Glossaire -
Biographies
Chronologie -
L'Horloge -
Evêques
Intérieur -
Extérieur -
Vitraux
- N.D. de Strasbourg
- Présentation
* Culte : Catholique Romain
* Type : Cathédrale
* Rattachement : Archidiocèse de Strasbourg
* Début des travaux : (1176)
* Fin des travaux : (1439)
* Style dominant : Gothique, avec reliquats Romans
* Protection : Classée Monument Historique (1862)
* Protection : Patrimoine Mondial (1988)
- Situation
* Pays : France
* Région : Alsace Grand Est
* Département : Bas Rhin
* Commune : Strasbourg
- Historique.
L'évêché de Strasbourg apparaît au (IVème siècle). Il
connaît une éclipse pendant l'invasion des Alamans avant d'être reconstitué au (VIIème siècle). C'est
alors un vaste évêché qui comprend tout le Jura, et ce, jusqu'à la 2ème moitié du (VIIIème
siècle). Une 1ère cathédrale est édifiée au (VIIème siècle). Un
édifice Carolingien lui succède, après le pillage de celui ci en (1002), une nouvelle cathédrale est
édifiée à partir de (1015), sa construction se poursuit jusqu'en (1055), véritable chef d'oeuvre du Moyen
Âge et symbole de la ville, la Cathédrale de Strasbourg, construite de grès rose, est érigée sur une place
pavée semblable à une place médiévale, par l'évêque Wernher de la famille des Habsbourg, elle est
entièrement détruite par un incendie. Il apparaît donc logique qu'une partie de la crypte et de l'abside soient des
vestiges de cette ancienne basilique, de cet édifice subsistent la partie orientale de la crypte dédoublée au
(XIIème siècle), la base carrée du choeur et les fondations certes renforcées.
Après une
tempête qui abat la flèche en (1074) et 2 incendies sans gravité en (1136) et (1140) surviennent 2 autres incendies
en (1150) et (1176) qui rendent nécessaires une reconstruction. Des travaux très actifs sont menés jusqu'à la fin
du (XIIème siècle). En (1253), une campagne d'indulgences est nécessaire pour achever la nef. Une nouvelle
construction est entreprise après (1176), elle durera, 3 siècles, elle s'achève en (1439) par la construction
de la flèche, mais le chantier est révolutionné vers (1225) par l'arrivée d'une équipe venant de Chartres, le
maître d'oeuvre dont le nom est inconnu initie les artisans locaux à l'art Gothique, il laisse des chefs d'oeuvre
majeurs tels le Pilier des Anges ou encore les Statues de l'Église et de la Synagogue, le choeur flanqué de Chapelles
à 2 étages et le transept furent achevés vers (1240), la nef fut alors bâtie sous l'influence du style Gothique
Français a été construite entre (1240) et (1275), elle jouit d'harmonieuses proportions et conserve la plupart des
verrières d'origine aux couleurs dorées éclatantes dues à l'emploi de teintes claires privilégiées
par les maîtres verriers Strasbourgeois, les vitraux les plus anciens datent du (XIIIème siècle).
- La Façade Occidentale
La Cathédrale N.D.de Strasbourg est un exemple type devant
son aspect très particulier au hasard des changements
de projets. A un projet de façade harmonique classique, en correspondance avec l'élévation intérieure, projet (A),
succède en (1275) un projet de façade toujours harmonique mais qui devient autonome par rapport à l'intérieur, projet (B).
L'accent est alors mis sur les tours, qui se détachent un peu de la façade. Ce 2ème projet est modifié dès le
commencement de son exécution par Erwin de Steinbach, notamment abaissement de la rose. En (1382), Michel de Fribourg
abandonne la construction des tours au profit d'un beffroi, dans une tentative d'indépendance face au modèle français.
Lorsqu'une quinzaine d'année plus tard, on décide à nouveau d'édifier 2 tours, le manque de moyens empêche la
construction de la tour Sud.
