif de Dom Guéranger. En Décembre (1996), sur le vote favorable du Chapitre, il entreprend la fondation d'un monastère à Palendrai, en Lituanie.

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