retour

Glossaire - Biographies
Page 2- les Abbés
Photos

- Une statue d'or et
de pierres précieuses.

Lorsque nous avons paru devant elle, l'espace était si resserré, la foule prosternée sur le sol était si pressée, qu'il nous fut impossible de tomber à genoux. "En la voyant pour la 1ère fois, toute en Or, étincelant de Pierres précieuses et ressemblant à une figure Humaine, il parut à la plupart des Paysans qui la contemplaient, que la statue les regardait d'une manière vivante et qu'elle exauçait de ses Yeux leurs Prières". Depuis que Bernard d'Angers a écrit ces lignes, c'est à dire vers l'an (1010), tout a changé autour de la statue, son environnement matériel autant que spirituel. La ferveur qui entourait les insignes reliques, une calotte crânienne doublée d'argent, reconnue pour avoir appartenu à une toute jeune fille, et logée dans une cavité de l'âme de bois, s'est estompée. Pourtant, dans le visage impassible, les prunelles d'émail bleu foncé fixées sur l'éternité n'ont pas perdu leur étrange pouvoir de Fascination.

- Transformations et embellissements.

Depuis sa création, la statue reliquaire a connu une série de transformations ou d'embellissements qui, sans en dénaturer les caractères essentiels, permettent néanmoins de distinguer, plusieurs états successifs, il faut d'abord faire abstraction des longues et étroites chaussures qui, à l'exception de la bande de filigrane du dessus, ne datent que du siècle dernier. Les avant bras tendus à l'horizontale et les mains tenant chacune un petit tube destiné à recevoir une fleur, ont été façonnés au (XVIème siècle) seulement. De ce fait, nous ignorons le geste exact Initialement attribué à la Sainte.

L'époque Gothique lui a apporté une surcharge considérable, composée de pièces d'orfèvrerie les plus diverses provenant des dons des Pèlerins. Le complément le plus importante consiste en une monstrance du (XIVème siècle), placée sur la Poitrine, permettant d'apercevoir la relique par une ouverture Quadrilobée, motif voisin du quatre feuilles. On peut ainsi remonter jusqu'à la description que nous a laissé le "Livre des Miracles", au début du (XIème siècle). Même alors, cependant, la Majesté n'apparaissait pas dans son état 1er, puisque Bernard parle des enrichissements considérables dont elle avait bénéficié à la suite de donations. Il faut donc admettre que la statue actuelle, bien que remaniée, a vu le jour au (IXème siècle), peu après l'arrivée des reliques de la Ste Agenaise à Conques. Ceci lui conférerait une Antériorité certaine par rapport aux autres statues connues, la Vierge d'Or de Clermont par exemple, qui semblent toutes appartenir au (Xème siècle).

Lors du démontage et de la restauration de (1955), on s'aperçut que les 2 blocs de bois d'If, grossièrement taillés à partir du tronc d'arbre, et servant de support aux minces feuilles d'Or du revêtement, s'arrêtent au niveau du cou, la tête, d'un Or différent, trop Grosse pour le corps et mal adaptée à lui, est donc Creuse. Les archéologues sont d'accord maintenant pour admettre que cette tête, antérieure à la statue, appartenait sans doute à un Empereur Romain du Bas Empire, et, à la réflexion, on s'aperçoit que ce masque Viril est pour beaucoup dans l'étrangeté qui se dégage de la Sainte. De même, l'examen paraît prouver que la couronne fut, à l'origine, un Diadème Royal dont on aurait réduit le diamètre pour l'ajuster à la tête de la statue. En y ajoutant les nombreuses Intailles, pierre dure gravée en creux, antiques sur Cornaline ou Améthyste, la grande intaille en Cristal de Roche de la Crucifixion sur le dossier du trône, analogue à celles des trésors impériaux, on peut conclure que Ste Foy de Conques a dû bénéficier de donations Royales de la part de souverains Carolingiens, peut être Louis le Pieux ou Pépin d'Aquitaine, qui s'érigèrent en protecteurs de l'Abbaye.

- Beauté de l'oeuvre.

