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Glossaire - Biographies
le Monastère - les Abbés
les Abbés Commendataires - le Trésor
Trésor

- Grandselve


- Présentation
* Diocèse : Archidiocèse de Toulouse
* Fondation : 1144
* Ordre : Cistercien (1145)
* Abbaye Mère : Clairvaux
* Lignée : Clairvaux
* Abbaye filles :
- Fonfroide (1146)-(1791) et
- (1858)-(1901)
- Calers (1148)-(1790)
- Candeil (1150)-(1791)
- Sainte Creus (1152)-(1835)
- Altofonte (1307)-(1766)
* Style : Cistercien
* Ordre : Cistercien

- Situation
* Pays : France
* Région : Occitanie Midi Pyrénées
* Canton : Verdun sur Garonne
* Département : Tarn et Garonne
* Commune : Bouillac

- Bouillac "la plus Grande Abbaye"

C'est en 1114 sous le règne du roi Louis VI dit Le Gros, que Géraud de Sales, infatigable prédicateur itinérant installa quelques moines dans le vallon de la NadesseSt Benoît. Il plaça ce nouvel ermitage sous l'autorité de l'une de ses propres fondations, Cadouin, en Périgord. Le plus grand et le plus riche monastère de son ordre dans le midi, s'élevait autrefois dans l'actuelle commune de Bouillac. En (1117) eut lieu la reconnaissance de Grandselve par Amelius, l'évêque de Toulouse, dans le diocèse duquel elle était située. Amelius autorisa Géraud de Sales et ses moines de construire une église en l'honneur de Dieu, de la Vierge et de Ste Marie Madeleine ainsi que des maisons pour leur habitation. Il exigea de leur part l'observance de la Règle de St Benoît à la manière des religieux de Cîteaux et leur céda les terres qui dépendaient de son évêché. Il leur confirma la propriété des biens reçus ou à recevoir et les exempta de la dîme des terres acquises. L'abbaye de Grandselve se trouve à égale distance des bastides de Beaumont de Lomagne et de Grenade sur Garonne dont elle a été à l'origine de leur fondation. De ce qui fut certainement la plus grande abbaye Cistercienne du Sud-Ouest de la France, il reste un remarquable ensemble d'orfèvrerie Gothique du (XIIIème siècle), de superbes carrelages vernissés également du (XIIIème siècle), des chapiteaux et autres vestiges lapidaires du (XIIème siècle), exposés dans l'église même de Bouillac.

L'origine de ce monastère, fut l'installation en (1114) par Géraud de Sales disciple de Robert d'Arbrissol fondateur de Fontevraud, de quelques ermites dans la profonde forêt qui tapissait alors la vallée de la Nadesse. Les moines trouvèrent sur le futur emplacement de l'abbaye une grande forêt, d'ou le nom de Grand Selve, en un lieu retiré, à l'écart des grandes voies de communication et qui présentait un aspect sauvage. Géraud de Sales plaça la nouvelle fondation sous l'autorité de Cadouin en Périgord. Par la suite, Grandselve tenta plusieurs fois de se détacher de Cadouin à tel point qu'à la requête du Pape Innocent II, en (1135), l'évêque de Toulouse Amélius dut exiger des moines de respecter l'obéissance requise. Toutefois en (1144), Grandselve devint Cistercienne, dans la filiation de Clairvaux, en devenant sa 43ème fille. Elle commença à être l'objet de nombreuses donations tant de la part des Seigneurs que des gens plus modestes. Elle devint ainsi une des plus célèbres et des plus florissantes abbaye de tout le Midi. Le (XIIIème siècle) sera véritablement son âge d'or, avec la présence de 800 Moines.

- En 1117 Amélius

L'évêque de Toulouse, attribua Bouillac à l'Abbaye, qui eut ainsi la totalité de la Seigneurie jusqu'à la Révolution. L'accroissement des donations rendit les moines propriétaires d'immenses territoires. Les biens fonciers et immobiliers de Grandselve se répartissaient sur une vaste étendue que l'on peut approximativement situer entre la Garonne et une ligne imaginaire qui relierait Beaumont de Lomagne à l'Isle Jourdain. De plus, Grandselve eut une importante activité commerciale, elle envoyait des charrois vers la Méditerranée, en ramenait de l'huile, du sel. Par la Garonne, elle faisait parvenir chaque année à Bordeaux, où elle possédait des chais, une grande quantité de barriques de vin produit sur ce terroir Gascon et destiné aux tables des Rois de France et d'Angleterre. Ce trafic fluvial fut facilité par le contrôle du port de Verdun, et ce dès le (XIIème siècle).