Le massif de la façade, en grès rose
des Vosges, comporte 3 niveaux, les portails d'abord, entouré d'arcatures
aveugles et très fines; puis une grande rose de 14 mètres de diamètre, au centre, qui s'appuie à l'intérieur sur un
triforium vitré, presque invisible de l'extérieur. Cette rose est encadrée sur les parties Nord et Sud par de vastes
baies vitrées placées derrière une arcature à fines colonnettes. Elle est immédiatement surmontée par une galerie de
statues, la Vierge entourée des Apôtres, abritées dans des niches à arcades tréflées relevées d'arcs en mitre qui
portent de petits anges à leur sommet. Enfin, au dernier niveau, on trouve au centre des baies géminées surmontées
d'arcs en mitre et garnies d'abat sons. Les côtés sont ornés d'arcatures étroites et ouvertes. Tout le long de la
façade, les contreforts sont mis en évidence pour renforcer la sensation de verticalité. De part et d'autre du gâble
central, ces contreforts abritent des statues équestres, ainsi qu'au 3ème niveau.
L'ensemble est surplombé, au Nord, par une flèche de 142 mètres, elle n'est surpassée que par les flèches d'Ulm et
Cologne. Les 2 niveaux de la flèche sont composés d'un octogone flanqué de 4 tourelles hexagonales et de
la flèche proprement dite. Comme nous l'avons mentionné ci dessus, la tour Sud est inachevée.
La partie centrale est de loin la
plus intéressante. Son portail est surmonté d'un gâble hérissé de pinacles, on parle
de harpes de pierre, dont le plus haut atteint le sommet de la rose qui se trouve au dessus. Dans le gâble trônent
Salomon et, au dessus de lui, une Vierge à l'Enfant. 2 Lions relient les 2 trônes.
Le tympan du portail central est consacré à la Passion. Au registre inférieur, on voit de gauche à droite, l'entrée à
Jérusalem, la Cène, l'arrestation du Christ, la comparution devant Pilate et la flagellation, représentée de façon
traditionnelle, le Christ attaché à une colonne. Au 2ème registre se succèdent les scènes du couronnement d'épines,
du portement de croix, de la crucifixion, avec un squelette au pied de la croix, la descente de croix, les Stes
femmes accueillies par un Ange au tombeau, des soldats dorment sous le tombeau. Au 3ème registre, on assiste à la
pendaison de Judas, l'anastasis l'apparition à Marie Madeleine, "noli me tangere" l'incrédulité de St Thomas.
Enfin, au registre supérieur est représenté l'Ascension du Christ, contemplée par la Vierge et les Apôtres. Dans
les voussures, on trouve des scènes de la Genèse et de l'Exode. La voussure la plus proche du tympan retrace des
miracles du Christ.
Le trumeau est orné d'une statue de
la Vierge à l'Enfant. Les ébrasements sont consacrés à 14 Prophètes. Le tympan du portail de gauche, surmonté
lui aussi d'une harpe de pierre, est consacré à la Nativité et à l'enfance du Christ. Le 1er registre montre les
Rois Mages, d'abord auprès d'Hérode, puis auprès du Christ. Au registre intermédiaire, le massacre des innocents est
mis en parallèle avec la fuite en Egypte. L'ensemble est dominé, au dernier registre, par la Présentation au temple.
Dans les ébrasements est représentée une psychomachie, les statues des vertus tiennent des lances avec lesquelles
elles écrasent les vices.
Le portail de droite est consacré au
Jugement Dernier. Le tympan superpose assez classiquement la Résurrection, 1er registre, la séparation des élus
et des damnés, 2ème registre, et un Christ en majesté entouré d'anges portant les instruments de la Passion,
dernier registre. Les ébrasements sont occupés par des statues représentant les Vierges folles et les Vierges sages.
A droite, le Christ accompagne les Vierges sages. A gauche, les Vierges folles sont guidées par le Tentateur, une
pomme à la main, des reptibles grouillant dans son dos. Les socles des statues sont décorés de signes du zodiaque et
du calendrier.
La nef présente un bel étagement,
Chapelles Latérales, collatéraux, nef, rythmé verticalement par d'élégants
arcs boutants.
