Glossaire -
Biographies
Moyen Age -
Renaissance
Grands Fiefs -
Petits Fiefs -
Bâtisseurs
Photos
- La châtellenie dans le "Grand Gauthier"
La châtellenie
de Chauvigny peut être appréhendée dans
les
1ères années du (XIVème siècle),
grâce au cartulaire de l'évêché de Poitiers
connu sous le nom de
Grand Gauthier, qui contient en particulier des
déclarations pour les fiefs relevant du château,
effectuées entre le 5 Juillet (1307) et le
30 Novembre (1310).
Ces déclarations sont au nombre de 39 , auxquelles
s'ajoute un acte de cession daté du 22 Mars (1317). En fait,
comme
une déclaration est délivrée à un
homme de l'évêque et comme 5 autres ne concernent que
2 fiefs, c'est
35 fiefs qu'on peut identifier comme
relevant directement de l'évêché. Cette liste est
d'ailleurs incomplète,
la dernière déclaration
transcrite étant malencontreusement coupée, par la faute
d'un relieur qui a omis un cahier. Parmi l
es déclarations
manquantes sont les principales : celle de Jeanne, vicomtesse de
Châtellerault, qui a porté l'évêque lors
de
son installation dans la cathédrale, le 7 Mai (1307), et celle
de Blanche de Beaumont, veuve de Guy de Gouzon, qui est par ailleurs
désignée
dans 2 aveux, sous le nom de, madame de
Gouzon 28 Avril (1309 et 17 Octobre (1309). A ces lacunes s'ajoutent de
nombreuses négligences de scribe, qui sont
particulièrement gênantes pour l'identification des lieux
et des personnes. Quant à l'ordre suivi pour la transcription,
on le cherche en vain.
On a l'impression qu'on a pris au hasard des
parchemins mal classés dans les arches "arches inventaire de titres et des lettres de la
châtellenie
de Chauvigny". Malgré ces imperfections, l'ensemble des déclarations constitue une documentation non
négligeable, qui permet de saisir,
dans son ensemble, la structure de la châtellenie.
- Les déclarations à l'évêque Arnaud d'Aux
Comme mentionné
ci dessus, c'est le 7 Mai (1307) que
l'évêque Arnaud
d'Aux, successeur de Gauthier de Bruges, fait son entrée
solennelle en la cathédrale . Selon la coutume, ses hommes
doivent
lui faire hommage et lui bailler des déclarations
écrites de leurs fiefs. Il reçoit ainsi 3
déclarations en, Juillet suivant et 2
en Août, mais il
lui faut attendre l'an (1309) pour en recevoir 24 , entre
Avril et Juillet. Il est probable que les intéressés ont
dû
être rappelés à leur devoir. Ensuite les
actes s'égrènent, un à un, jusqu'en novembre
(1310). Sur les 35 déclarants,
on dénombre
4 chevaliers, dont 2 , d'ailleurs, ne tiennent que peu de choses
dans la châtellenie, 1 Damoiseau, 6 valets, 4 clercs et
3 femmes.
Les 17 autres ne se signalent par aucune
qualité particulière.
- Les sceaux
Les
déclarations doivent être effectuées devant des
cours autres que celle de Chauvigny ou scellées
du sceau
personnel du déclarant. Seules 5 personnes munissent leur
déclaration de leur sceau les chevaliers Guillaume du Poiz et
Guillaume Mienuit, Jeanne,
la dame de Chitré, le valet Jean du
Rivau et le chevecier de St Pierre de Chauvigny, Guy Herbert!. Les
autres actes sont presque tous scellés de sceaux
d'ecclésiastiques 16 de l'archiprêtre de Morthemer
ou archiprêtre de Poitou. La déclaration d'Aynor, dame de
la Garnière, est
scellée à Morthemer, 5 de
l'archiprêtre de Châtellerault, 3 de l'official de
Poitiers, 2 de l'abbé et archiprêtre d'Angles,
1 du
chapitre de Poitiers, 1 de l'archiprêtre du Blanc, 1 de
l'archiprêtre de Montmorillon, 1 de la
sénéchaussée de Poitiers, seule cour
laïque
sollicitée. Les personnes qui tiennent des choses d'hommes de
l'évêque peuvent s'adresser au garde du sceau aux contrats
de la châtellenie.
C'est ainsi que le nommé Phelippon du
Coudroy a baillé à Jean Chevillé, homme de
l'évêque, une déclaration scellée du
"sceau
de Monsegnor l'évesque de Poyters de la temporalité
establi a Chauvigné".
- Hommages et obligations des détenteurs de fiefs
Les
déclarations mentionnent la nature des hommages. Ceux ci sont
pour la plupart qualifiés de Liges, c'est à dire excluant
tout
autre hommage à quiconque pour le fief. Ces
déclarations, qui seront appelées plus tard Aveux et
Dénombrements, sont alors uniformément
appelées
Fiefs, y compris dans l'inventaire des titres de la châtellenie.
Les termes Rachat et Plait de morte main n'apparaissent pas non plus,
on ne rencontre
que Devoir et Service, les 2 mots étant
indifféremment employés pour désigner un versement
de monnaie, une remise d'objet ou une prestation de
service. Le Devoir
correspondant au Rachat de fief n'est exigé qu'à mutation
de seigneur, c'est à dire à chaque changement
d'évêque.