L'oeuvre n'est pas Belle en soi. On pourra critiquer sa raideur, son corps informe, sa petite taille 85 cm. En réalité, il faut faire effort d'imagination pour saisir le dessein poursuivi, voici I millénaire, par son auteur, représenter la Ste triomphante, transfigurée par son martyre, accompagnée de ses attributs Royaux, la Couronne et le Trône qui symbolisent sa gloire Céleste. Cette fascinante Majesté de Ste Foy est entourée encore d'une quarantaine de pièces d'Orfèvrerie, sans compter les tissus précieux qui enveloppaient les reliques ou les tapisseries d'Aubusson du (XVIème siècle) représentant, en 4 scènes, le Martyre de la Sainte.

- Le A dit de Charlemagne.

Malgré son nom, ce reliquaire ne date que du début du (XIIème siècle). Une inscription précise en effet que, l'abbé Bégon, fit façonner cet objet et y plaça des reliques, peut être des fragments du bois de la Vraie Croix déposés alors derrière le gros Cristal de roche bombé qui, au sommet, fait office de loupe. Chaque jambage de ce triangle évidé possède un petit ergot interne qui amorce effectivement la traverse horizontale de la lettre (A) , ou de "l'Alpha" majuscule. Cet aspect insolite pour un reliquaire pourrait avoir été inspiré par une lettre ornée de manuscrit. La chronique de Conques rédigée à l'époque de la confection du reliquaire fait état d'une tradition selon laquelle Charlemagne, fondateur d'une vingtaine d'Abbayes, aurait envoyé à chacune un reliquaire en la forme des lettres de l'alphabet. Le (A), fut donc pour Conques, le 1er de ces monastères.

- La châsse de Pépin.

Attribué à la générosité du petit fils de Charlemagne, Pépin II, qui régna sur l'Aquitaine de (817) à (838), ce reliquaire ne date que des environs de l'An (1000). Pourtant, on a découvert à l'intérieur les fragments d'une Crucifixion qui appartenait à un 1er reliquaire, en Or lui aussi, contemporain sans doute de Pépin II. Il est en forme de maison avec, sur le toit, 2 colombes étalant leurs ailes en émaux cloisonnés. L'autre face est consacrée à la scène de la Crucifixion qui s'enlève sur un semis de fleurons en filigrane. L'artiste a voulu fixer les derniers instants de la vie terrestre du Christ, malgré la rigidité de son corps, Jésus est encore vivant sur la Croix, les yeux grands ouverts et la tête tournée vers St Jean, à sa droite. De l'autre côté, Marie exprime toute son émotion par le geste pathétique de la main levée sur la poitrine.

- La lanterne de Bégon.

Ce reliquaire en argent appelé traditionnellement, lanterne de Bégon ou de St Vincent, suivant que l'on tient compte de l'Abbé qui le fit exécuter ou bien des reliques qu'il contient, a la forme d'une de ces lanternes des morts dont le fanal éclairait jadis la nuit des Cimetières, en hommage aux défunts. Parmi les médaillons du socle, on distinguera celui qui porte un très beau David terrassant le Lion.

- Le reliquaire du pape Pascal II.

Une inscription désigne encore une fois l'Abbé Bégon III "Bégon m'a fait faire, que le Seigneur lui soit clément". La plaque de la Crucifixion en Argent doré paraît être une couverture d'évangéliaire rapportée. On peut remarquer le soleil et la lune personnalisés sous la forme de 2 petits personnages en buste, abrités à l'intérieur d'un croissant, ils pleurent tous 2 pour exprimer le deuil universel à la mort du Christ.

- Le bras reliquaire
de Saint Georges

Cette pièce en Argent du (XIIIème siècle) représente une Main bénissante. Une tradition de l'orfèvrerie religieuse au Moyen Age était, en effet, de donner au reliquaire la forme de la relique qu'il renfermait, ici un Os du bras de St Georges, un moine de Conques devenu évêque de Lodève au (Xème siècle).

- Croix processionnelle.

Cette Croix est faite de plaques d'Argent ornées de pierres fines, de cabochons et d'intailles. Sur la face, elle porte le Christ entre la Vierge et St Jean et, au revers, une délicieuse statuette de Ste Foy aux longues tresses dénouées, entre les 4 Évangélistes. Les Apôtres, enfin, sont logés à la base entre de petits contreforts à pinacles de style Gothique Flamboyant.

Haut de page