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Glossaire - Biographies
Construction - Chronologie - Visite - les Tours - Evêques
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- N.D. Assomption


- Présentation
* Culte : Catholique Romain
* Type : Cathédrale
* Rattachement : Archidiocèse de Rouen
* Début des travaux : (1030) Cathédrale Romane
* début des travaux : (1145) Cathédrale Gothique
* Fin des travaux : (1506)
* Autres campagnes de travaux :
– Flèche Néo Gothique (1825)-(1884)
– Reconstruction partielle et restauration (1944)-(1956)
* Style dominant : Architecture Gothique
* Protection : Classée Monument Historique (1862)

- Situation
* Pays: France
* Région : Normandie
* Département : Seine Maritime
* Ville : Rouen

- Historique

La 1ère cathédrale fut édifiée, dans les dernières décennies du (IVème siècle), au centre même du Castrum Gallo Romain. En (1954), l'archéologue Georges Lanfry ouvrit un sondage au niveau de la dernière travée de la nef afin justement de découvrir l'antique église Notre Dame. En fait, il mit au jour une crypte plus tardive, de l'époque Carolingienne. A la lumière de cette découverte, on suppose que Notre Dame était en ce temps un édifice bien plus petit qu'aujourd'hui, il nous fournit les dimensions de cet édifice:

* Longueur du transept en oeuvre: 46m,50.
* Largeur de la crypte avec bas côtés en oeuvre: 21m,90.
* Largeur de la crypte avec bas côtés hors oeuvre: 24m,75.
* Distance du centre de la croisée de transept au fond de l'hémicycle en oeuvre: 26m,20.
* Distance du centre de la croisée de transept à l'extérieur de la chapelle rayonnante du grand axe: 32m,90.
* Longueur totale probable de l'édifice en oeuvre: 98 mètres.

Malgré la construction de la cathédrale Gothique ensuite, la crypte qui abritait sûrement les reliques de la Vierge, subsiste et peut se visiter. Le culte de St Étienne est transféré dans le croisillon Sud de la cathédrale, avec l'introduction de la réforme Grégorienne par Jean d'Avranches, qui sépare les chanoines des paroissiens. Son successeur, Guillaume Bonne Ame, démolit le reste de la collégiale St Étienne. Des fouilles réalisées en (1954) ont permis de retrouver la tombe de Maurille, qui est dite située à l'emplacement du Grand Autel de l'église précédente aurait été à cet endroit Pommeraye, à la dernière travée de la nef, près de la croisée de transept.

Ses vestiges ont été retrouvés, en particulier lors des fouilles menées par Jacques Le Maho entre (1985) et (1995). Il s'agissait d'un ensemble d'églises dont les 2 plus importantes devaient être séparées par une cour un atrium. On a retrouvé les soubassements de l'église Nord sous la cour d'Albane. Ce 1er groupe de cathédrale eut une longue existence. Il perdura au delà des invasions Scandinaves, période où il subit de très graves destructions. C'est au (XIème siècle) qu'il laissa place à une église unique, de style Roman. Vers (1100), l'archevêque Robert commença sa construction qui fut terminée par l'archevêque Maurille et dédicacée en (1063). Des fouilles archéologiques entreprises dès la fin du (XIXème siècle) ont permis de dégager la crypte Romane, seul vestiges subsistant de l'église. Nous n'en connaissons pas l'élévation, mais elle devait être similaire à celle de l'église abbatiale de Jumièges qui lui était contemporaine. L'église Romane resta peu de temps au centre de la ville. Moins d'un siècle après sa dédicace, on commençait à la remplacer par la cathédrale actuelle. Pour comprendre cela, il faut se rappeler que Rouen était une des 1ères villes d'Europe Occidentale, que les Rouennais étaient fiers de leur ville et de sa cathédrale, enfin, il faut dire que la cathédrale Romane n'avait, comme tous les autres grands édifices Romans de Normandie, qu'une charpente de bois sur la nef.

- Hugues d'Amiens

Cest pour avoir de belles voûtes en pierres que l'archevêque Hugues d'Amiens prit la décision de changer l'édifice. On commença par la façade. La tour Nord et les portails latéraux sont les marques de cette époque. Ensuite, on commença à remplacer la nef Romane par la nef Gothique. Les travaux avançaient lentement et en l'an (1200), on en était à la 5ème travée de la nef. C'est pendant la nuit de Pâques de cette année qu'un incendie ravagea le quartier, détruisant ce qui restait de la cathédrale Romane. Le (XIIIème siècle) fut consacré à la reconstruction du gros oeuvre de la cathédrale. Aux (XIVème siècle) et (XVème siècles), on dota la façade d'un remplage décoratif au dessus des portails latéraux en même temps qu'on construisit les 2 portails du transept. La fin du (XVème siècle) vit la construction de la tour Sud, la fameuse tour de Beurre Sa construction entraîna des désordres dans la façade. Au début du (XVIème siècle), alors que le moyen âge se terminait, on dut reconstruire le portail dans un style qui reste le style Gothique Flamboyant. La cathédrale était pratiquement terminée. Les siècles suivants ne virent que la préservation de l'existant sauf, au (XIXème siècle), la construction de la flèche actuelle, en fonte, à la place d'une flèche renaissance construite au début du (XVIème siècle).