Les Aides, que le seigneur peut imposer, sont
fixées ou qualifiées de Droites ou Légitimes,
c'est à dire conformes à la Coutume. On remarque
qu'aucun
fief n'est soumis à un service de caractère militaire,
pas même le principal, celui de la dame de Chitré, qui
tient sa tour de
l'évêque. On ne peut évidemment se
prononcer à ce sujet pour les fiefs de la
Vicomtesse de Châtellerault et de la Dame de Gouzon.
Les Devoirs en monnaie
sont très variables. Si celui de la dame de Chitré
s'élève à 40 livres, les suivants, dans l'ordre
d'importance, sont beaucoup moins élevés, 44 sous, 25
sous, 20 sous, 15 sous, 10 sous, 7 sous, 5
sous et même 3 sous.
3 consistent uniquement en remise d'objets, une paire
d'éperons pour les chevaliers Pierre et Guillaume Mienuit,
blancs pour le 1er ,
dorés pour le 2ème , une paire de gants
valant 6 sous de monnaie courante pour le chevecier Guy Herbert. En
l'occurrence, l'Église s'adapte aux coutumes du
monde des
soldats, les éperons ne sont pas rares dans la panoplie des
objets dus à des hommes de guerre mais ils ne doivent constituer
que des pièces
de collection pour un Seigneur portant la Mitre.
2 Devoirs obligent théoriquement les détenteurs
à se procurer des monnaies étrangères
de prestige,
besants ou talents, mais, pour l'un et pour l'autre, la valeur en
monnaie courante est indiquée en sous, de sorte que le seigneur
ne doit pas recevoir
souvent de ces monnaies. Parmi les prestations de
services, on remarque l'obligation de fournir, chaque année, un
homme ou une femme pour faner les prés du
seigneur, le faneur ou
la faneuse recevant pain et vin, selon la coutume. 9 fiefs, des
moins importants, sont soumis à ce devoir. 2 autres
comportent le service
d'un lit à la venue de
l'évêque, à toute réquisition.
- Valeur des fiefs
La valeur des fiefs n'est mentionnée qu'en 2 déclarations. Guillaume du
Poiz, chevalier, estime à
environ 30 livres le revenu de son fief du Ry. Guillaume de
Gorville, baillistre des enfants de Dienné, évalue à 28 livres de rente
environ ce
que tient de l'évêque le seigneur de MorthemerPouzioux et de St Martin,
et à 8 livres ce qu'il tient du
même dans la châtellenie de St Savin.
- Origine des tenures
La coutume n'oblige
pas le détenteur de fief à mentionner l'origine de ses
droits. Ainsi, seul Guy Herbert,
le chevecier de Chauvigny, signale
qu'il a reçu par succession paternelle son Herbergement de Monts
, maison rurale avec les appartenances et la Gaignerie
exploitation
agricole et qu'il l'a tenu auparavant de Guy de Montléon,
soldat. Il s'agit donc d'un fief dépendant autrefois du
château de Montléon.
Par contre les fiefs tenus du chef
des épouses sont habituellement déclarés comme
tels, 3 hommes déclarent au nom de leur femme, Hamon
de
Chauvigny pour Jeanne, Guillaume Dayo pour Marguerite et Jourdain de
Monts, qui ne donne pas le nom de sa compagne.
- Les droits de justice et de police
4 déclarants seulement avouent disposer de la haute justice,
Jeanne de Chitré, en la terre de "Chitré, de Savigny, de Ribes,
de Vouneuil et en certains
lieux à Prinçay et à Availles", Jean du Rivau, sur les appartenances de son herbergement de
Loubressay, dans la paroisse de
Bonnes et aux environs, en partage avec Aimeri du Rivau, pour ce que
celui-ci tient de lui, en parage, sur les mêmes lieux, Guillaume du Poiz, sur les appartenances
de son herbergement
du Ry, dans les paroisses de Pouzioux, les "Églises, St Martin la Rivière, la Chapelle Vivier,
Leignes et Fleix", Guillaume de Gorville,
pour le Seigneur de Morthemer, sur les lieux qu'il
tient, sauf dans le territoire de St Savin. D'autre part, Jourdain de Monts signale, la moitié de la justice
en sa
terre et domaine des paroisses de St Martin et des Églises, Guillaume Dayo la simple voierie sur les
lieux où il perçoit des dîmes et des terrages,
dans les paroisses de Leignes et d'Antigny, Hamon de
Chauvigny le simple Fayme droit sur ses hommes.
- Les droits d'usage
Il est d'usage que les
seigneurs concèdent à leurs hommes des droits dans leurs
bois et forêts, Exploit
au bois mort ou vif, pasquier pour les
animaux. Le plus répandu dans la châtellenie est celui de
paisson gratuite dans les bois du seigneur, en particulier
en
Mareuille, pour les porcs élevés par les
déclarants. En profitent Hamon de Chauvigny pour son
herbergement de la Talbâtière, Jean de
la
Talbâtière pour son herbergement de Chauvigny, Jean
Chevillé pour son herbergement de Tessec, Guyot Barbe pour son
herbergement de la Molle,
Jean Berlès, Jolivet de Villeneuve,
Jean de l'Age, Jean Buffet, Pierre et Guillaume Mienuit, Jean du Rivau
a un exploit dans les bois de Gâtine, à
l'usage de son
herbergement de Loubressay et de son moulin, mais ce droit de
prélèvement de bois n'est pas gratuit, le
bénéficiaire doit
12 deniers aux droites aides.
D'autre part, Pierre Galicher mentionne un usage et exploit dans le
bois de la Lande, sans autre précision.
Haut de page
|