- Les Transepts
Le transept Sud s'ouvre par 2 portails en plein cintre surmontés de
4 baies également en plein cintre, puis de 2 roses sous des arcs de décharge brisé et enfin d'un pignon
cerné de 2 tourelles. Les tympans des portails figurent la Dormition de la Vierge, à gauche, une femme éplorée
est assise sur le sol, tandis que la Vierge, bénie par son fils, est doucement soulevée par 2 Apôtres et son
Couronnement, à droite. 2 statues encadrent ces portails, celle de gauche représente l'Eglise triomphante
et celle de droite la Synagogue, les yeux bandés. Entre les 2 portails trône une statue
de Salomon. Sur le socle est représenté le Jugement de Salomon. On voit notamment les 2 Mères luttant pour
l'enfant.
Le transept Nord présente de nombreuses
différences avec le transept Sud, pas d'arc de décharge au dessus des roses, une galerie ouverte pas petites arcatures
précède le pignon, lui même orné de petits arcs. Surtout, le bras Sud se distingue par son portail. Celui-ci
devance le transept et est surmonté d'une belle balustrade rythmée par de minces pinacles. Il se compose d'un auvent
plissé d'où descendent des guirlandes de pierre incurvées. Sous ce auvent, des statues en
ronde bosse représentent St Laurent sur son gril, devant le Christ. De part et d'autre, on trouve des grappes
de statues, à droite, St Laurent, St grégoire, St Vincent, St Jacques le Majeur et St Maurice.
A gauche, une Vierge à l'Enfant puis les Rois Mages, dont 1 Nègre.
- L'Intérieur
La nef est précédée d'un narthex doté d'un triforium à arcs en mitre.
Le vaisseau principal, voûté d'ogives quadripartites, comporte 7 travées. Son élévation est à 3 niveaux.
Le triforium a 4 arcades composées chacune de 2 arcs trèflés et d'un oculus quadrilobé. Dans les 3 travées
Orientales, les écoinçons sont garnis de sculptures. Les fenêtres hautes possèdent 4 lancettes groupées par
2 et surmontées de 3 Oculi. Le dessin des fenêtres des bas côtés est le même, moins élevé. On trouve en
dessous de celles ci une frise d'arcatures trèflées aveugles. Le revers de la façade est precée d'une grande rose
rayonnante et d'une galerie à claire voie.
On doit aussi noter la magnifique
chaire de pierre et son escalier, réalisée en (1485) par Hans Hammer, sur le thème de la Passion du Christ. Au niveau
du pilier de la chaire figurent les évangélistes. La tribune met en scène, outre la crucifixion, des anges avec les
instruments de la Passion, les Apôtres et la Vierge. Au niveau des 2 travées précédant le transept, on trouve, à
gauche, la chapelle St Laurent, avec sa voûte en réseau.
A droite, la chapelle Ste Catherine
présente elle aussi une belle voûte flamboyante. La croisée est sensiblement surélevée par rapport à la nef et aux
bras du transept. Dans le bras sud, 2 éléments se distinguent, l'horloge astronomique et le pilier aux anges.
L'horloge astronomique est un legs de la Réforme. Construite vers (1547), elle est complétée au (XIXème siècle) par un
planétaire copernicien et un comput ecclésiastique. Lorsqu'elle sonne à 12h,30 , ses automates s'animent, en haut
les Apôtres défilent devant le Christ, accompagnés par le chant d'un coq, en bas, les âges de la vie, un enfant,
un adolescent, un adulte et un vieillard, font la même chose devant la Mort.
Le pilier aux anges se présente est
en fait une haute colonne de pierre ornée de statues. Il s'agit d'une version épurée du Jugement Dernier, sans
les damnés. Au 1er niveau on trouve les statues des évangélistes accompagnés par leur emblême tétramorphique.
Au 2ème , des anges sonnent l'heure de la résurrection. Au dernier trône le Christ.
Dans le transept Nord, le pilier
central, qui délimite 4 travées, n'est pas sculpté. On trouve en revanche une superbe cuve Baptismale de style
Gothique Flamboyant.