La cathédrale doit son charme à la variété de sa composition et à la richesse de son décor sculpté. La façade Ouest hérissée de clochetons, prodigieusement ajourée, est encadrée par 2 tours différentes d'allure et de style, la tour St Romain à gauche, la tour de Beurre à droite. Les portails, St Jean à gauche et St Etienne à droite, du (XIIème siècle), avec l'arc en plein cintre et la petite colonnade qui les surmonte, sont délicatement sculptés, observer la facture des rinceaux qui encadrent les vantaux. Les 2 tympans sont sont du (XIIIème siècle), celui de St Etienne, très abîmé, représente leChrist en Majesté et la lapidation de St Etienne, celui de St Jean, et le martyre de St Jean Baptiste enfin le festin d'Hérode.

Les fenestrages au-dessus des 2 portails, exécutés entre (1370) et (1420), sont de style flamboyant, les longues et étroites niches ornées de statues des (XIVème siècle) et (XVème siècle), sont couronnées de gâbles ajourés. Le portail central début du (XVIème siècle), est dû à Roulland le Roux. Il est flanqué de 2 puissants contreforts pyramidaux destinés à renforcer la façade. Ses ébrasements sont ornés de statues de Prophètes et d'Apôtres qui surmontaient une série d'archevêques aujourd'hui disparue. Le tympan est décoré d'un arbre de Jessé, mutilé par les Huguenots et restauré en (1626). Un gâble immense, très élégant, coupé par une superbe galerie à claire voie, rehausse ce portail.

- La façade

Notre Dame de Rouen n'a pas l'unité des cathédrales Gothiques telles qu'Amiens, N.D.de Paris, Reims. Sa façade Occidentale a en effet un aspect composite asymétrie des tours, lié à son histoire, qui lui confère finalement un grand charme. Cette façade est trés large, 61 mètres, mais tout en finesse. La tour St Romain comporte 4 étages à baies géminées de style Gothique primitif, qui s'allègent en s'élevant et un dernier étage d'un Gothique plus tardif. Le toit, avec sa forte élévation, constitue une sorte de triangle d'ardoise avec des soleils dorés. La tour de Beurre présente une plus grande unité de style Gothique Flamboyant. Elle se termine par un petit Octogone.

La tour de Beurre à droite, haute de 75 mètres, a été commencée au (XVème siècle). par Guillaume Pontifs dans le style Flamboyant et achevée au début du (XVIème siècles), par Roulland le Roux, appelée ainsi au (XVIIème siècle), parce qu'elle fut en partie édifiée grâce aux dispenses perçues sur les fidèles autorisés à consommer, du lait et du beurre en Carême, elle ne fut pas, les fonds manquant, surmontée d'une flèche mais simplement d'une couronne Octogonale. Elle abrite un carillon de 56 cloches. Entre les 2, les 3 portails sont surmontés de 4 tourelles ajourées. Le portail principal est dominé par un gâble, une rose et un pignon ajouré. De part et d'autre, on trouve des niches agrémentées de petits gâbles. Si certaines des statues qui les occupaient ont été remises à leur emplacement initial, beaucoup sont encore absentes.

Après quelques années d'absence, les statues qui ornaient la partie Nord de la façade de la Cathédrale vont retrouver leur place. Certaines d'entre elles seront remplacées par des copies ou des moulages. Avant qu'elle soient remontées, elles sont présentées dans le déambulatoire de la Cathédrale. C'est l'occasion de découvrir cette statuaire monumentale et de la réinsérer dans l'histoire de l'édifice. A la fin du (XIVème siècle), le maître d'oeuvre de la Cathédrale, Jean Périer ouvre une grande rose rayonnante dans le pignon de la nef et entreprend d'orner la façade d'un paravent décoratif s'appuyant sur les tourelles qui la surmontent. Jean Périer construisit les panneaux les plus proches de la rose. Ils sont de style Gothique rayonnant. Son successeur, Jean de Bayeux continua son travail en construisant le panneau central, au Sud, et peut être le panneau de droite de la partie Sud. Les spécialistes ne s'accordent pas sur la paternité des autres panneaux les 3 panneaux de gauche, au Nord. Certains y voient l'oeuvre du même Jean de Bayeux, d'autres, de Jeanson Salvart qui lui succéda en (1406).