Elle fonda en pariage avec le Roi de France, les villes de Beaumont de Lomagne (1279), et de Grenade sur Garonne (1290). Elle créa le collège St Bernard à Toulouse en (1281) dans le cadre de l'Université de Toulouse. L'Abbaye mena de front, avec dynamisme, à la fois le Temporel et le Spirituel avec la fondation de l'Abbaye de Calès, Haute Garonne, Cardeil près de Gaillac, Santa Cruz sur l'Ebre Espagne et Carthagène Espagne, (1273). L'abbaye de Fontfroide deviendra filiale de Grandselve. Par sa puissance et son rayonnement, l'Abbaye méritera la protection des Princes et Rois, de Pierre d'Aragon (1198), de Raymond VI Comte de Toulouse, de Philippe le Hardi Roi de France (1275), de Richard Roi d'Angleterre (1302).

- La Guerre de Cent Ans

Il semble qu'elle connut la prospérité jusqu'au déclenchement de la guerre de (100) Ans, au début du (XIVème siècle). En (1349)-(1350) elle apparaît dans un état de pauvreté extrême, le Roi de France, Philippe VI, l'exempta d'impôts royaux. Beaucoup de ses biens passèrent aux mains des Anglais. Après cette période troublée, l'abbaye retrouva sa prospérité et son patrimoine. Elle tomba ensuite sous le régime de la Commende, la Commende est une faveur Royale ou une récompense, elle attribue un bien ecclésiastique à un clerc ou à un laïque, qui ne résidait pas forcément dans l'abbaye, mais en touchait les revenus, en (1476) Mazarin fut l'un d'eux, et comme un grand nombre d'Abbayes elle tenta de résister à la mainmise du pouvoir Séculier sur son administration et sur ses biens. Pendant les guerres de religion, par souci de protection, les reliquaires furent déposés au Collège St Bernard à Toulouse jusqu'en (1662).

- La Révolution Française

A la veille de la Révolution, Grandselve est toujours à la tête d'un immense temporel foncier, mais le nombre de ses moines n'est plus que de 16, et elle a un endettement important. A la suite du décret de la Constituante du 13 février (1790) abolissant le clergé régulier, l'Abbaye fut vendue comme bien National le 21 août (1791). Les bâtiments monastiques, le cloître et la Salle du Chapitre furent démolis en (1793), les matériaux furent vendus par lots. En (1803), débuta la démolition de l'église Abbatiale elle même. L'hôtellerie fut rasée peu après (1815). Il ne subsiste que le pavillon d'entrée de l'Abbaye, édifié au (XVIIème siècle), et ornée d'un masque de vieillard barbu sculpté dans la pierre et un pigeonnier.

Dans une enceinte murée de 8 hectares, sont construits les différents bâtiments monastiques, depuis la Porterie, qui est le seul bâtiment subsistant de nos jours, le mur se dirigeait vers la Nadesse pour la longer sur environ 300 mètres, pour ensuite remonter vers le Nord sur 270 mètres. Le mur jouxtait alors ce qui est aujourd'hui la Départementale 62 sur près de 200 mètres, pour prendre un coude vers le Sud pour revenir en direction de la Porterie. Le cloître fut construit en 1er (XIIème siècle), au milieu, le monastère proprement dit, de 100 mètres sur 80 mètres, est pourvu d'un fort. La Salle Capitulaire est au Levant. L'église de l'Assomption, remarquable, avec les dimensions d'une cathédrale 101m,60 sur 20m,25.

La 1ère pierre de l'église Abbatiale sera posée en (1249) et la dédicace solennelle aura lieu le 30 août (1253). Elle avait une Nef d'une longueur exceptionnelle de 100 mètres environ, et des collatéraux, pour une largeur d'environ 20 mètres. Dans l'église même, se trouvait 19 autels consacrés et 2 rangées de stalles en noyer dans le choeur. Les oeuvres des peintres Despax et Rivals rejoindront l'église de Grenade sur Garonne. L'autel de St Bernard, un tableau attribué à Lesueur et le trésor des 7 reliquaires de vermeil (XIIIème siècle) sont conservés à Bouillac. L'ancien maître autel en marbre incrusté de plusieurs couleurs est conservé à Savenès. Une partie des stalles et un confessionnal sont conservés à Beaumont de Lomagne. Un chandelier pascal est conservé à Mas Grenier. De nombreux vestiges sont conservés au musée Ingres de Montauban, au musée des Augustins de Toulouse, ou encore chez des particuliers.

La porterie moderne remonterait à (1727). Une haute porte cochère, à présent murée, s'ouvrait dans le corps central, encadrée de q>2 ailes basses avec 2 portes latérales. Les plans cadastraux montrent clairement la cour, un grand espace d'environ 60 mètres d'Est en Ouest sitôt passé la Porterie. Au Nord de cette cour, étaient situées des écuries et des granges à foin. Un terrain s'étalant en pente douce vers la Nadesse, était orné de plantations.

L'hôtellerie se trouvait à l'intérieur de l'enclos et près de l'entrée. Elle fut construite au (XVIIIème siècle) sur l'emplacement de bâtiments plus anciens organisés autour d'un petit cloître qui a été ajouté au (XIIIème siècle), comme souvent dans les très grands monastères, ce qui était le cas de Grandselve. Les dimensions de ce cloître étaient imposantes, 30m,53 en carré.

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