Le choeur est réduit à une simple
abside voûtée en cul de four, sans déambulatoire. La base est animée par des arcades aveugles. Au dessus les murs
sont garnis de mosaïques et percés au centre d'une large baie.
- Le Gothique dans la Cathédrale.
Notre Dame de Strasbourg illustre richement l'histoire de la
sculpture Gothique. Le remarquable pilier des Anges (1230)-(1250) à l'intérieur. Les statues décorant le triple portail
de la façade gothique représentent les prophètes, les vierges Sages et les vierges Folles, les Vertus et les Vices
et datent des (XIIIème et XIVème siècles). Le Baptistère de style Gothique Flamboyant dû à Dotzinger (1453), la
superbe Chaire ornée de nombreuses statuettes ciselée vers (1485) par Hans Hammer et le Mont des Oliviers dans le
transept Nord, oeuvre de Nicolas Roeder (1498). Signalons pour finir le portail flamboyant St Laurent de la fin
du Moyen Age. Au (XIVème siècle), on ajoute la chapelle Ste Catherine à la nef, de remarquables vitraux du (XIVème
siècle), de même la chapelle St Laurent est ajoutée à la même époque, ses vitraux sont ceux de l'ancienne église des
Dominicains. Les vitraux les plus anciens de N.D.de Strasbourg proviennent du sanctuaire Primitif, ils représentent
St Jean et le Jugement de Salomon. Au fond du croisillon on peut remarquer le tombeau de l'évêque Conrad
de Lichtember du (XIVème siècle) ou l'épitaphe de Nicolas Gerhaert de Leyde représentant un chanoine en
prière. Le buffet d'orgue datant de la fin du Moyen Age. Par ailleurs, au fond du croisillon Sud, la chapelle St
André datant du (XIIème siècle) est la plus ancienne de la cathédrale.
Dotée d'un
vaste trésor la Cathédrale possède de très nombreux objets sacrés exposés dans le chevet. 14
Tapisseries de la vie de la Vierge, du (XVIIème siècle) représentant la Vie de la Vierge, à laquelle s'attache en
particulier le nom de Philippe de Champaigne.parfois exposées dans la nef, commandées par Richelieu pour N.D.de Paris
etachetées par le chapitre de Strasbourg en (1739). L'Horloge Astronomique, construite vers (1517) par des horlogers
suisses, est située dans le croisillon Sud de la Cathédrale. Après une longue panne, elle fut remis en service en
(1840) et met ainsi en scène chaque jour à 12h,30 différents automates, les apôtres défilent devant le Christ alors
qu'en contrebas devant la Mort défilent les 4 Ages de la Vie.
La cathédrale est soumise au culte
Protestant à partir de (1521), sauf pendant la Décennie (1548)-(1558). S'en suit une guerre entre les Evêques Protestants
et Catholiques, qui précède la guerre de 30 ans. A cette occasion, coupée du St Empire Romain Germanique,
la ville de Strasbourg s'offre à Louis XIV, en (1679). 2 ans plus tard, la cathédrale est rendue au culte catholique.
En (1683), dans un
souci d'adaptation aux consignes du Concile de Trente, on détruit le jubé. La foudre produit en (1759) un incendie
qui détruit la toiture. La Révolution est plus nuisible, malgré les ruses des protecteurs de la cathédrale,
panneaux de bois couverts de slogans révolutionnaires devant les tympans, bonnet Phrygien de tôle sur la flèche, qui
sous prétexte de narguer l'ennemi Germanique, évita sa destruction, de nombreuses statues sont détruites. Des
restaurations sont entreprises dès le Ier Empire. Le principal restaurateur est Gustave Klotz de (1838) à (1880).
L'allemand Joseph Knauth répare le 1er pilier de la nef qui menaçait de s'effondrer. Les travaux sont achevés
par des français en (1926). Les bombardements Américains de (1945) détruisent la croisée du transept, les travaux de
réparation sont immédiats, le Conseil de l'Europe offre les vitraux de l'abside.
Haut de page
|