Les statues sont contemporaines des travaux du paravent. Elles proviennent manifestement de plusieurs ateliers et sont de pierres différentes, Caumont, St Leu, St Maximin, Vernon. Le registre inférieur n'existe qu'au Nord. Il comprend 7 statues d'évêques, dont seulement 3 sont identifiées. Le registre intermédiaire comporte des statues des Apôtres, des Prophètes et des Patriarches. Curieusement, et contrairement à la tradition, les Apôtres sont au Nord alors que les représentants de l'Ancien testament sont au Sud. Le registre supérieur représente des femmes portant des couronnes, elle ne sont pas identifiées, il est possible, que pour celles qui sont les plus proches de la rose centrale, il s'agisse d'anges présentant des couronnes aux prophètes et aux apôtres qui se trouvent au dessous. La Cathédrale N.D.de Rouen est l'une des plus belles réalisations de l'artGothique Français.

- Les portails du transept

Entre les 2, et 3 portails sont surmontés de 4 tourelles ajourées. Le portail principal est dominé par un gâble, une rose et un pignon ajouré. De part et d'autre, on trouve des niches agrémentées de petits gâbles. Si certaines des statues qui les occupaient ont été remises à leur emplacement initial, beaucoup sont encore absentes. On trouve également dans ces niches des copies de statues conservées dans le choeur.

Le portail central, portail Notre Dame, représente au tympan un arbre de Jessé puis dans les voussures, les Patriarches, des Sibylles et des Prophètes, de l'intérieur vers l'extérieur de l'intrados. A gauche se trouve le portail St Jean, dédié au baptême du Christ, dans l'arc au dessus du portail, et à St Jean baptiste au tympan, festin d'HérodeSalomé, décollation. A droite, le portail St Etienne représente comme il se doit la lapidation de St Etienne au tympan, surmonté d'un Christ en majesté. Dans l'arc au dessus du portail on trouve le thème de la cueillette des âmes.

On observe une symétrie entre le portail des Libraires au nord et le portail de la Calende au sud, portes surmontées d'un gâble, d'une claire voie, d'une rose et d'un 2ème gâble. Le portail des Libraires, enserré dans une petite cour, présente au tympan la Passion, registre supérieur, la résurrection et le jugement dernier, registres inférieurs. La rose est encadrée par les vierges Folles et les vierges Sages. Des médaillons représentent des scènes de la Genèse, quelques personnages de fantaisie et des scènes truculentes. Les bras du transept sont entourés de 2 tours carrées à baies géminées, évidées, qui devaient supporter des flèches jamais réalisées. Au Sud, le tympan portail de la Calende, représente la vie du Christ, de la Passion à l'Ascension. Le gâble supérieur est dédié au Couronnement de la Vierge, tandis que les médaillons représentent les histoires de Job, Joseph, Judith.

- La flèche

L'ensemble de l'édifice est dominé par la gigantesque flèche, haute de 151 mètres. Peu appréciée à l'origine, Flaubert la qualifiait de "rêve de chaudronnier en délire", elle paraît maintenant indissociable du reste de la cathédrale. La charpente de la flèche, assez aérée, est en fonte. Ce type de construction, au milieu du (XIXème siècle) préfigure déjà la Tour Eiffel. Les 4 clochetons de 27 mètres de haut pèsent chacun 27 tonnes

- l'Intérieure

La nef est composée de 11 travées à voûtes quadripartites. L'architecte, Jean Andeli, avait prévu de réaliser une élévation à 4 niveaux, mais il a changé de plan en cours de construction, laissant au niveau des tribunes de arges ouvertures qui ne donnent sur aucune galerie. Cette rangée de baie est surmontée du triforium et de fenêtres hautes à 4 lancettes et 3 rosaces polylobées. Le triforium se présente sous la forme d'un mur aveugle orné seulement d'un arc de décharge allongé et d'une balustrade dans les 1ère travées. Seules les travées précédant le transept possèdent un triforium plus élaboré avec des arcades reposant sur de fines colonnettes. On observe dans les collatéraux de surprenants faisceaux de colonnettes entre la voûte et les chapiteaux.

La croisée du transept est éclairée par une tour lanterne. Le tambour est aveugle et ornée de grandes arcatures brisées. Sous la voûte sont percées des petites fenêtres. Les 8 ogives retombent sur des protomés. Les bras du transept sont éclairés par de grandes claires voies surmontées par de grandes rosaces rayonnantes. Les gâbles à crochets qui surmontent les portes enserrent de fines sculptures dans des médaillons quadrilobés. Au Nord un superbe escalier à la rampe finement sculptée permettait aux chanoines d'accéder directement à la bibliothèque. Le choeur, avec ses 5 travées et son rond point à 5 pans, présente une élévation à 3 niveaux avec des fenêtres hautes à 3 lancettes surmontées de petites roses.

Dans le déambulatoire sont exposées des originales des statues de la façade, récemment restaurée. "David, St Jacques St Pierre".

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